Festival Motàmot : 60 rendez-vous pour « Écrire le monde »

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Tout public et gratuit, le festival de l’écriture Motàmot déploie son riche programme d’animations, samedi 13 et dimanche 14 avril à La Filature. Ateliers de manga et de hiéroglyphes, lectures et rencontres avec des auteurs, spectacles et concerts… M+ vous donne (au moins) cinq bonnes raisons de vous y rendre.   

1) Pour son programme riche et ludique

Avec 60 rendez-vous proposés pour les enfants comme les adultes, le festival Motàmot décline son programme sous une multitude de formes : des ateliers créatifs, des spectacles et des concerts, des lectures, des expositions et des rencontres avec la vingtaine d’auteurs invités. Dans une Filature transformée en gare, il suffira de suivre le bon quai pour découvrir la calligraphie chinoise ou arabe, fabriquer des haikus naturels, apprendre à dessiner des personnages de manga, assister à un ciné-concert, réaliser un carnet de voyage, échanger autour des mondes imaginaires…

« Ce qui définit Motàmot, ce sont la convivialité, les rencontres, les échanges, souligne Anne-Catherine Goetz, adjointe au maire déléguée à la Culture. Avec 1 000 visiteurs accueillis en 2023, le festival, organisé par les bibliothèques et de nombreux partenaires, s’installe et trouve son public. C’est important car Motàmot répond aux enjeux d’accès aux livres et à la culture pour tous. La thématique de cette édition, « Écrire le monde », s’inscrit dans le cadre des voyages, de l’ouverture aux autres. Cela fait sens à Mulhouse, une ville qui s’est construite au fil des apports des différentes cultures. »

2) Pour son parrain et sa marraine, grands voyageurs

DR

Pour cette cinquième édition, Motàmot s’est choisi comme parrain et marraine un couple d’écrivains, de voyageurs et de réalisateurs, qui incarnent à merveille la thématique « Écrire le monde » : Sonia et Alexandre Poussin. Tour du monde à vélo, traversée de l’Himalaya avec Sylvain Tesson, traversée de l’Afrique puis de Madagascar, en famille… Ce couple de grands voyageurs va témoigner de ses voyages et expériences avec plusieurs évènements pendant le festival : entretiens, projection du film sur leur périple malgache, conseils pour les femmes voyageuses en solo par Sonia Poussin…

« Nous sommes ravis de venir à Mulhouse pour témoigner de nos dix ans de voyages dans plus de 40 pays, explique Alexandre Poussin. Le voyage nous transforme, on se frotte aux différentes façons de voir le monde et on en adopte une partie. Depuis que je voyage, j’essaie d’aller de plus en plus lentement, de prendre le temps d’échanger et de comprendre des réalités complexes. En écrivant, nous essayons de donner une image précise et juste de la réalité des gens. »

3) Pour écrire et décrire les mondes

Si le monde d’aujourd’hui et d’hier se dévoile via les récits de voyage, les rencontres avec les auteurs ou les ateliers, les mondes imaginaires ne sont pas oubliés avec des auteurs et des animations qui traitent de la science-fiction et de la fantasy. Les auteurs Ariel Holzl et Johan Heliot animeront ainsi une rencontre autour des mondes imaginaires, alors qu’un atelier invitera à créer une créature fantastique, à la manière des Yôkai japonais.

Autres créatures fantastiques, les fées seront au cœur de la pièce de théâtre Fées, écrite par Ronan Chéneau et mise en scène par David Bobée. Présentée deux fois durant le festival, cette pièce dresse le portait d’un jeune homme qui s’isole dans sa salle de bain, décidé à se couper du monde et des ses violences. Il voit alors apparaître des fées qui lui soufflent les bruits du monde extérieur. (À partir de 16 ans, spectacle payant. Réservations)

4) Pour son focus vers la jeunesse et les scolaires

Guillaume Rudin

Festival familial et ouvert à tous, Motàmot propose des activités adaptées à tous, et notamment aux plus jeunes. Si de nombreuses propositions s’adressent aux adolescents, aux adultes et aux enfants à partir de 7 ans, les plus petits ne sont pas oubliés, avec des ateliers et des spectacles à partir de 3 ans et même les lectures « Des livres et des bébés », pour les 0-4 ans. Les bibliothécaires de Mulhouse et les librairies indépendantes (Bisey, Le Liseron, 47° Nord, Tribulles Canal BD) proposent ainsi différentes animations durant le festival.

Côté scolaire, trois classes participent, depuis janvier, au projet « Mulhouse 3024 », qui vise à imaginer Mulhouse en l’année 3024. Après cinq séances d’écriture avec l’auteur Johan Heliot, les élèves ont mis leurs idées en volumes, avec l’artiste Lili Terrana. Leur travail sera visible à La Filature pendant le festival.

5) Pour ses propositions hors les murs

Si l’essentiel du festival se déroule à La Filature, Motàmot investit aussi le temple Saint-Etienne et même les rues de la ville. Une balade contée à vélo est ainsi proposée, dimanche 14 avril à 10h, au départ de l’AFSCO, direction La Filature. Plusieurs arrêts sont prévus pour découvrir, in situ, les contes écrits par Catherine Verlaguet, à partir d’interviews de Mulhousiens.

Le temple Saint-Etienne accueille, lui, un concert de chants du monde, samedi 13 avril à 20h, ainsi que l’exposition photo « Mulhouse-Istanbul » de Bekir Aysan, qui retrace son périple à vélo de Mulhouse à Istanbul. Le photographe racontera aussi son périple, dimanche 14 avril à 17h, dans le cadre d’une rencontre. « Ce projet un peu fou, né d’un besoin de liberté et de l’envie de me retrouver moi-même, sur la route qu’ont emprunté mes ancêtres, m’a permis de révéler mon écriture au fur et à mesure, explique Bekir Aysan. Je veux restituer, dans un livre à paraître, les rencontres, l’entraide et la solidarité que j’ai rencontrées sur la route. »

Samedi 13 avril de 10h à 20h30 et dimanche 14 avril de 10h à 18h à La Filature. Gratuit. + d’infos et programme complet sur festival-motamot.fr

Fonderie : dernière ligne droite pour bénéficier d’aides pour améliorer l’habitat ancien  

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Permettre aux propriétaires occupants, comme bailleurs, de bénéficier d’aides financières conséquentes et de conseils gratuits pour rénover et/ou améliorer leur patrimoine immobilier de plus de 15 ans… L’Opération programmée de l’habitat de renouvellement urbain (OPAH-RU), engagée en 2020 et pour cinq ans dans le quartier Fonderie, commence à porter ses fruits, tout en suscitant l’intérêt d’investisseurs.

Université, KMØ, Maison de l’industrie, Village industriel en devenir, nouvelle passerelle piétons/cyclistes reliant les quais d’Oran et d’Isly en cours de finalisation, Bat.36 dédié à l’ingénierie, restaurant Le Nomad, La Kunsthalle, programmes immobiliers tels le Green Lofts, réfection de la place Kleber à venir… Il suffit d’ouvrir les yeux pour constater les mutations de la Fonderie, orchestrées par les partenaires publics comme privés depuis le début du XXIe siècle. Des transformations qui concernent également le logement privé ancien, menées dans le cadre de l’Opération programmée de l’habitat de renouvellement urbain (OPAH-RU pour les amateurs de sigles) du quartier Fonderie et limitrophe (voir la carte des logements éligibles).

De 60% à 90% d’aides pour réaliser des travaux

Marc-Antoine Vallori Les opérations de rénovation se succèdent, à l’image de l’immeuble situé à l’angle des rues Laederich et Kléber.

« L’objectif est de permettre aux propriétaires de réhabiliter et rénover leur patrimoine (logement de plus de 15 ans) en bénéficiant d’un guichet unique et d’un accompagnement gratuit : technique, administratif et financier. Tout est fait pour faciliter la vie des propriétaires, avec des aides significatives à la clé pour réaliser les travaux, pouvant désormais atteindre les 90% pour les propriétaires occupants et jusqu’à 60% pour les propriétaires bailleurs. Nous acquérons aussi des biens que nous proposons ensuite à la vente », résume Mohamed Kadri, responsable Habitat chez Citivia, développeur public urbain mandaté par la Ville de Mulhouse pour piloter le dispositif.

445 logements traités sur 806 logements ciblés

Débutée en juillet 2020, l’OPAH-RU Fonderie, qui court jusqu’à juillet 2025, porte progressivement ses fruits avec 445 logements traités, 5,7 millions d’euros de travaux générés et 1,7 million d’euros de subventions débloquées par l’Agence nationale de l’habitat (ANAH), la Ville de Mulhouse, m2A et la Collectivité européenne d’Alsace. « Nous sommes légèrement en-dessous des objectifs initiaux qui étaient élevés (Ndlr : 806 logements ciblés et 4 millions d’euros de subventions sur cinq ans), concède-t-on chez Citivia. Cela dit, nous savons que nous entrons dans la dernière ligne droite du programme et que c’est souvent lors de la dernière année que les choses se décantent. Le contexte n’a pas aidé non plus avec une augmentation du coût des matériaux, qui ont amené des propriétaires à différer les travaux, tout en engendrant des difficultés pour des potentiels investisseurs à obtenir des prêts auprès des banques pour mener à bien des projets qualitatifs. »

Contreparties

Marc-Antoine Vallori Dans le sillage des transformations du quartier Fonderie de ces dernières années, la place Kléber va être réaménagée.

Condition sine qua non pour bénéficier des aides financières dans le cadre de l’OPAH-RU, les propriétaires doivent satisfaire un cahier des charges précis pour mener des travaux, qu’ils portent sur les économies d’énergie (les entreprises doivent, dans ce cas, être certifiées RGE), la mise aux normes, l’adaptation à la perte d’autonomie ou encore la réfection des parties communes et extérieures… Autre contrepartie spécifiquement demandée aux propriétaires bailleurs pour bénéficier des aides financières : des loyers encadrés pour une durée de six ans dans le cadre du dispositif Loc’Avantages, permettant aussi de bénéficier d’une réduction d’impôt variable selon le revenu des futurs locataires.

Un quartier à fort potentiel

« Le quartier Fonderie, qui compte 20% de propriétaires occupants pour 80% de propriétaires bailleurs, a un fort potentiel en étant situé à deux pas de la fac, du centre-ville et de la gare, souligne Mohamed Kadri. On sent un vrai intérêt des investisseurs (lire ci-dessous) pour des appartements comme des immeubles entiers pour lesquels nous demandons aussi de travailler un projet, dès lors qu’il y a un rez-de-chaussée commercial. »  L’une ou l’autre annonce d’ouvertures de belles adresses devrait intervenir ces prochaines semaines…

+ d’infos : opah-fonderie@citivia.fr – 03.89.60.67.46 – citivia.fr

Des opportunités pour les investisseurs

L’Opération programmée de l’habitat de renouvellement urbain (OPAH-RU) en cours dans le quartier Fonderie et alentours offre de réelles opportunités aux investisseurs. Les exemples de rénovation réussis dans le secteur sont pléthores, à l’image de celle opérée, rue Laederich, à l’échelle de tout un immeuble totalement rénové, qui propose désormais huit logements en location pour 630 000 euros de travaux investis, dont 306 080 financés par des subventions (ANAH, Ville, m2A et CeA – lire notre article). Autre exemple, rue de l’Arsenal avec un appartement 2 pièces de 29 m² acquis pour la modeste somme de 19 500 euros, à laquelle s’ajoute un peu plus de 15 000 euros de travaux à la charge de l’acquéreur sur les 35 700 euros au total investis, soit près de 60% du coût total des travaux pris en charge par les subventions (lire notre article).

La SIM invite les entrepreneurs à s’installer au cœur de Mulhouse

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Au cœur de la ville, entre la gare et le centre historique, la Société industrielle de Mulhouse (SIM) lance un appel à projets, afin d’inviter les entrepreneurs à s’installer dans ses locaux. 1 300 m2 d’espaces sont disponibles, alors qu’un espace de restauration prendra prochainement ses quartiers au rez-de-chaussée.

Une localisation idéale, une histoire fondée sur l’entrepreneuriat et l’innovation, un écosystème riche avec 270 entreprises membres et un Centre de congrès et, bientôt, un espace de restauration… La Société industrielle de Mulhouse (SIM) mise sur ses atouts pour accueillir, en ses murs, de nouveaux entrepreneurs.

Composé de trois bâtiments accolés, d’une superficie totale de 6 800 m², le siège de la SIM dispose désormais de 1 300 m² disponibles pour accueillir « des entrepreneurs qui partagent nos valeurs et ont envie de s’engager pour leur territoire, explique Natacha Pimmel, directrice du développement de la SIM. Suite au départ de l’UIMM, dans le très beau projet de la Maison de l’industrie, ou encore avec les espaces disponibles de l’ancienne bibliothèque de la SIM, dont les ouvrages ont été transférés à l’Université de la Fonderie, nous avons souhaité repenser l’ensemble du bâtiment. »

Des espaces modulables et adaptables

Catherine Kohler

Cette réorganisation des espaces permet à la SIM de proposer de nouveaux bureaux aux entrepreneurs, avec différents espaces modulables de 52 m² jusqu’à plus de 400 m² dans l’ancienne bibliothèque. « Tous les espaces sont adaptables en fonction des besoins, avec des tarifs au niveau du marché actuel. Des espaces (salles de réunion, espaces d’exposition) et services partagés, mais également des tarifs avantageux pour la location des espaces du Centre de congrès, font partie de l’offre que nous proposons, qui mise sur l’attractivité et la création de lien entre tous les « habitants » de la SIM. Nous avons développé ce projet avec nos « habitants » déjà présents, soit une dizaine de structures et plus de 50 personnes. »

Parmi les « habitants » actuels de la SIM, on retrouve France Chimie, Barrisol, Face Alsace, Alemploi, la Société Générale ou encore l’agence de communication Wooz’up. « Notre agence, implantée à Mulhouse et à Strasbourg, existe depuis neuf ans, souligne Stéphanie Grotzinger, dirigeante associée de Wooz’up. Auparavant installés à l’Île Napoléon à Sausheim, nous sommes arrivés à la SIM début 2023, pour nous rapprocher de la gare et du centre-ville. Cette localisation est importante pour l’attractivité de notre agence, pour nos salariés et, en rejoignant la SIM, on a découvert bien plus que de simples bureaux ! Il y a ici une émulation, des liens entre les entreprises et plein de dispositifs et de rencontres qui rapprochent des mondes parfois éloignés. En étant ici, on s’implique pour son territoire et ça nous apporte en retour. »

Un nouveau lieu de restauration

Catherine Kohler

En effet, les entreprises qui s’installent à la SIM s’engagent à soutenir l’un de ses axes d’activité : jeunesse et formation, développement économique et durable, culture et attractivité… « S’installer à la SIM, c’est une installation avec un impact, précise Luc Gaillet, le président de la SIM. Ici, on ne loue pas simplement des mètres carrés, on intègre un écosystème d’entreprises qui partagent des valeurs et s’engagent pour leur territoire. L’esprit SIM, c’est celui du modèle mulhousien, d’une ville coconstruite par ses élus et ses entrepreneurs, dans une démarche partagée d’intelligence collective. Nous sommes les héritiers de cette histoire et nous continuons à faire vivre ce modèle, à développer cet écosystème et à soutenir l’attractivité de Mulhouse. »

Pour développer encore son attractivité, la SIM a lancé un appel à manifestation d’intérêt à destination des restaurateurs, afin de créer un lieu de restauration. Proposant de la restauration sur place et à emporter, ainsi qu’un salon de thé, celui-ci prendra place au rez-de-chaussée du bâtiment principal, dans un bel espace traversant entre le square de la Bourse et la rue Jean-Jacques Henner, avec deux terrasses potentielles. Ouvert jusqu’à mi-mai, cet appel à manifestation d’intérêt a d’ores et déjà suscité l’intérêt de plusieurs professionnels.

La SIM organise un stammtisch, ouvert à tous sur inscription, pour présenter son appel à projets et ses espaces, jeudi 11 avril à 18h. + d’infos et inscriptions : www.sim.asso.fr

M+, le mag : les mobilités douces à la une du numéro de printemps

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Dossier pour tout savoir sur le développement des mobilités douces à Mulhouse, coups de projecteur sur le quartier Wolf-Wagner ou sur le Plan lumière déployé par la Ville, adresses pour acheter des vêtements de seconde main, à table au restaurant Le Maharaja, sorties incontournables…

En complément de sa version numérique dédiée à l’actu quotidienne sur mplusinfo.fr, le magazine M+ de ce printemps est sorti ! Distribué à tous les Mulhousiens et dans une centaine de points de diffusion à travers la ville, le nouveau numéro est à découvrir ici :

À lire ici ou à télécharger 

Arts : Karima Duchamp travaille la couleur « comme une matière »

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Peintre et céramiste, l’artiste mulhousienne Karima Duchamp ouvre son atelier au public, samedi 6 et dimanche 7 avril, dans le cadre des Journées européennes des métiers d’art. L’occasion de découvrir le travail précis et l’univers sensible de cette artiste qui expose dans le monde entier.

Savoir-faire et créativité, tradition et innovation… Les Journées européennes des métiers d’art invitent, pour leur 18e édition, à découvrir le travail des professionnels des métiers d’art, au cœur de leurs ateliers. À Mulhouse, plusieurs professionnels et artistes accueillent le public (programme complet), samedi 6 et dimanche 7 avril, comme la peintre et céramiste Karima Duchamp.

Maniant aussi bien les pinceaux que l’argile ou les crayons, cette artiste mulhousienne s’est fait un nom à l’échelle mondiale, avec ses œuvres de céramique picturale, ses peintures où les silhouettes semblent lumineuses et lointaines et son utilisation de la couleur, travaillée comme une matière à part entière. Présentées dans des musées italiens, suisses, allemands et même taiwanais, les œuvres de Karima Duchamp ont également été présentées à Art Basel, à Bâle et Miami, à Philadelphie, New York, Paris ou Bruxelles…

« Un vrai besoin de découvrir l’art »

Catherine Kohler

Originaire d’Audincourt, Karima Duchamp a rejoint Mulhouse à la fin des années 90, pour suivre des cours de langue et de commerce à l’Université de Haute-Alsace. C’est après l’obtention de son diplôme qu’elle décide de se lancer dans la peinture et de répondre à « un vrai besoin de découvrir l’art. Enfant déjà, j’étais très intéressée par les activités créatives qu’exerçaient mes sœurs et par les objets martelés et les céramiques de l’artisanat algérien, que nous avions à la maison. Je me contentais d’observer mais à un moment donné, je me suis lancée, sans formation, comme ça ! » Dès ses premières œuvres, Karima Duchamp est repérée et récompensée notamment par le Prix du jury, lors du Salon des 40 de Saint-Louis, en 2000.

« Ce prix m’a encouragé à continuer mais, comme pour les autres prix que j’ai pu recevoir par la suite, il ne m’a pas fait tourner la tête. Il faut garder les pieds bien ancrés dans le sol et continuer à travailler. Le travail est très important pour moi, je consacre beaucoup de temps à chacune de mes œuvres. J’écris beaucoup, je me documente, je fais mûrir les thèmes puis, au moment de créer, je me laisse porter. Les intuitions, les sensations, les émotions sont alors au cœur de mon travail… »

Un attachement particulier à la céramique

Catherine Kohler

Après la peinture, c’est la découverte de la céramique, lors d’un atelier à la Maison de la céramique de Mulhouse d’alors, qui va bouleverser Karima Duchamp. « J’ai tout de suite su que c’était fait pour moi. Je suis très attachée à cette matière vivante et très malléable, qui peut donner toutes les formes. On peut en faire des volumes et des sculptures, mais je la travaille aussi sous forme de plaques, fines comme du papier. C’est une activité très sensorielle et je pense qu’inconsciemment cela fait écho à mes racines, à mon arrière-grand-mère qui était potière. » Après un an de formation, l’artiste développe rapidement son style et multiplie les travaux, les prix et les expositions.

Parallèlement, elle obtient, en 2014, son diplôme national supérieur d’expression plastique, « quelque chose qui me manquait et qui était important pour moi, en termes de légitimité ». Devenue membre de l’Académie internationale de la céramique, elle enseigne aussi la céramique lors d’ateliers et de conférences. Elle la travaille par morceaux, par couches, en y intégrant beaucoup de couleur, malgré la difficulté de la chose, en s’inspirant notamment des fresques historiques antiques qui ont traversé les siècles. « J’adore ces vieilles fresques patinées, délavées par le temps, où on peut compléter l’histoire et les éléments manquants. Mon travail est ainsi, on rentre dedans petit à petit, ce n’est pas forcément immédiat. J’ai envie qu’on pense que c’est une œuvre qui a traversé le temps. »

Du Cercle de l’art à Minneapolis

En plus de sa participation aux Journées européennes des métiers d’art, elle vient de rejoindre le collectif d’artistes le Cercle de l’art, qui rassemble plus de 100 femmes artistes en France. Ce collectif, qui a pour vocation de soutenir les femmes artistes, propose aux collectionneurs d’acquérir une des œuvres de la créatrice qu’ils soutiennent, en payant en 12 mensualités. « Ce système facilite l’achat et permet aux artistes de lancer des projets avec une certaine sécurité financière. Pour remercier les gens qui me soutiennent de cette manière, je leur propose aussi des invitations aux expositions et foires, une petite œuvre anniversaire et une invitation pour venir créer une œuvre avec moi. Le fait de rejoindre ce collectif permet aussi de rencontrer d’autres artistes, d’échanger et d’apprendre, de participer à des expositions et résidences… »

Solidement implantée à Mulhouse, où elle vit avec son mari et ses enfants, Karima Duchamp voyage régulièrement pour son travail, notamment dans le cadre de résidences artistiques aux États-Unis, au Japon ou en Allemagne. À l’automne, elle partira ainsi à Minneapolis, aux États-Unis, pour une résidence de trois mois dans un Centre d’art céramique. « J’adore ces résidences, qui permettent de sortir du quotidien, de découvrir et de s’inspirer au contact de nouvelles personnes et de nouveaux lieux. Ce sont de vraies bouffées d’air pour la créativité. »

L’atelier de Karima Duchamp, situé au 5, rue du Saule, est ouvert samedi 6 et dimanche 7 avril de 10h à 18h, et tout au long du mois d’avril sur rendez-vous. Gratuit. + d’infos : www.karimaduchamp.net

Aya Cissoko : « La boxe, c’est comme la vie, il faut avancer en prenant le moins de coups possibles »

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Marraine de l’édition 2023 du festival Motàmot, Aya Cissoko était de retour à Mulhouse, ce jeudi 4 avril. L’ancienne championne du monde de boxe, devenue écrivaine et comédienne a rencontré de nombreux collégiens, dans le cadre du projet inter-collèges « Mulhousien et fier de l’être ».

Ce n’est pas tous les jours que des collégiens ont l’occasion de rencontrer une ancienne championne du monde de boxe, devenue écrivaine. Alors quand Aya Cissoko entre dans une salle du collège Villon, les regards sont impressionnés, la parole timide. « Est-ce que vous êtes fière de votre carrière ? » La réponse à la première question posée par un collégien donne le ton de la rencontre, qui durera une heure, durant laquelle Aya Cissoko distribuera des leçons de vie comme autant d’uppercuts dans sa carrière de boxeuse, des messages d’espoir comme autant de pages noircies dans ses livres. « Je suis fille de parents maliens, j’ai grandi en cité, répond Aya Cissoko. Vu la vie qui a été la nôtre, nous étions voués à l’échec, personne n’aurait parié sur nous. À force de travail et de personnes qui m’ont encouragée, j’ai été championne du monde de boxe, j’ai écrit des livres et continué à tracer mon chemin. On ne se fait jamais tout seul ! »

« On n’oublie pas d’où on vient »

« Ces jeunes, c’était moi hier, on n’oublie pas d’où on vient. J’aurais aimé que des adultes me tiennent ce genre de discours », confie Aya Cissoko, qui a passé son jeudi à courir de collège en collège, un comble pour une ancienne sportive de haut-niveau. Au programme : des rencontres dans pas moins de quatre établissements (collèges Wolf, Saint-Exupéry, Bourtzwiller et Jean Macé), qui s’inscrivent dans le cadre du projet inter-collèges « Mulhousien et fier de l’être ». « Ce projet a été créé il y a trois ans, explique Alfred Oberlin, adjoint au maire délégué aux Solidarités intergénérationnelles. L’objectif est que les collégiens de différents quartiers se rencontrent autour d’un travail commun, pour développer la citoyenneté et la tolérance. Cette année, le projet est axé autour de l’olympisme. »

Travail et pugnacité

Christophe Schmitt

Aussi pour développer aussi la confiance en soi et ouvrir le champ des possibles à des enfants pas forcément issus de milieux favorisés. « Au collège, j’avais écrit sur mon agenda qu’un jour je se serai championne du monde de boxe », lance Aya Cissoko aux élèves des collèges Jean Macé et Villon. Une manière de dire à ces derniers que si l’on se donne les moyens de ses ambitions, il est possible d’y arriver, non sans rencontrer certains écueils pour autant. « Après ma carrière de boxeuse, j’ai fait Sciences-po Paris, poursuit Aya Cissoko. Pour moi, c’était inaccessible mais j’en ai eu l’opportunité et c’était beaucoup, beaucoup de travail. Quand on est enfant de parent pauvre, rien ne vous est donné, c’est injuste mais c’est comme ça et ça suppose de travailler plus que certains ! »

« Choisissez vos héros ! »

Au fil de la séance, les langues se délient, les murs tombent et certains collégiens se reconnaissent sans doute dans la figure de cette femme, noire, issue d’un milieu populaire, pas épargnée par la vie, qui a malgré tout embrassé une grande carrière et qui, pourtant, vit le plus normalement du monde et leur distille de précieux conseils. « Combien avez-vous mis de KO dans votre carrière ? » demande un élève. « La boxe, c’est comme la vie, il faut avancer en prenant le moins de coups possibles », répond l’écrivaine, avant d’éveiller les esprits sur les réseaux sociaux, entre autres. « Choisissez vos héros ! Ceux qui montrent qu’ils ont les plus belles montres ou les plus grosses voitures ne sont pas ceux qui vous soignent ou font votre pain ! Moi, mon héros, c’est ma mère ! Pensez par vous-mêmes, les réseaux sociaux, ce n’est pas la vraie vie, c’est important de faire preuve d’esprit critique et de libre arbitre ! »

Faire réfléchir

« Ça vous fait plaisir d’être interviewée ? » lance une collégienne. Désolée pour les journalistes présents, Aya Cissoko répond sans retenue, en toute sincérité : « Les journalistes, je m’en fiche, ce qui me fait plaisir, c’est d’être là sur le terrain et de discuter avec vous. Ce qui me plaît, c’est d’échanger et de vous transmettre un peu de mon expérience, en espérant que ça puisse vous faire réfléchir ! » Le message est passé 5 sur 5. À la fin de la séance, les élèves exposent, en vrac, ce qu’ils ont retenu de cette rencontre : « Croire en ses rêves, découvrir, être focus sur un objectif, être curieux, apprendre de ses erreurs, être pugnace… » Et, sans doute aussi qu’une personne qui n’a pas grandi dans un milieu favorisé et sur laquelle peu de monde aurait parié, peut devenir une grande dame, tout en gardant les pieds sur terre.

Bio express

Née en 1975 de parents maliens, Aya Cissoko a grandi et vit toujours en région parisienne. Championne du monde de boxe française en 1999 et 2003 et de boxe anglaise en 2006, elle doit stopper sa carrière la même année, à la suite d’une fracture des cervicales. Après son opération, elle choisit de démarrer une nouvelle vie et est admise à Sciences-po Paris, en 2009. En 2011, elle publie Danbé, son autobiographie qui obtient le Grand prix de l’héroïne Madame Figaro. Deux ouvrages suivront : N’ba en 2016 et Au nom de tous les tiens, en 2022. En 2023, Aya Cissoko était la marraine du festival mulhousien de l’écriture, Motàmot.

Un Ministère qui perpétue la tradition mulhousienne de l’imprimé

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Depuis mi-mars et jusqu’au 18 mai, la galerie d’exposition de La Filature met en lumière les travaux du Ministère de l’impression. Inutile de chercher sur les sites internet gouvernementaux : derrière ce ministère, autoproclamé il y a une dizaine d’années, se cache en réalité l’atelier de sérigraphie de la Haute école des arts du Rhin.

Au milieu d’un couloir étroit et obscur de la Haute école des arts du Rhin (HEAR), une porte entrouverte laisse s’échapper les accords d’une musique, qui en ce lieu paraît irréelle… Il n’est, en effet, pas rare que l’on entende des airs de musique classique en passant devant les immenses flammes qui maculent la porte d’entrée de l’atelier de sérigraphie de la HEAR. Une douce mélodie qui contraste avec l’esprit punk des centaines (peut-être plus) d’affiches, autocollants et autres objets insolites qui en habillent les murs et qui sont sorties tout droit de l’imagination de générations d’étudiants, ainsi que des maîtres des lieux, Christian Savioz et Claire Morel, tous deux assistants d’enseignement supérieur en arts plastiques.

Un atelier-ressource

Christophe Schmitt

« On enseigne la sérigraphie aux étudiants de première année, explique le duo. C’est important qu’ils fassent des choses avec leurs mains ! De la deuxième à la cinquième année, ils viennent nous voir avec des projets, personnels ou donnés par leurs profs et on les accompagne tout au long de leur processus ». Si l’atelier existe depuis des décennies, Christian en a pris les rênes en 1993, avant d’être rejoint par Claire, il y a 12 ans. « Je travaillais déjà à l’école à l’époque de l’ancien directeur Otto Teichert, qui avait transformé l’école en galerie, se souvient Christian Savioz. Quand on m’a proposé l’atelier et que j’ai vu les machines, j’ai dit oui ! » Claire Morel, elle, a connu l’atelier et son binôme bien avant de les rejoindre : « J’étais étudiante à la HEAR. Je suis plus dans l’édition, je gère les mémoires avec les étudiants, on imprime sur du textile, tandis que Christian imprime sur différents matériaux ».

Post-punk et géométrie

Christophe Schmitt

Du plexiglas, des pochettes de disques, des canettes de bière, même des hosties… Les supports qui passent sous les écrans et racles du Ministère de l’impression sont plus que variés et témoignent du foisonnement d’idées et de créativité que l’on peut trouver à la HEAR et entre les murs de cet atelier unique en son genre, où une belle idée, comme une bonne blague, ne mettent jamais beaucoup de temps à se concrétiser. Le concept même de Ministère est né presque par hasard, suite à une petite brouille suivie d’un courrier formel : « Le courrier était signé ‘images imprimées’, on a fait mieux et on a répondu en signant ‘Ministère de l’impression’. C’est resté », se marre Christian Savioz, qui a effectué un virage dans ses créations, passant du post-punk des années 90, où les fanzines étaient légion, à des travaux beaucoup plus géométriques, colorés et abstraits, après un passage aux éditions FANAL.

Un foisonnement d’œuvres à La Filature

Christophe Schmitt

Des influences qui se mêlent, s’entremêlent et se percutent, qui donnent parfois une couleur aux travaux des étudiants, mais que l’on retrouve également dans l’exposition que La Filature consacre au Ministère de l’impression, jusqu’au 18 mai prochain. Dès l’entrée dans l’exposition, on se retrouve comme dans l’atelier de sérigraphie : les murs sont couverts d’impressions de différentes formes et couleurs, les messages sont partout, un traceur achève d’imprimer un portrait géant de Poutine en caractère alphanumériques. Une salle présente des centaines d’imprimés : pochettes de disques, autocollants, fanzines et affiches où les dictateurs côtoient des pop stars, où les détournements sont légion. Qu’on se le dise, le Ministère est celui de l’impression et pas de la bienséance !

T-shirts et chantier naval

Thomas IttyEn 2019, le Ministère de l’impression a organisé une régate sur l’Ill. Le Canoë est exposé à La Filature.

Dans la plus petite salle de l’exposition, les visiteurs tomberont nez à nez avec un canoë en carton, une autre idée, farfelue au départ, qui s’est transformée en coup de maître : « On avait un plan de bateau en carton, à étanchéifier avec du scotch, explique Claire Morel. Les étudiants ont fabriqué leur bateau, l’atelier s’est transformé en chantier naval, puis nous avons fait une régate sur l’Ill. C’était une super course, un des meilleurs moments qu’on ait passés ! » Enfin, dans le plus grand espace de l’exposition, des dizaines de t-shirt font face à des papiers peints géométriques et colorés. « Le monde de l’imprimé a toujours existé à Mulhouse, il y a une tradition qui existe ici », concluent Christian Savioz et Claire Morel.

Exposition visible à la galerie de La Filature, jusqu’au samedi 18 mai, du mardi au samedi de 13h à 18h et le dimanche de 14h à 18h, ainsi que les soirs de spectacles. Entrée libre.
+ d’infos sur www.lafilature.org, www.instagram.com et www.facebook.com/ministeredelimpression

Handicap : une semaine pour vivre autrement le Musée Electropolis

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Dans le cadre des « Journées nationales Tourisme et Handicap », le Musée Electropolis est accessible gratuitement, jusqu’au dimanche 7 avril, aux personnes en situation de handicap et à leurs accompagnateurs. Des animations y sont également distillées, à l’image du robot Leka…

Si le Musée Electropolis n’a pas attendu les « Journées nationales Tourisme et Handicap » pour se mettre au diapason en matière d’accueil des personnes en situation de handicap, ces « Journées » ont le mérite de le mettre sous les projecteurs. Tout au long de la semaine, le musée de la rue du Pâturage, consacré à l’aventure de l’électricité, propose des animations, y compris sur sa page Facebook par l’équipe de médiation, mais également l’entrée gratuite aux personnes en situation de handicap et à leurs accompagnateurs, groupes compris.

Plus de 50 visiteurs supplémentaires par jour

« Le musée est labélisé « Tourisme et Handicap » depuis 2003. Jusqu’alors, nous participions aux Journées nationales « Tourisme et Handicap » sur un week-end. Cette année, pour la première fois, nous avons décidé de tester le rendez-vous sur une semaine complète. Nous sommes agréablement surpris : en matière de fréquentation, nous accueillons, depuis le début de la semaine, une cinquantaine de personnes supplémentaires par jour, dont beaucoup de structures spécialisées », souligne Camille Bochenek du service Communication du Musée Electropolis.

Leka, un concentré de technologie à visée ludo-éducative

Catherine Kohler Parmi les animations de la semaine, le robot Leka, jeudi.

Parmi les visiteurs rencontrés ce jeudi, sept résidents et deux accompagnants de la Maison de retraite de Soultzmatt : « C’est la première fois que nous venons au Musée Electropolis, nous avons répondu à l’invitation. C’est important de sortir nos résidents de leur quotidien et d’être ouvert sur le monde. Ici, les aménagements sont tops pour les personnes en situation de handicap, ce qui n’est pas le cas de tous les lieux culturels, notamment pour les personnes en fauteuil roulant », souligne Christelle Hassenforder, animatrice sociale, les yeux rivés sur la star du jour : le robot Leka, petit concentré de technologie à visée ludo-éducative.

« Je vous présente Leka, notre robot qui fait différentes choses : il fait de la lumière, il peut tourner. Prenez-le dans vos mains ou dans vos bras, c’est agréable, non ? », propose, tout en douceur, Aurore Kiesler « experte » Leka, un robot « Made in alsace », développé et fabriqué par APF France Handicap Alsace, à Illkirch, par des personnes en situation de handicap. « Peut-on jeter le robot par terre ? », interroge l’une des résidentes lors de la démonstration. Pas vraiment… Ce qui est plus sûr, en revanche, c’est que Leka, entre robot et appli, aura produit tout son effet, en devenant un piano virtuel, tout en couleurs, distillant de douces mélodies reprises par la petite assemblée, pas farouche.

Visite guidée « sacoche »

Si Leka reprendra le cours de son destin hors des murs du Musée Electropolis, les Journées nationales Tourisme et handicap s’y poursuivent encore jusqu’à ce dimanche 7 avril avec, outre l’entrée gratuite pour les personnes en situation de handicap et les accompagnants, une visite guidée « sacoche ». Un rendez-vous de deux heures, accessible dès six ans, spécialement conçu pour cette semaine estampillée « handicap », axé sur le touché et les expériences amusantes sur l’électricité, qui permet de découvrir les trésors du musée (Ndlr : complet samedi 6 avril, encore dimanche 7 avril à 14h30 dans la limite des places disponibles, réservation obligatoire par téléphone au 03 89 32 48 50).

Journée nationales Tourisme et handicap, jusqu’au dimanche 7 avril, de 10h à 18h au Musée Electropolis,  55 rue du Pâturage. + d’infos Facebook.com/musee.electropolismusee-electropolis.fr

Coteaux : les noms des trois groupes scolaires dévoilés

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Dans le cadre du programme de renouvellement urbain qui va redessiner le quartier des Coteaux d’ici 2030, trois nouveaux groupes scolaires vont voir le jour. Choisis par les Mulhousiens dans le cadre d’une concertation, les noms de ces groupes scolaires sont désormais connus.

Simone Veil, Claire Roman et Hélène Burger : ces trois femmes engagées et résolument modernes pour l’époque dans laquelle elles ont vécu, donneront leur nom aux trois groupes scolaires qui verront le jour aux Coteaux, d’ici 2027. « Souvent, on a l’impression que les gens ne sont pas très intéressés par ce qui se passe dans leur quartier, ici, on a des gens qui se projettent », confie Cécile Sornin, adjointe au maire déléguée à la Vie Citoyenne. Le choix des noms a, en effet, fait l’objet d’une concertation in situ au quartier des Coteaux, et en ligne, du 14 mars au 1er avril, et ce sont donc les Mulhousiens qui les ont plébiscités.

Trois groupes scolaires

« Aujourd’hui, nous avons quatre écoles maternelles et trois écoles élémentaires, demain nous aurons trois groupes scolaires, détaille Chantal Risser, l’adjointe au maire déléguée à l’Éducation. Le groupe scolaire Simone Veil ouvrira après les vacances de la Toussaint, le groupe Claire Roman en février 2025, et le groupe Hélène Burger en 2027. » Le temps des travaux et des déménagements, une nouvelle carte scolaire sera définie mais Chantal Risser l’assure, « durant la transition, nous aurons une école multisite mais l’objectif est de faire déménager les élèves le moins souvent possible ! »

« Un geste fort »

« Le premier acte du renouvellement urbain aux Coteaux est la reconstruction de trois écoles, c’est un geste fort », salue Alain Couchot, premier adjoint au maire, délégué au Renouvellement urbain, avant de détailler le programme de renouvellement urbain dans ses grandes lignes (lire notre article https://www.mplusinfo.fr/un-nouveau-quartier-des-coteaux-a-lhorizon-2030-2035-mulhouse/). « À Mulhouse, ce sont 500 millions d’euros qui seront investis d’ici 2030, avec un peu moins de 200 millions pour les Coteaux, où nous travaillons sur trois axes : le logement, avec la démolition de 1 000 logements et la reconstruction de 500 nouveaux logements ; la voirie, avec la volonté de mettre fin aux impasses en rendant les rues traversantes ; et les équipements publics, notamment avec ces groupes scolaires ».

Bio express

Durant les deux semaines de concertation, ce sont 756 Mulhousiens (dont un tiers en présentiel aux Coteaux) qui ont voté pour les noms des groupes scolaires. Trois personnalités ont été retenues :

  • Simone Veil, née le 13 juillet 1927 à Nice et décédée le 30 juin 2017 à Paris, est une magistrate et une femme d’État française, qui a notamment fait adopter la loi dépénalisant l’avortement.
  • Claire Roman, née le 25 mars 1906 à Mulhouse et décédée accidentellement le 4 août 1941 dans le département de l’Aude, est la première aviatrice militaire française.
  • Hélène Burger, née le 16 mai 1900 à Mulhouse et décédée le 4 juin 1987 à Oberhausbergen, est une infirmière bénévole de la Croix-Rouge, qui a sauvé de nombreux enfants juifs durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a reçu le titre de Juste parmi les nations, le 20 novembre 1980.

Du Marché aux plantes au Vide dressing des copines… Ce week-end, on sort à Mulhouse !

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Refaire sa garde-robe de printemps à prix sympas, faire le plein de bonnes affaires pour les pitchouns de 0 à 3 ans, s’en mettre plein la vue au Zoo et les oreilles au Noumatrouff ou à La Filature, découvrir les métiers d’art… C’est un sympathique week-end de sorties qui s’annonce à Mulhouse.

Le Vide dressing solidaire des copines

Guillaume Rudin

Se refaire une garde-robe tout en étant 100% solidaire, c’est le principe du 11e Vide dressing des copines. En amont, les femmes sont invitées à donner des vêtements de la saison en cours (printemps-été, donc), avant la grande vente prévue dimanche, de 9h à 16h au foyer Sainte-Geneviève. Les prix proposés sont doux et uniques pour les pantalons, vestes, chemises, manteaux… 100% de la recette de ce vide-dressing sera reversée aux associations APPUIS, La Maison des adolescents du Haut-Rhin, ainsi qu’à La Petite ourse, tandis que les invendus seront confiés à des associations comme Caritas, Le Relais, le mouvement du Nid, des associations étudiantes, ou encore l’Association générale des familles…

Dons de vêtements, vendredi 5 avril de 9h à 19h et samedi 6 avril de 9 h à 16h, vente au public le dimanche 7 avril de 9h à 16h, au Foyer Sainte Geneviève. + d’infos sur Facebook.com/videdressingcaritatifmulhouse

Marché aux plantes XXL au zoo

Catherine Kohler

C’est le rendez-vous des amoureux des plantes. Dans l’écrin de verdure du Parc zoologique et botanique de 25 hectares, classé Jardin remarquable, plus de 70 professionnels nationaux et internationaux, des espèces florales rares, des décorations de jardin et une multitude de nouveautés pour fleurir et décorer les espaces extérieurs et intérieurs attendent les visiteurs (plus de 20 000 chaque année). Ateliers créatifs pour les enfants, stands gastronomie et artisanat (…) complètent le programme.

Samedi 6 et dimanche 7 avril, de 9h à 18h au Parc zoologique et botanique. Entrée : 8,50 € (entrée au parc comprise)/gratuit (- de 4 ans). + d’infos sur zoo-mulhouse.com

Concerts : pour tous les goûts !

 

Ce week-end, les occasions de voir un concert ne manquent pas et il y en a pour tous les goûts ! Dès jeudi soir, Le Noumatrouff propose une soirée rock avec Lemonade et Tal Rasha, avant d’enchaîner avec le blues aux accents maliens de Vieux Farka Touré, samedi soir (en vidéo). À La Filature, de jeudi à samedi, la violoncelliste Sonia Wieder-Atherton interprétera des œuvres de Bach, Chostakovitch, Monteverdi, Tchaïkovski et Vivaldi, tandis que l’Opéra national du Rhin présentera « Lohengrin », dimanche. Vendredi, l’Irlande s’invite aux Coteaux avec le groupe Les Quatrelles, tandis que les amateurs de musique classique seront enchantés par le programme concocté par l’Orphéon municipal de Maurice Kuntz, samedi soir au théâtre de la Sinne. Enfin, plusieurs concerts ont également lieu dans des lieux de cultes : concert liturgique à la Synagogue, concert baroque à l’église Sainte-Marie et auditions d’orgue au temple Saint-Jean

+ d’infos sur noumatrouff.soticket.net, lafilature.org, operanationaldurhin.eu/fr, Facebook.com/afscoculture, orpheon-mulhouse.net

Visites et découvertes avec les Journées européennes des métiers d’art

Catherine Kohler

Faire découvrir la richesse et la diversité des métiers d’art et des professionnels qui les exercent, c’est l’objectif des Journées européennes des métiers d’art. Pour cette nouvelle édition, l’évènement invite à découvrir de nombreux savoir-faire, via des ateliers découvertes, des visites, des expositions… À Mulhouse, quatre espaces sont à découvrir, tout au long du week-end : les ateliers de reliure d’art Sarel (démonstrations, ateliers jeune public) et le Marque Page (démonstrations, visites), l’atelier de l’artiste céramiste Karima Duchamp (découverte, visites) ou encore l’espace d’exposition Le Séchoir, avec l’exposition « Et le feu transforma la matière ! ».

Jusqu’au dimanche 7 avril, divers lieux. Gratuit. + d’infos et programme complet sur journeesdesmetiersdart.fr

La grande braderie de Cariboutchou

Habits bébé (jusqu’à 3 ans), affaires de puériculture, jeux et livres d’occasion pour les enfants… Les bénévoles de Cariboutchou proposent une grande braderie printemps-été, ouverte à tous, le week-end des 6 et 7 avril. Cariboutchou est la boutique solidaire de Caritas située dans le quartier de Bourtzwiller. Cette braderie est l’occasion de combiner bonnes affaires et geste solidaire.

Samedi 6 et dimanche 7 avril de 9h30 à 16h30, 25, rue de Bordeaux. + d’infos :  09 67 59 75 10 – caritasalsace.bourtzwiller@gmail.com

Retrouver l’agenda des sorties à Mulhouse sur mplusinfo.fr/sortir-a-mulhouse/

À l’école des métiers « verts »  

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Déjà solidement implantée aux quatre coins de l’Hexagone, l’École de la transition écologique Etre débarque en région mulhousienne. Huit jeunes de 16 à 25 ans ont suivi une première session de formation autour de la découverte des métiers de l’environnement, concoctée par le Moulin Nature et la Maison de l’emploi et de la formation, qui devrait en appeler d’autres.  

Face A, 100 000 jeunes par an qui sortent du système scolaire sans diplôme en France. Face B, une projection de 340 000 emplois créés dans la sphère de la transition écologique d’ici 2035, selon l’Ademe. Une équation qu’Etre, comprenez École de la transition écologique, s’applique à résoudre, à son échelle, depuis sa création en 2017 à Lahage (Haute-Garonne). Après avoir essaimé dans toute la France, forte d’un réseau de 20 écoles, Etre s’exporte en région mulhousienne. Une première dans le Grand Est et l’une des dix écoles en incubation dans l’Hexagone.

« Sortir de sa zone de confort »

C’est dans ce cadre que huit jeunes de 16 à 25 ans se sont lancés, à tâtons, dans l’aventure. Au programme de cette première session, co-portée localement par l’association Le Moulin Nature de Lutterbach et la Maison de l’emploi et de la formation (MEF) Mulhouse Sud Alsace, avec le soutien de m2A et de la Ville de Mulhouse : un emploi du temps bien chargé, deux semaines durant, entre travail sur les savoir-être, découverte des métiers « verts », rencontres de professionnels et expérimentation des métiers du bois, de l’apiculture, du maraîchage, du recyclage et de la valorisation des déchets, cuisine participative et même grimpe d’arbres… Bref, du concret et un suivi individuel pour remobiliser et redonner des perspectives à cette frange de la jeunesse qui ne demande que ça.  « L’idée était non seulement de faire découvrir des métiers en tant que salarié et (auto-)entrepreneur, mais aussi de vivre une vraie belle expérience humaine en sortant de sa zone de confort. Ces deux semaines de remobilisation, c’est découvrir des métiers et retrouver un rythme, en arrivant à l’heure le matin, s’ouvrir aux autres et, au final, faire sauter les appréhensions les unes après les autres. Nous étions tout de même ensemble quatre jours sur sept, de 9h à 16h… », explique, enthousiaste, Samuel Muringer, éducateur et coordinateur de projet au Moulin Nature.

« Le maraîchage m’a vraiment tapé dans l’œil »

Catherine Kohler Plantations de myrtilliers à la ferme de l’Igeltal (Brunstatt),

Entre deux plantations de myrtilliers lors du dernier chantier collectif à la ferme de l’Igeltal (Brunstatt), les jeunes participants confirment, à l’image de Wiam, Marion et Idyamine : « En arrivant ici, la plupart d’entre nous ne connaissions rien à ces métiers, on a beaucoup appris, y compris sur nous-mêmes. Ce stage était une vraie belle expérience, en pleine nature, avec des rencontres, des prises de contacts avec des pros et des liens qui se sont noués entre nous, on a même créé un groupe WhatsApp ! » De là à imaginer travailler dans le secteur des métiers de l’environnement, il n’y a qu’un pas que certains s’autorisent à emprunter, à l’image de Lilian, 19 ans (« Je suis venu découvrir, le maraîchage m’a vraiment tapé dans l’œil »), alors que d’autres ont déjà pris date pour « des emplois de saisonnier pour les cueillettes d’asperges et de fraises ».

Le chiffre

63%, comme la part des jeunes qui sont retournés vers la formation et l’emploi, après leur passage dans une école Etre

Une solution d’insertion

Menée pour l’heure à titre expérimental, l’École de la transition écologique pourrait s’installer durablement sur le territoire de la région mulhousienne, dans l’objectif de proposer une solution d’insertion pour les jeunes de moins de 26 ans, sans emploi, peu ou non-diplômés, pour les former à des métiers d’avenir.  « Tous les éléments sont propices à une école Etre, sur un périmètre idéal de 39 communes à l’échelle de l’agglomération, mixant territoires urbains – avec six quartiers prioritaires Politique de la ville – et ruraux – avec 291 producteurs et 12 sites naturels – avec un taux de chômage de l’ordre de 8,4%, souligne Alexandra Walonislow, directrice de la MEF. On s’est dit que c’était le bon moment pour tenter cette expérimentation, avec Le Moulin Nature, et en lien avec les structures d’insertion, les organismes de formation, les missions locales, l’Ecole de la deuxième chance, les centres socioculturels… On espère voir le projet se concrétiser. » Même son de cloche du côté du Moulin Nature, par la voix de sa directrice Véronique Mateus : « Ce parcours de remobilisation de 15 jours, autour des savoir-faire et des savoir-être, est une première étape. On travaille déjà à un parcours de trois mois, en connexion avec les besoins du territoire en matière d’emplois, avec des réelles perspectives pour les jeunes ». Bref, ne reste plus qu’à transformer ce premier essai concluant en une École de la transition énergétique durable à l’échelle de la région mulhousienne.

+ d’infos : lemoulinnature.fr – 03 89 50 69 50

Des étudiantes mulhousiennes qui plaident pour leur concours

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Dans le cadre de leurs études en Droit, Fjolla Raba et Marie Jaegle organisent, le 18 avril prochain, un concours de plaidoiries, réservé aux étudiants.

Quand on pense au mot plaidoirie, on imagine facilement des avocats défendant leur clients (et points de vue), lors de grands procès. Pour Fjolla Raba et Marie Jaegle, toutes deux étudiantes en master 1 Métiers de l’administration à La Fonderie, la plaidoirie ne se limite pas aux tribunaux. « Faire une plaidoirie, c’est défendre un point de vue, cadré entre un demandeur et un défendeur, expliquent les étudiantes. Plaider, c’est être éloquent ! » Dans le cadre de leur formation, Fjolla et Marie perpétuent la tradition du concours de plaidoiries, en organisant cette compétition, qui s’est ouverte le 14 février et qui s’achèvera le 18 juin prochain.

Sujets d’actualité

« On fait plancher les candidats sur des sujets d’actualité, poursuit Marie Jaegle. Parmi les sujets du premier tour, on avait :  ‘identité locale, la France en miettes ? ‘ » De 20 candidats en février dernier, ils sont encore huit, qualifiés pour les demi-finales qui auront lieu le 18 avril prochain, à La Fonderie. Et, preuve que l’éloquence n’est pas réservée aux défenseurs en robe noire, les étudiantes en Droit ont ouvert le concours à leurs homologues suivant des études de Sciences politiques, Histoire, ou encore Administration économique et sociale.

Droit du travail et santé

Pour le prochain tour, deux grands sujets permettront de départager les huit candidats restants, afin d’en sélectionner deux pour la grande finale, qui aura lieu au tribunal judiciaire de Mulhouse, le 18 juin. « Nous avons un sujet sur le droit du travail et les conditions de licenciement non respectées, en lien avec le harcèlement au travail, confie Fjolla Raba. C’est un cas pratique ouvert, le but n’est pas que ce soit trop facile ! » Pas facile non plus, le deuxième sujet, qui s’attardera sur la santé et notamment l’hospitalisation de personnes atteintes de trouves psychiatriques.

Argumentaire logique et convaincant

« J’ai participé au concours quand j’étais en L1 et en L2, se souvient Marie Jaegle. À la base, je suis très timide et n’avais pas envie d’être devant un amphi plein, mais quand on y est, ça va ! L’argumentaire doit être cohérent et logique mais il faut aussi être convaincant, en toutes circonstances ! » Si aucun participant ne repart les mains vides, les étudiants les plus convaincants seront récompensés par un accompagnement à la création d’entreprise et une préparation au concours de la magistrature. Pour le public, rendez-vous le jeudi 18 avril, à 17h, à l’amphi 1 de La Fonderie (inscription obligatoire via docs.google.com).