Olivier Sangwa, l’étoile montante du théâtre mulhousien

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Olivier Sangwa, tout juste 22 ans, joue « Venavi ou pourquoi ma sœur ne va pas bien », mardi 14 et mercredi 15 mai à 20h à La Filature. En parallèle de ses représentations avec la Compagnie Sans Non, le jeune mulhousien a intégré le Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, depuis septembre 2022. Portrait d’un travailleur acharné, passionné de sa pratique et de la scène.

Lorsqu’on l’entend discuter au loin entouré de Félix et Marie-Hélène Benoist, qui l’ont formé aux arts de la scène (« depuis onze ans, vraiment ? », s’interrogent-ils), impossible de ne pas s’arrêter quelques minutes pour échanger avec Olivier Sangwa, au parcours déjà impressionnant à 22 ans, à peine. « On s’était dit que lorsqu’il partirait à Paris, Olivier n’aurait plus le temps pour continuer de jouer avec nous », expliquent Félix et Marie-Hélène Benoist, qui ont monté tous les trois, avec Olivier, la Compagnie Sans Non, en 2020. Pourtant, celui qui a commencé le théâtre à l’âge de 12 ans au collège Kennedy, « un peu par hasard », avec Félix et Marie-Hélène, les intervenants de l’époque, est toujours là. « Ces ateliers m’avaient l’air attrayants, affirme Olivier Sangwa. Et puis, il y avait la représentation de fin d’année avec le spectacle. » Les liens entre ces trois passionnés sont tellement forts que lorsque Olivier quitte le collège Kennedy, il continue d’aider à la création du spectacle de fin d’année.

Un coup de téléphone pendant le bac blanc

Passionné des mots, des textes et de la scène depuis son adolescence, Olivier Sangwa a toujours été « plutôt bon élève » à l’école. Parfois, certains signes de la vie peuvent pousser à choisir une voix. Olivier, lui, a choisi la bonne. En 2020, alors qu’il passe son bac blanc, l’artiste, qui visait la « mention très bien » au baccalauréat, reçoit un appel. « Je vois sur mon téléphone un numéro que je ne connaissais pas et je le rappelle », se remémore Olivier. Au bout du fil, Lionel Lingelser de la compagnie Munstrum théâtre de Mulhouse. « Il me dit qu’un metteur en scène (Ndlr : Olivier Letellier) fait passer des auditions et que je devrais en passer une, révèle le comédien. Sauf qu’à ce moment-là, on est mercredi et les auditions ont lieu le samedi. » Le texte qu’Olivier décide de présenter, qu’il travaille nuit et jour en même temps qu’il révise ses cours, entouré bien entendu… de Félix et Marie-Hélène, ses profs de toujours, ne pouvait être autre que « Venavi ».

Jean-Philippe DimeglioDu collège Kennedy au Conservatoire national supérieur d’art dramatique de Paris, Olivier Sangwa poursuit son ascension.

« Venavi m’a préparé aux concours des grandes écoles »

Malgré un passage réussi, Olivier n’obtient pas le rôle et, quelques jours plus tard, le confinement national est décrété. « Durant cette période, je me suis confronté à mon vide et à moi-même », explique le comédien. Il tente alors la classe préparatoire de La Filature/TNS et réussit le concours. La même année, Félix, Marie-Hélène et Olivier se lancent dans un autre grand projet : la création d’une compagnie de théâtre. Après des mois de travail acharné, la Compagnie Sans Non voit le jour. Moins de deux ans plus tard, en juin 2022, la pièce « Venavi » est présentée pour la première fois au public. « On a joué pour la première fois au lycée Lavoisier et six fois au Musée historique pendant le festival Scènes de rue », se rappelle l’inséparable trio. « Ce spectacle m’a beaucoup aidé pour préparer les concours aux grandes écoles », ajoute Olivier.

Spectacle à La Filature

Des premiers spectacles précieux pour Olivier, qui réussit, dans la foulée, le concours d’entrée au Conservatoire national supérieur d’art dramatique. Direction Paris pour le Mulhousien : « J’apprécie énormément les cours qui sont proposés, s’émerveille Olivier. Je me dis « wouah », c’est vraiment ce que je fais tous les jours et c’est très appréciable. » Malgré un emploi du temps chargé, il continue de travailler avec Félix et Marie-Hélène Benoist et rentre, « dès qu’il a un moment », à Mulhouse. Mardi 14 mai et mercredi 15 mai, à 20h, il jouera « Venavi ou pourquoi ma sœur ne va pas bien » dans la salle Jean Besse à La Filature. Et après ? « Je vais continuer de jouer, ça c’est une certitude, explique Olivier Sangwa. Il me reste encore environ un an et demi de formation à Paris pour continuer d’apprendre et d’engranger un maximum de connaissances. Mais une chose est sûre : je vais continuer de travailler avec Félix et Marie Hélène. »

Le spectacle

Le spectacle « Venavi ou pourquoi ma sœur ne va pas bien » est un conte africain de Rodrigue Norman, adapté par Catherine Verlaguet, qui est artiste complice de La Filature. C’est l’histoire de deux jumeaux. Les jumeaux sont sacrés dans le village où ils sont nés, on les craint comme on les vénère. Pour protéger l’un des jumeaux, les adultes ont fait un secret, un secret qui pèse lourd, qui finit par peser trop lourd… Un spectacle tout public, à partir de 9 ans, qui interroge les ressorts du secret, et qui pose un regard tendre sur tous les personnages qui participent à cette histoire.

Mardi 14 et mercredi 15 mai à 20h à La Filature.  + d’infos sur la Cie Sans Non : ciesansnon.comfacebook.com/Ciesansnon

 

Cirque, humour ou sport : ce week-end, on sort à Mulhouse !

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Du rock au Noumatrouff, du cirque avec Arlette Gruss, un match de volley de l’équipe de France, de la pétanque aux airs mexicains, ou de l’humour en pagaille… Retrouvez notre sélection de sorties, pour ce week-end, à Mulhouse.

Pétanque et Mexique à l’UBM

Pixabay/DR

Après des mois de pratique dans les boulodromes indoor, les joueurs de l’Union bouliste mulhousienne (UBM) retrouvent l’extérieur, le soleil et leurs terrains ombragés, idéaux pour jouer à la pétanque et à la boule lyonnaise. Pour célébrer le printemps, l’UBM organise un tournoi de pétanque, ouvert à tous, ce dimanche 5 mai. Pour l’occasion, et en clin d’œil au « cinco de mayo », une fête nationale mexicaine, l’UBM se parera des couleurs du Mexique et de la cuisine mexicaine sera proposée.

Dimanche 5 mai, de 11h à 20h à l’UBM, 29, rue des Machines. Gratuit.
+ d’infos sur www.facebook.com

Volley féminin : France-Ukraine au Palais des sports

DR

Avec les joueuses du VMA, le Palais des sports accueille, tout au long de la saison, des matchs de volley de haut niveau. Ce dimanche 5 mai, ce sont les joueuses de l’équipe de France de volley qui fouleront le parquet mulhousien pour leur premier match de préparation, en vue de leur première participation à la Ligue des nations, puis aux Jeux olympiques. Pour l’occasion, les protégées du coach Emile Rousseaux affronteront l’Ukraine.

Dimanche 5 mai, à 15h30, au Palais des sports. De 7 à 35€. Réservations sur billetterie.ffvolley.org

Du rock au Nouma

Faire découvrir les talents locaux, à l’occasion d’une soirée de concerts gratuits : c’est l’objectif des soirées Locomotiv, qui enflamment le Noumatrouff depuis plus de dix ans. Ce samedi 4 mai, c’est dans le club que ça se passe, avec une soirée qui sent bon le rock, sous toutes ses formes ! Au programme : Daria Arkova (dark rock), Silver Hill (rock alternatif), Deaf Slow (stoner) et Squallhard (hard rock)…

Samedi 4 mai à 20h, au Noumatrouff. Gratuit.
+ d’infos sur noumatrouff.soticket.net

Ce week-end, on va bien se marrer !

Triple dose d’humour, ce week-end à Mulhouse ! De jeudi à samedi, le duo comique formé par Delphine Pradeilles et Bruno Gallisa monte sur les planches de L’Entrepôt, pour son dernier spectacle, « On s’connaît ? ». Vendredi et samedi soir, L’Entrepôt se délocalise aussi dans le cadre exceptionnel du théâtre de la Sinne, avec les spectacles d’Anthony Kavanagh (vendredi) et de Sebastian Marx (samedi).

+ d’infos sur www.lentrepot.org et www.theatre-sinne.fr

Cirque Gruss, l’« Eternel »

C’est l’un des, si ce n’est le plus grand cirque de France : le cirque Arlette Gruss installe son chapiteau, véritable cathédrale, à Mulhouse, du 3 au 12 mai. Avec le nouveau spectacle « Eternel », les artistes perpétuent l’héritage d’Arlette Gruss sur la piste aux étoiles, d’où son présentés vingt numéros, aussi variés qu’impressionnants et émouvants : clowns, cavalerie, vélo acrobatique, mat indien, trapèze, magie… Un spectacle qui devrait fasciner les petits et les grands !

Jusqu’au dimanche 12 mai, au Champ de foire de Dornach.
+ d’infos et réservations sur www.cirque-gruss.com

Un nouveau bassin d’orage pour éviter les rejets d’eau non traités

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Le Sivom Mulhouse Sud-Alsace construit actuellement un nouveau bassin d’orage, au niveau du champ de foire de Dornach. Objectif : réduire encore les rejets non traités d’eau dans le milieu naturel, par temps de pluie. Couvert, ce bassin d’orage sera surmonté d’un nouveau terrain de sport, à l’issue des travaux.

Le long du boulevard Stoessel, juste à côté du champ de foire de Dornach, l’ancien terrain de sport ouvert, qui jouxte le stade Zu Rhein, s’est transformé en un grand trou de 50 mètres de long pour 16 mètres de large. D’une profondeur maximale de près de sept mètres, cette excavation impressionnante accueillera bientôt un nouveau bassin d’orage, destiné à accueillir et à traiter les débords des eaux du réseau d’assainissement, durant les épisodes de forte pluie.

« Ces travaux s’inscrivent dans le cadre du schéma directeur de la gestion dynamique des réseaux d’assainissement, mis en œuvre par le Sivom depuis 2019, explique Christophe Reiss, responsable Études et travaux au Sivom Mulhouse Sud-Alsace. L’un des objectifs de ce programme est de réduire les rejets dans le milieu naturel des eaux non traitées, en cas de fortes pluies. » En effet, durant les épisodes fortement pluvieux, l’eau de pluie se mélange aux eaux usées et peut amener des débordements dans le milieu naturel.

Des déversements en nette baisse, depuis 2019

Pour éviter ces déversements, le Sivom a investi 21 millions d’euros, depuis 2019, pour la création de différents bassins d’orage (à Mulhouse, Pfastatt, Riedisheim, Morschwiller…), qui permettent de stocker les excédents d’eau et de les envoyer vers les stations d’épuration, mais également la création d’un système complexe de vannes de régulation automatisées. D’importants travaux ont ainsi eu lieu, depuis 2019, quai du Forst, avenue Salengro, allée Nathan Katz, rues du Siphon ou du Pâturage…

Et les résultats sont là, puisque « les déversements par temps de pluie sur le réseau sont passés de 12% en moyenne, avant 2020, à 3,8% en 2023 », souligne Christophe Reiss. C’est pour continuer à améliorer encore ces bons résultats que le Sivom a démarré, début 2024, les travaux de construction du bassin d’orage du boulevard Stoessel.

Un bassin entièrement enterré

Catherine KohlerD’une capacité de 2 000 m3, le bassin pourra stocker un mélange d’eau de pluie et d’eaux usées pendant 24h maximum.

« Les travaux ont démarré par le terrassement puis le blindage avec des pieds en béton, afin de retenir la terre et de former une barrière autour de l’enceinte, explique Alexandre Winninger, du Service public de l’assainissement au Sivom. Le bassin lui-même sera ensuite entièrement construit en béton et sera complètement enterré, à l’issue des travaux. » D’une capacité de 2 000 m3, le bassin pourra stocker un mélange d’eau de pluie et d’eaux usées pendant 24h maximum. Disposant de dispositifs de décantation et de tamisage des eaux, le bassin enverra l’eau récoltée à la station d’épuration de Sausheim, afin qu’elle soit traitée.

D’un montant total de 4,23 millions d’euros, financés par le Sivom et l’Agence de l’eau Rhin-Meuse, les travaux devraient s’achever à la fin de l’année. À l’issue des travaux, un nouveau terrain de sport et des plantations seront mis en place par la Ville, propriétaire du terrain.

Festival Musaïka : toute la diversité des musiques du monde

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Pour sa 13e édition, le festival des musiques et cultures du monde Musaïka propose une belle programmation de concerts et d’évènements, du 17 au 25 mai, aux Coteaux et ailleurs. En point d’orgue, le festival organise une grande soirée de concerts gratuits, samedi 25 mai, dans le parc des Coteaux.

C’est l’un des évènements du printemps mulhousien : le festival Musaïka met, chaque année, à l’honneur les musiques et cultures du monde avec plusieurs évènements populaires et festifs et une grande soirée de concerts, entièrement gratuite, dans le parc des Coteaux. Toujours très attendu, le festival rassemble notamment plus de 2 000 spectateurs, au cœur des Coteaux, avec un public familial qui vient découvrir la richesse et la diversité des musiques du monde.

« Musaïka est devenu un rendez-vous culturel incontournable, très important pour les habitants des Coteaux, qui s’inscrit au carrefour des valeurs humanistes, laïques et solidaires, explique Christian Collin, le président de l’Afsco qui organise le festival. C’est une fête intergénérationnelle et interculturelle qui invite les Mulhousiens et le public à découvrir la richesse des autres. L’objectif est de montrer combien la diversité culturelle est un enrichissement pour tous, à l’image des plus de 40 origines présentes aux Coteaux. »

Après une période d’incertitude sur la tenue de cette édition 2024, en raison des contraintes économiques, l’Afsco, soutenue par la Collectivité européenne d’Alsace et la Ville de Mulhouse, a choisi de maintenir le festival, qui bénéficie d’un budget de 65 000€. Pour cette 13e édition, le festival met en avant les musiques d’Ethiopie, du Burkina-Faso, du Mali ou encore de Haïti avec des concerts, un village associatif, une balade gourmande, un conte et une projection (voir le programme complet ci-dessous).

En attendant le plein air

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En plus de la grande soirée du samedi 25 mai, Musaïka propose différents évènements, « en attendant le plein air » :

– La ballade gourmande « La musique aux 1 000 saveurs », vendredi 17 mai de 18h à 21h, pour déguster, en déambulation dans le quartier, des recettes du monde avant de profiter d’un DJ set gratuit sur le parvis de l’Espace Matisse. Après le succès de la première ballade gourmande l’année dernière, la jauge a été augmentée. (De 4 à 9€, sur réservation au 03 89 33 12 66)

– Le concert de Moonlight Benjamin, samedi 18 mai à 20h30 aux Dominicains de Haute-Alsace, à Guebwiller. « Reine du blues-vaudou » moderne à l’énergie quasi mystique, Moonlight Benjamin dévoile un blues-rock sincère et poétique, aux racines haïtiennes. (De 6 à 12€, infos et réservations)

– Le conte « Les voyages de Simbad le marin », mercredi 22 mai à 14h30 à la bibliothèque des Coteaux. Dès six ans, vivez avec Laurence Hilaire Salvi la grande épopée de Simbad le marin sur les océans de l’Orient et vibrez au gré de ses aventures palpitantes. (Gratuit, sur réservation : 03 69 77 65 90)

– La projection du documentaire La diva aux pieds nus, jeudi 23 mai à 20h au cinéma Bel Air. Cesaria Evora a su faire briller sa musique dans le monde entier, en restant fidèle à son Cap-Vert. (De 3 à 8€, infos et réservations)

Une soirée de concerts gratuits et d’animations, le 25 mai

Le temps fort de Musaïka invite à découvrir plusieurs concerts mais également les stands et les animations du village associatif, samedi 25 mai à partir de 17h au parc des Coteaux. Le village associatif s’étoffe cette année, avec de nombreux stands portés par des associations et des structures qui œuvrent au sein du quartier. On y retrouvera de la restauration, avec les gastronomies du monde, mais également de l’information et de la prévention et de nombreuses animations : découverte et initiation aux percussions, activités scientifiques et musicales, création d’instruments de musique « nature » …

Du côté des concerts, on retrouvera :

– Awa Guindo, chanteuse burkinabè aux chansons empreintes de l’histoire et de la culture mandingues (à 19h).

– Arat Kilo, avec Mamani Keita et Mike Ladd, un voyage musical entre la France, le Mali, l’Ethiopie et les Etats-Unis, avec le groupe d’ethiojazz Arat Kilo, la chanteuse malienne Mamani Keita et l’américain Mike Ladd, spécialiste du spoken word (à 20h45).

– Ukandanz : Les pulsations anciennes d’Ethiopie secouées par le rock garage et le jazz libertaire (à 22h30).

– Batoubled’arts : batucada en déambulation (à 18h45, 20h15 et 21h45).

+ d’infos et programmation complète : www.afsco.org

Dornach : la nouvelle vie du Lerchenberg

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Après d’importants travaux et une rénovation complète, le Lerchenberg a rouvert ses portes au cœur de Dornach. Entièrement transformé, cet espace de spectacles, d’animations et de vie pour les associations et les habitants propose également de nombreux espaces à la location.

Après avoir accueilli une multitude d’évènements, d’activités et d’associations, depuis 1886, sur la colline du même nom, le Lerchenberg entame, en 2024, un nouveau chapitre de sa longue histoire. Entièrement rénové et transformé, après plus de trois années de travaux, cet espace central du quartier de Dornach a su conserver son cachet, tout en se modernisant.

« Le Lerchenberg est un lieu historique, avec une longue histoire, important pour tout le secteur, souligne François Muller, président de l’association Le Lerch, qui assure la gestion du lieu et son animation pour le compte du Conseil de fabrique de la paroisse Saint-Barthélemy, propriétaire des lieux. Lieu associatif, de culture, d’animations et de vie, ce bâtiment accusait le poids des années et n’était plus aux normes. Sa rénovation a représenté un sacré challenge ! »

Une rénovation complète et de nouveaux espaces

Catherine Kohler

Démarrés en 2021, les travaux ont concerné aussi bien la mise aux normes complète du bâtiment (sécurité incendie, accessibilité aux personnes à mobilité réduite…) que la création de nouveaux espaces et la rénovation totale de l’existant (chauffage, isolation, électricité, circulations, peinture, sols et plafonds…). Le budget total de l’opération se monte à 2,5 millions d’euros, financés par la Collectivité européenne d’Alsace, la Région Grand Est et le Conseil de fabrique de l’église Saint-Barthélemy. La Ville de Mulhouse a soutenu l’opération en assurant la maîtrise d’ouvrage et en mettant à disposition des agents du service Architecture.

Catherine Kohler

Et le moins que l’on puisse dire, c’est que le résultat a fière allure ! Dès l’entrée, on a l’impression d’entrer dans un bâtiment neuf, avec un nouvel espace d’accueil convivial, disposant d’un bar et d’un accès à la nouvelle cuisine professionnelle, entièrement équipée. Un ascenseur dessert désormais tous les niveaux du bâtiment et les circulations ont été repensées pour un bâtiment moins cloisonné et plus pratique. La grande salle de spectacles de 220m² a été agrandie et insonorisée, elle peut désormais accueillir jusqu’à 300 personnes, dans les meilleures conditions. Une nouvelle sono, des nouveaux luminaires et des projecteurs ont été installés, alors que les loges dédiées aux artistes ont été agrandies et rénovées.

Neuf salles disponibles à la location

Catherine Kohler

Si la structure extérieure du bâtiment n’a pas changé, l’ancienne extension du bâtiment, connue sous le nom de « casino », a été démolie et remplacée par un nouveau bâtiment, habillé d’un bardage en bois. Deux salles de réception et de réunion ainsi qu’une terrasse extérieure couverte y sont installées. Au total, le Lerchenberg dispose désormais de neuf salles de spectacle, de conférence, de réunion ou polyvalente, avec des capacités d’accueil allant de 8 à 214 personnes. Les salles disposent toutes du wifi, d’équipements divers (sono, vidéoprojecteur, tables et chaises, kitchenettes…) et d’accès indépendants. Les beaux espaces extérieurs, sous les grands arbres du parc, son accessibilité en transports en commun et le parking gratuit de 100 places font aussi partie des atouts du lieu.

« Les neuf salles du Lerchenberg sont disponibles à la location pour des événements privés comme professionnels, explique Jérémie Scheer, le responsable de l’animation et de la vie associative du Lerch. Nous pouvons accueillir des mariages, des anniversaires, des réunions, des séminaires, des formations… Les salles se louent à la demi-journée, à la journée ou pour un week-end, avec ou sans traiteur et/ou animations. Depuis la réouverture du Lerchenberg, mi-février, les demandes de location fonctionnent bien, avec de nombreux évènements privés et d’entreprises accueillis. »

Les évènements et les associations de retour

Catherine Kohler

Du côté des évènements et des associations, là-aussi, les activités reprennent. Classes citoyennes, Scouts de la 1ere Mulhouse, Chœur de garçons de Mulhouse, Lerchenberg Rando, Théâtre alsacien du Lerchenberg, association des aviculteurs, Objectif Photo… Des enfants aux seniors, les habitants et les membres des structures et associations du quartier font leur retour au Lerchenberg.

Après le Bibala Fritig ou le Printemps du livre, qui ont signé le retour des évènements au Lerchenberg, plusieurs rendez-vous sont au programme des prochaines semaines : le retour du marché aux puces du Lerchenberg, « Le grand bazar », dimanche 5 mai ; la Fête de la musique, le 21 juin, la Colline des arts, cet été… Un cycle de conférences est également programmé, avec un rendez-vous mensuel, alors que d’autres évènements devraient suivre… « L’idée est de proposer des choses pour tout le monde, nous nous rodons actuellement sur l’utilisation du lieu mais le Lerchenberg redevient un vrai lieu de vie et d’animations ! »

+ d’infos : www.le-lerchenberg.fr

Wunderparlement, la radio pour expliquer l’Europe

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Utiliser le média radiophonique pour permettre à de jeunes européens de découvrir le Parlement européen et le fonctionnement de l’Union européenne, c’est l’objectif du projet Wunderparlement, porté par la webradio mulhousienne WNE. Reportage, à l’occasion de la dernière session plénière, cette semaine.

50,12% des électeurs français se sont déplacés aux urnes, à l’occasion des élections européennes de 2019. Les observateurs attribuent la forte abstention à plusieurs facteurs, parmi lesquels un manque de compréhension et un « désintérêt pour ses politiques et ses institutions jugées complexes et lointaines », d’après le site web référence, www.touteleurope.eu. Pour permettre au plus grand nombre de découvrir et de mieux comprendre le fonctionnement, mais aussi les coulisses des institutions européennes, des Mulhousiens se rendent tous les mois au Parlement européen, à Strasbourg, afin de rencontrer les acteurs de la démocratie européenne, micro en main.

Christophe SchmittLe Parlement européen, à Strasbourg.

« Tout le monde peut venir au Parlement ! »

C’est sous la bannière de ce projet radiophonique baptisé « Wunderparlement », qu’une délégation de Mulhousiens d’ici et d’ailleurs s’est rendue au Parlement européen, du 22 au 25 avril. « Le projet a démarré avec Radio MNE, il y a une dizaine d’années, Radio Quetsch s’est rajoutée, la radio tunisienne Nefzawa également, et c’est désormais WNE qui le porte, confie Jean-Luc Wertenschlag, le rédacteur en chef de Wunderparlement. Tout le monde peut venir au Parlement mais personne ne le sait, et c’est pareil pour les médias. L’idée, c’est d’amener des jeunes pour découvrir cette institution, en étant acteurs, et cela passe par la radio. Il faut expliquer l’Europe, comment fonctionne ce machin auquel personne ne comprend rien ! »

Interviews et vidéos

Parmi les jeunes qui accompagnent Jean-Luc Wertenschlag pour la dernière session plénière de la législature, avant les élections du 9 juin prochain, on retrouve la Mulhousienne Lisa Giannarelli, ainsi qu’Anna Kuklíková et Elena Kaigorodova, respectivement tchèque et russe, toutes deux volontaires dans le cadre du Corps européen de solidarité, en mission pour Radio WNE. « L’objectif est de visiter le Parlement chaque mois, d’assister à des séances plénières, de rencontrer des eurodéputés. Je m’intéresse à la Géorgie, j’ai pu interviewer une eurodéputée tchèque à ce sujet. Je vais aussi faire des vidéos pour encourager les jeunes à voter », explique Anna, tandis que des eurodéputés français tiennent un point presse, à la table voisine.

Christophe SchmittL’équipe de WNE, en studio avec l’eurodéputé belge Philippe Lamberts.

L’Europe rassemblée en un lieu

« Ce matin, nous avons interviewé la directrice du Lieu d’Europe, qui promeut la citoyenneté européenne, confie Elena. Avec mon passeport russe, ce n’était pas forcément simple de venir au Parlement, mais je suis très étonnée car c’est un lieu très ouvert, où tout le monde peut se rendre ! » Après cette première interview, la petite équipe arpente le Parlement, pour un live d’une heure sur Instagram pour présenter les coulisses de ce labyrinthe : de la salle de presse à l’hémicycle, en passant par… le salon de coiffure. Si l’Europe peut paraître abstraite, ici, elle prend tout son sens, avec des citoyens, journalistes, députés et personnels des 27 pays, qui se côtoient et échangent, le plus naturellement du monde.

« C’est possible ! »

Christophe SchmittDurant quatre jours, l’équipe de WNE a enregistré des interviews, émissions et vidéos.

Avant de filer en studio pour interviewer l’eurodéputé belge Philippe Lamberts, le petit groupe retrouve Karol Iwan, une jeune polonaise, elle-même passée par le volontariat européen et le projet Wunderparlement. « Je venais ici il y a quatre ans, avec Jean-Luc, se souvient Karol. C’est en travaillant avec MNE que j’ai découvert mon amour pour le son. Aujourd’hui, je suis designer sonore pour le Parlement, où je n’avais jamais pensé pouvoir travailler. Après y être venue avec Jean-Luc, je me suis dit que c’était possible ! » Après l’interview de Philippe Lamberts, c’est Valter Mavrič, le directeur général de la traduction au Parlement qui se prête au jeu des questions, détaille son parcours, et présente le rôle des traducteurs, femmes et hommes de l’ombre du Parlement, mais dont le rôle est essentiel. « En une dizaine d’année, on a fait venir 300 jeunes et interviewé une centaine d’eurodéputés », conclut Jean-Luc Wertenschlag. En ouvrant les portes du Parlement européen à des jeunes européens, Wunderparlement leur permet de mieux comprendre comment fonctionne l’Union européenne et, mieux encore, de l’expliquer à tous leurs auditeurs !

+ d’infos et podcasts sur www.wunderparlement.eu

Le 9 juin, on vote !

Comme dans toute l’Union européenne, les électeurs mulhousiens sont appelés aux urnes, dimanche 9 juin, pour élire les 81 députés européens français qui siègeront parmi les 720 députés du Parlement européen. Scrutin de liste au suffrage universel direct, les élections européennes se déroulent en un seul tour. 60 bureaux de vote seront ouverts de 8h à 18h, dans toute la ville. Il est possible de s’inscrire sur les listes électorales, jusqu’au vendredi 3 mai. Pour ce faire, et connaître la démarche, rendez-vous sur https://www.mulhouse.fr/mes-demarches/elections/inscription-sur-les-listes-electorales/. Les électeurs qui ne pourront pas voter le 9 juin peuvent  établir une procuration, via le site internet https://www.maprocuration.gouv.fr/.

Concerts, sport ou expositions : notre sélection de sorties pour le week-end

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Une course au profit du restaurant Un petit truc en plus, des concerts au Noumatrouff, un événement de street-workout avec Barfuzion, l’exposition de Bekir Aysan à la bibliothèque Grand’rue, un atelier stop-motion au musée Historique… Ce week-end, on sort à Mulhouse !

Courir pour la bonne cause

Guillaume Rudin

Courir, marcher, ou même rouler en fauteuil, à son rythme, au profit du restaurant inclusif Un petit truc en plus. C’est toute l’idée de la deuxième édition de « Mulhouse Solid’Air Tours », qui se tiendra, ce dimanche 28 avril, sur la piste d’athlétisme du Centre de réadaptation de Mulhouse. Pour chaque tour de piste effectué, les partenaires de l’opération verseront 1€. Cette année, les organisateurs comptent sur les participants pour atteindre l’objectif de 10 000 km !

Dimanche 28 avril, de 9h à 17h, au Centre de réadaptation. Inscriptions gratuites, sur place. + d’infos sur www.facebook.com

Un printemps musclé avec Barfuzion

Catherine Kohler

S’il n’a pas encore vraiment montré le bout de son nez, ce printemps s’annonce musclé… Tout du moins du côté du parc de street-workout des Coteaux, ce dimanche, où l’association Barfuzion proposera un après-midi de démonstrations, d’initiations et de spectacles. Le club CrossFit Kids organisera des séances sportives adaptées aux capacités des plus jeunes, une diététicienne sera présente pour sensibiliser les participants à une alimentation adaptée à ce type de sport, tandis que l’association Sika proposera des initiations à la danse urbaine. Tout au long des vacances, des animations sportives sont également organisées dans le quartier des Coteaux, dans le cadre de Quartiers de printemps (voir le programme).

Dimanche 28 avril, de 14h à 17h, au parc de street-workout des Coteaux. + d’infos sur www.facebook.com/barfuzionstreetworkout

Du rock et du funk au Nouma

Au Noumatrouff, les soirées Rock after work permettent de découvrir, à l’heure de l’apéro, des groupes de rock d’horizons divers. Ce jeudi, ce sont les Lillois de Naked Soft Men qui viendront présenter leur dernier EP, Bad Daddy, qui oscille entre rock garage et post-punk. Changement d’ambiance, samedi soir, avec le concert d’Ida Nielsen, l’une des 100 meilleures bassistes du monde, qui a notamment accompagné Prince, et sera accompagnée des Funkbots pour l’occasion.

Naked Soft Men, jeudi 25 avril à partir de 18h30 (concert à 19h30), gratuit. Ida Nielsen, samedi 27 avril, à 20h, de 15 à 20€, au Noumatrouff. + d’infos sur www.noumatrouff.fr

Un atelier autour de l’exposition de Luigi Pericle

Catherine Kohler

Artiste mystérieux et méconnu, le peintre et illustrateur suisse Luigi Pericle se dévoile à Mulhouse, à l’occasion de sa première exposition monographique française, « D’un monde à l’autre », à découvrir au musée des Beaux-Arts et au Musée de l’automobile, jusqu’au 18 août. Dans le cadre de cette exposition, le musée Historique et l’association Art’soc’ proposent un atelier de stop-motion à destination des enfants, dès 8 ans, qui pourront donner vie à Max la marmotte, le personnage créé par Luigi Pericle.

Vendredi 26 avril, à 14h, au musée Historique. Gratuit, sur inscription au 03 89 33 78 18 ou par mail accueil.musees@mulhouse-alsace.fr

Découvrir le voyage à vélo de Bekir Aysan

Bekir Aysan

Bekir Aysan, 54 ans, novice en cyclo-voyage, a parcouru 3 500km de Mulhouse à Istanbul en traversant 10 pays. Une aventure spontanée, sans préparation physique, avec un vélo acheté 1 mois avant son départ. Après avoir présenté ce voyage lors d’une conférence dans le cadre du festival Motàmot, Bekir Aysan investit la galerie de la bibliothèque Grand’rue, où il présente une exposition de photographies de son périple, ainsi qu’un film.

Du vendredi 26 avril au samedi 29 juin, à la bibliothèque Grand’rue. Gratuit. + d’infos sur bibliotheques.mulhouse.fr

L’info en + : le match d‘improvisation théâtrale de la compagnie Tadam impro (lire notre article)

Match d’improvisation théâtrale : première à la Sinne !

Temps de lecture : 3 minutes

Si le théâtre d’improvisation rencontre un franc succès depuis plusieurs années, la compagnie Tadam Impro a décidé d’innover en organisant, mardi 30 avril à 20h, un premier match d’improvisation théâtrale au théâtre de la Sinne. Il opposera le quartier Salvator au quartier Fonderie, qui seront représentés par plusieurs compagnies.

Si l’on vous dit patins, casques, crosses et arbitres, vous devez très certainement penser au hockey sur glace. Les matchs d’improvisation théâtrale, c’est un peu le même principe : une pratique « sportive », où le public participe et donne de la voix. Ils s’inspirent même des règles du hockey. Nés dans les années 70 à Québec, ces matchs sont bien différents du théâtre classique. « C’est un peu du sport théâtral, explique Julie Frigeni, directrice de Tadam Impro, qui organise, pour la première fois, cet événement au théâtre de la Sinne, mardi 30 avril. Cette soirée va permettre de montrer que le théâtre peut se faire de manière différente, hors des formats classiques. On est sur quelque chose d’immersif, où le public a un vrai rôle à jouer. »

Un vote pour désigner la meilleure improvisation

Lucas Noyon

Une première, qui regroupera au total huit comédiens de quatre compagnies différentes, à savoir Tadam Impro, les Nains Provisateurs, le Club Sandwich et les Impropulseurs. Objectif de la soirée : toucher et fidéliser un nouveau public. Et le choix des quartiers Salvator et Fonderie n’a pas été laissé au hasard. « Le but, c’est qu’un maximum de Mulhousiens viennent soutenir leur quartier. Il faut qu’ils se sentent impliqués, poursuit Julie Frigeni. L’esprit de compétition reste tout de même artificiel, bien entendu. » Plus concrètement, du côté du déroulement de la soirée : l’arbitre définit les différentes thématiques abordées par les comédiens, puis une dizaine de rounds ont lieu au total. « À la fin de chaque improvisation, le public votera pour désigner le meilleur des comédiens, poursuit Julie Frigeni. L’idée, c’est de donner plein de choses à improviser et, parfois même, de mettre les comédiens en difficulté sur des thématiques qu’ils ne maîtrisent pas forcément. Les rounds peuvent aller de 10 secondes à 10 minutes, en fonction du thème imposé. »

« On sort des schémas classiques »

Lucas Noyon

Encore méconnue du grand public, cette première rencontre devrait en appeler d’autres sur le moyen et long terme. C’est en tout cas le souhait de la compagnie Tadam Impro en organisant ce premier événement. « On a toujours eu du mal à être reconnu en tant que compagnie de théâtre, déplore Julie Frigeni. Il y a beaucoup d’idées reçues sur le théâtre d’improvisation et on est perçu comme ne faisant pas réellement du théâtre car on sort des schémas classiques. On espère toucher d’autres personnes qu’habituellement, pour leur montrer ce que l’on sait faire. »

Mardi 30 avril à 20h au théâtre de la Sinne. Tarif unique : 15€. + d’infos et réservations sur www.theatre-sinne.fr ou par téléphone, du mardi au vendredi de 13h à 16h, au 03 89 33 78 01. + d’infos sur www.tadam-impro.fr

« Sans diagnostic de mon TDAH, je serais encore dans le brouillard ! »

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A travers son roman graphique « Au-delà du brouillard », Roman Dalov raconte sa vie d’adolescente, puis de jeune adulte, porteuse d’un TDAH (Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité), non-diagnostiqué, jusqu’à l’âge de 22 ans. Une manière de mettre en lumière une pathologie sournoise qui touche deux millions de Français, dont beaucoup qui s’ignorent…

« Au-delà du brouillard, c’est encore le brouillard », chante Damien Saez. Mais au-delà du brouillard, ça peut tout simplement être aussi le retour du soleil et de la vie. Roman Dalov le sait mieux que personne, à ses dépens. Sa vie n’a rien d’un fleuve tranquille. Abandonnée à sa naissance, puis accueillie par des parents aimants en Alsace, Roman se construit jusqu’à ses 13 ans, l’âge où elle « perd le fil ». La fille – et l’élève – brillante d’alors s’étiole tout au long de son adolescence. Une énigme pour les uns, une simple crise d’adolescence pour les autres, qui durera jusqu’au diagnostic de ses 22 printemps, permettant de poser enfin des mots sur ses maux ou plutôt quatre lettres, TDAH pour Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité. Un trouble sournois, synonyme de longues années de calvaire pour Roman Dalov qu’elle se décide, à 29 ans, à raconter à travers un ouvrage hybride de 100 pages, entre roman, BD et manga, que l’on dévore d’un trait, comme une (bonne) chanson.

« Rien ne marchait, j’étais constamment à l’Ouest »

Catherine Kohler Un ouvrage hybride entre roman, BD et manga.

« Au-delà du Brouillard », nom de son ouvrage emprunté à une chanson de Saez, avec des fragments de ce même single qui rythment les chapitres, c’est l’histoire de Billie, mais surtout de Roman Dalov, désormais bien dans ses baskets mais qui préfère pudiquement écrire sous ce pseudo. « J’ai écrit, durant cinq ans, des bribes de ce que j’ai vécu un peu partout, puis l’idée d’écrire un livre a progressivement fait son chemin. L’intelligence artificielle m’a bien aidée pour créer des images, en lien avec ce que j’avais dans la tête et pour raconter mon histoire, avec un fil conducteur », confie la Mulhousienne, qui ne savait rien de sa pathologie. « Je n’avais jamais entendu parler de TDAH, je me sentais juste bizarre, rien ne marchait, j’étais constamment à l’Ouest. Gamine tout allait bien, j’avais de vraies facilités à l’école mais plus le niveau scolaire augmentait, plus je me retrouvais en difficultés, à partir de l’âge de 13 ans », explique Roman Dalov qui, malgré sa pathologie, réussit tout de même à décrocher, au forceps, un Bac ES au lycée Mermoz à Saint Louis, avant de s’égarer à la fac.

« Raconter cette partie de ma vie pour aider les autres »

Roman s’est lancée dans la réalisation de son ouvrage d’abord pour les autres : le TDAH touche 2 millions de personnes en France et 5,9% des moins de 18 ans, dont beaucoup qui s’ignorent… « J’ai eu envie de raconter cette partie de ma vie pour aider les autres car j’ai vraiment galéré, j’étais constamment mal dans mes pompes sans savoir pourquoi. On n’est jamais vraiment là, les gens ne me comprenaient pas, je parlais vite, trop vite. On me prenait pour une fainéante, on disait que je manquais de volonté, certains de mes profs pensaient que je prenais des stupéfiants, alors que je souffrais d’une vraie pathologie, sans que personne ne la décèle ». Jusqu’à ses 22 ans où après des années d’errance, un psychiatre va se mettre (enfin) au chevet de Roman. « Au fil du temps, je suis allée très loin dans la dépression, j’avais envie de mourir. C’est à ce moment que mon médecin généraliste a décidé de m’envoyer consulter un psychiatre. En deux séances, il a compris que j’avais un TDAH et m’a prescrit un traitement (Ndlr : médicamenteux dans son cas) ». La tête à l’endroit et ses capacités à se concentrer retrouvées, Roman Dalov reprend son destin en main. Après un an passé au Canada pour « se prouver des choses », elle se lance dans l’informatique, son truc à elle. Elle créera son entreprise en 2020 et devient webmaster, début 2023, à la Ville de Mulhouse.

« Des années perdues »

Catherine Kohler Roman Dalov se raconte à travers le personnage de Billie, le TDAH concerne 5,9 % des moins de 18 ans.

« À la sortie du livre et en libérant la parole, de nombreux proches ont découvert ce que j’ai vécu réellement. Pour moi, ce sont de vraies années perdues durant mon adolescence. Si personne n’avait diagnostiqué mon TDAH, je serais encore dans ce cas. Cette pathologie peut clairement nous faire passer à côté de notre vie », explique Roman. Et qu’en pense Damien Saez, son idole devant l’éternel ? « Les mots qu’il utilise dans ses chansons me touchent, c’est ce que je vis mais que je n’arrivais pas forcément à dire. Le 3 décembre 2023, j’ai eu la chance de le rencontrer, je lui ai envoyé le livre et il m’a autorisé à utiliser le nom d’une de ses chansons pour le titre de mon ouvrage. Damien Saez aura été un point déclencheur, il m’a apporté de la confiance pour me raconter ». Et comment va la Roman de 2024 ? Réponse tout sourire de l’intéressée, qui a autoproduit son livre mais ne s’interdit pas de trouver un éditeur : « Ça va ! » On la croit volontiers, la jeune mulhousienne revient de loin, cachée par un épais brouillard…

« Au-delà du brouillard » de Roman Dalov, 17 euros. + d’infos sur romandalov.com En commande sur amazon.fr et à la librairie Bisey à Mulhouse.

Le TDAH, c’est quoi ?

Le Trouble déficit de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH) est un trouble du neurodéveloppement, caractérisé par l’association de trois symptômes (déficit de l’attention, hyperactivité motrice, impulsivité), dont l’intensité et la manifestation varient, selon chaque personne.

+ d’infos sur ameli.fr

Un mois pour mieux connaître les maladies du cerveau

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Faire connaître les maladies du cerveau, permettre au grand public de mieux les comprendre et, par la même occasion, les déstigmatiser… C’est l’objectif du Mois du cerveau, dont la 16e édition a lieu jusqu’au 28 mai prochain.

Méconnues ou mal identifiées du grand public, parfois taboues, les maladies du cerveau concernent de nombreux français. 1% de la population est touché par des troubles bipolaires de l’humeur, autant par la schizophrénie, 15% de la population est concerné par la dépression, 1,5% par la maladie d’Alzheimer (chiffres Institut du cerveau)… Selon la Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques, près d’une personne sur dix déclare avoir reçu un diagnostic de trouble psychiatrique, psychologique ou d’une addiction par un médecin, au cours de sa vie.

Une quinzaine d’événements

Pour permettre au grand public de mieux connaître ces maladies, la Ville et un collectif d’associations organisent, chaque année, le Mois du cerveau. Ce temps fort permet de mettre en lumière les pathologies, mais aussi de rencontrer de nombreuses structures et associations. Jusqu’au mardi 28 mai, ce sont ainsi une quinzaine de conférences, rencontres et événements qui sont proposés, dans l’objectif de mieux connaitre les dysfonctionnements cognitifs, psychiques et neurologiques

Lors de cette 16e édition du Mois du cerveau, il sera notamment possible d’assister à des conférences sur l’accompagnement des personnes vieillissantes vivant avec un handicap ou sur les traitements psychotropes, de découvrir le fonctionnement de l’odorat, de mieux comprendre la maladie de Lyme, d’assister à un concert donné par des personnes déficientes ainsi qu’à deux soirées de cinéma… À noter également que plusieurs associations seront présentes pour rencontrer le grand public, au marché, ce samedi 27 avril de 8h à 12h.

+ d’infos et programme complet sur www.mulhouse.fr

Les Mulhousiennes : grâce aux dons, de nouveaux équipements pour lutter contre le cancer

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Trois nouveaux équipements dédiés à la prise en charge du cancer ont été acquis par le GHRMSA, grâce aux dons récoltés par Les Mulhousiennes et la Ligue contre le cancer 68. Avec 115 000€ de dons cumulés, l’acquisition de ces équipements est un témoignage concret de la solidarité portée par les associations.

Depuis plus de dix ans, plusieurs dizaines de milliers de femmes, d’enfants et désormais également d’hommes, participent à la course-marche Les Mulhousiennes, pour récolter des fonds pour lutter contre le cancer. Une mobilisation qui porte ses fruits, avec 700 000€ de dons ainsi récoltés en dix ans et reversés à des associations, à la Ligue contre le cancer 68 ou à des structures hospitalières comme le Groupe hospitalier de la région de Mulhouse et Sud-Alsace (GHRMSA).

Depuis 2016, Les Mulhousiennes ont ainsi soutenu diverses actions et acquisitions de matériel au sein du GHRMSA, à hauteur de 225 000€. Trois nouveaux équipements, acquis grâce au soutien des éditions 2021 et 2023 de la course, ont récemment été présentés : un automate dédié au cancer du sein pour le laboratoire d’anatomo-pathologie, un système de vision infrarouge du trajet veineux pour l’hôpital de jour d’oncologie-hématologie pédiatrique et un écho-endoscope pour le service de pneumologie.

« Montrer l’utilisation concrète de ces dons »

« Il est important de montrer l’utilisation concrète de ces dons, souligne Corinne Krencker, la directrice du GHRMSA. La mobilisation de tous ces gens qui courent apporte beaucoup, au quotidien, à l’hôpital, tant pour les patients que pour le personnel. Ces nouveaux équipements permettent d’améliorer le confort des patients et les conditions de travail, de poser des diagnostics plus rapidement, de réduire la durée des séjours… »

Christophe Schmitt

Dans le détail, ces nouveaux équipements sont dédiés à la prise en charge du cancer pour différents types de patients. L’automate « Vacuum Infiltration Processor » est le troisième appareil de ce type à être installé au laboratoire d’anatomo-pathologie. Il permet de renforcer les moyens dédiés à l’analyse des prélèvements biologiques des patients, permettant de raccourcir les délais de mise en œuvre des traitements des cancers du sein. 40 000€ de dons des Mulhousiennes ont été utilisés pour son acquisition.

5 000€ de dons, par les Mulhousiennes, ont été utilisés pour l’acquisition d’un système de vision infrarouge du trajet veineux de l’enfant. Très utile pour les professionnels de santé réalisant des prises de sang, des injections ou la pose de voies veineuses périphériques, cet équipement léger apporte de nombreux avantages aux jeunes patients : diminution de la douleur, réduction du stress, diminution du risque d’infection…

Un co-financement pour un équipement de pointe

Christophe Schmitt

Le troisième appareil acquis est un écho-endoscope, utilisé notamment pour le diagnostic du cancer du poumon. Cet équipement de pointe permet un examen rapide et peu invasif, évitant une opération, et réduit les délais de diagnostic et de mise en traitement. Cette acquisition a bénéficié d’un co-financement des Mulhousiennes et de la Ligue contre le cancer 68, qui ont chacune effectué un don de 35 000€.

« En nous associant, nous avons pu aider à réaliser cet investissement important, explique Christelle Juville, la présidente des Mulhousiennes. Nous sommes très fières de voir l’aboutissement de notre engagement. Quand on voit comment sont utilisés les dons, on sait encore plus pourquoi on se mobilise ! »

Les inscriptions pour la 11e édition des Mulhousiennes sont ouvertes : lesmulhousiennes.com. (Lire notre article)

Thomas Sinoimeri, du Conservatoire de Mulhouse au prestigieux Conservatoire de Paris

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Thomas Sinoimeri, jeune mulhousien a réussi le concours d’entrée du prestigieux Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris (CNSMD) dans la spécialité saxophone après être passé par celui de Mulhouse.

Thomas est né avec la musique, à sa naissance, ses sœurs pratiquaient déjà des instruments. Sa sœur, Julia, aussi passée par le CNSMD, est désormais accordéoniste professionnelle. Thomas confie qu’il avait donc déjà « cette sensibilité à la musique ». Le saxophone est venu à Thomas lorsqu’il avait 5 ans lors des portes ouvertes du Conservatoire de Mulhouse (elles se déroulent d’ailleurs ce week-end, cf : voir encadré). « J’ai essayé plusieurs instruments, le cor, le violoncelle… mais, quand j’ai vu le saxophone, j’ai soufflé et ça a instantanément matché. »

Le parcours musical de Thomas est le fruit d’un travail acharné, le jeune saxophoniste a participé à de nombreux concours en France et à l’international, où le jury l’a toujours récompensé. Pour le concours du CNSMD, Thomas a dû travailler jusqu’à cinq heures par jour, pendant quatre mois, pour se perfectionner sur les morceaux à jouer durant l’examen. Avec 37 candidats au départ dans sa spécialité, puis 11 au deuxième tour, ils ne sont finalement que deux à être retenus à l’issue du concours.

L’influence de ses mentors

Dès son arrivée au Conservatoire de Mulhouse, Daniel Besnier, professeur de saxophone, a pris Thomas sous son aile. C’est lui qui a inculqué à Thomas « une base solide et l’amour de cet instrument ». C’est ensuite Christian Wirth, ancien élève de Daniel Besnier devenu professeur au Conservatoire en 2020, une pointure, qui a poussé Thomas à se dépasser. « C’est lui qui m’a emmené jusqu’au CNSMD » explique Thomas qui ne tarit pas d’éloges sur son mentor. « Il m’a poussé à aller encore plus loin, c’est vraiment une fierté d’être son élève. »

Le petit saxophoniste du confinement

Pendant plus de 50 jours, lors du premier confinement de mars 2020, Thomas jouait des morceaux au saxophone devant sa maison à Dornach. Après les applaudissements en hommage au personnel soignant à 20h, Thomas entrait en scène ou plutôt dans son jardin pour jouer des titres. « Les fenêtres s’ouvraient de plus en plus au fil des jours, ça a vraiment créé une ambiance de proximité, les gens attendaient ça » se souvient Thomas. Le très jeune saxophoniste choisissait un morceau (connu) le matin et l’adaptait au saxophone en travaillant dessus pendant plusieurs heures en plus de ses cours. Déjà, à ce moment-là, Thomas savait qu’il voulait devenir saxophoniste professionnel. Cela lui a permis de s’entraîner à jouer devant un public en plus d’égayer le quartier durant cette période difficile.

Quand on lui demande s’il a un rêve, Thomas répond «  Entrer au CNSMD, c’est déjà un rêve atteint, maintenant, j’ai pas mal d’objectifs en tête. Devenir concertiste, être invité un peu partout et voyager comme les meilleurs musiciens du monde. » Mais le jeune musicien veut aussi toucher un peu à tous les métiers en lien avec le saxophone et pourquoi pas devenir aussi professeur. L’aventure continue…

Portes ouvertes au Conservatoire

Découvrir les studios de travail, les salles de cours, d’orchestre, de danse, d’art dramatique, essayer des instruments, échanger avec les professeurs… Le Conservatoire fait sa journée Portes ouvertes en proposant le plein d’animations et de spectacles, qui marquent aussi le démarrage des inscriptions pour la prochaine saison.
Samedi 20 avril de 10h30 à 16h au Conservatoire, 1, rue de Metz. Gratuit. + d’infos : facebook.com/ConservatoireMulhouse/mulhouse.fr