Commerce

Rue de Bâle : La Fabrique trace son chemin

En 2023, les Mulhousiens découvraient La Fabrique. Une ancienne halle industrielle convertie en lieu mixant commerces et logements, à l’initiative de l’architecte mulhousienne Josiane Trible. Près de deux ans après son ouverture, focus sur ce lieu de vie.

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La Fabrique et sa carotte géante sont situées à l'angle des rues de Bâle et du Nordfeld.

La Fabrique et sa carotte géante sont situées à l'angle des rues de Bâle et du Nordfeld.

Catherine Kohler

Au cœur de la rue de Bâle, la plus haute carotte du monde, haute de 9m60, est un totem pour La Fabrique. Ce lieu, mixant logements et commerces dans un ancien bâtiment industriel, est né de l’imagination et de la détermination de l’architecte mulhousienne Josiane Trible. « Au départ, l’idée était d’avoir un lieu qui mixe des logements, des bureaux, des commerces de proximité, des restaurants, confie l’architecte. Je suis du quartier. Ici il y a une qualité de vie, nous sommes proches de l’Eurovélo, du canal, L’Entrepôt n’est pas loin, l’Almaleggo est à côté… Le bâtiment est séduisant, proche de la gare, avec des facilités de stationnement et très bien orienté ! »

Appartements et locaux commerciaux

Bousculé par la crise sanitaire du Covid, il y a cinq ans, le projet s’est finalement concrétisé en 2023, avec l’ouverture d’enseignes commerciales en rez-de-chaussée et une vingtaine d’appartements dans les étages. « Nous avons rajouté des circulations extérieures pour accéder aux logements et chaque appartement est certifié basse consommation et dispose de sa terrasse, poursuit Josiane Trible. Certains appartements, de 90 à 130m², sont encore disponibles (NDLR : compter 3 000 à 3 500 du m²), ainsi qu’un espace de 200m², dans lequel je rêve de voir s’installer un espace dédié au bien-être, avec du yoga, du Pilates, des kinés… Ce serait un véritable espace de vie avec des échanges après le sport ! »

L'architecte Josiane Trible, à l'occasion des Journées de l'architecture, en 2023.

L'architecte Josiane Trible, à l'occasion des Journées de l'architecture, en 2023.

Catherine Kohler

« Une offre cohérente »

En attendant de voir ce rêve se concrétiser, et une clientèle de sportifs consommer dans leurs rayons ou à leurs comptoirs, plusieurs enseignes se sont déjà installées dans cet ancien bâtiment EDF devenu Chronodrive (de 2011 à 2013), proposant une offre alimentaire complète et variée. « Notre magasin a ouvert ses portes en mai 2023, c’est une coopérative agricole : les producteurs et agriculteurs sont propriétaires du lieu et le gèrent en direct avec des salariés », confie Aurélien Guyon, le directeur de l’enseigne Cœur Paysan, qui propose notamment des fruits et légumes, de la viande et des produits frais, tous locaux, dans sa surface de vente de 450m². « Nous avons environ 1 200 clients réguliers par semaine, avec un bon panier moyen, ce qui signifie que notre offre est cohérente, mais nous avons encore une belle marge de progression, avec un idéal de 1 500 clients par semaine », souligne le directeur.

Fruits, légumes, viande, fromages, pain, produits frais... Cœur Paysan propose des produits de plus de 60 paysans alsaciens, en circuit court.

Fruits, légumes, viande, fromages, pain, produits frais... Cœur Paysan propose des produits de plus de 60 paysans alsaciens, en circuit court.

Catherine Kohler

« L’endroit est situé sur une artère centrale, il y a un grand potentiel. La terrasse est hyper calme, c’est très simple d’accès, à trois minutes du centre-ville et on peut se garer facilement », confie Noé Djavadi, le gérant de Bim.Bam.Bao. Le restaurant propose, depuis décembre 2023, des recettes à base de bao, un pain d’origine asiatique, cuit à la vapeur et décliné sous différentes formes, avec de la viande marinée, des crudités, façon burger, ou sucré… Si Noé Djavadi n’est autre que le fils de l‘architecte, il voit l’installation de son restaurant à La Fabrique comme « un pari d’avenir. Ce n’est pas forcément une rue très commerçante, on n’a pas de badauds qui s’arrêtent ici pour le moment. Pour autant, il y a des choses très positives : on a des super retours et on a bonne presse. Nous avons lancé un food-truck, qui nous permet d’être présents sur des événements et de faire connaître notre restaurant ! »

Noé Djavadi (à g.), le gérant du restaurant Bim.Bam.Bao, qui propose des plats à base de bao, un pain asiatique cuit à la vapeur.

Noé Djavadi (à g.), le gérant du restaurant Bim.Bam.Bao, qui propose des plats à base de bao, un pain asiatique cuit à la vapeur.

Catherine Kohler

« La rue de Bâle évoluera »

« J’ai choisi de m’installer ici parce que le lieu est super sympa, il y a un cachet avec les briques rouges, bien que ça ne soit pas forcément un emplacement facile de prime abord. Je connaissais Cœur Paysan, qui est une locomotive, l’accès est facile, le stationnement également et je parie sur le fait que la rue de Bâle évoluera », explique Terence Schaguene, le gérant de Brut de fût. L’enseigne propose quelque 350 références de vins français, accessibles à toutes les bourses, ainsi qu’une offre de restauration le midi, avec des menus du jour faits maison. « J’essaie de trouver des vins bien faits à petits prix, d’avoir des produits qu’on ne trouve pas forcément ailleurs, poursuit le caviste. Pour la restauration, je tiens à proposer quelque-chose de familial. Depuis début mars, je fais aussi des soirées à thèmes le premier vendredi de chaque mois ! »

Le gérant de Brut de fût, Terence Schaguene, propose de nombreuses références de vins français, ainsi que de la restauration le midi et des soirées thématiques.

Le gérant de Brut de fût, Terence Schaguene, propose de nombreuses références de vins français, ainsi que de la restauration le midi et des soirées thématiques.

Catherine Kohler

« Ces trois commerces sont de super endroits, qui vont dans le sens qualitatif que je voulais donner au projet, à savoir un lieu unique où l’on peut tout trouver, confie l’architecte. Et il y a toujours de la place pour de nouveaux projets ! » Si les commerces de La Fabrique ont trouvé leur clientèle, ils n’ont pas encore forcément atteint leur rythme de croisière. Une question de temps pour Josiane Trible, qui voit d’un bon œil le chantier, en cours, de réaménagement de la Porte de Bâle. « Cela peut créer un appel d’air vers La Fabrique, explique l’architecte. Et lorsque La Fabrique et ce chantier seront finis, je suis convaincue que la rue montera en gamme. Ce n’est pas une rue qui est moche, bien au contraire, il suffit de lever les yeux sur ses immeubles pour s’en rendre compte. Pour moi, elle est comme l’avenue d’Altkirch et elle n’a rien à lui envier ! »

+ d’infos sur https://lafabrique-mulhouse.fr/ - josiane.trible@trible-architecte.fr

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Publié le 21 mars | Mis à jour le 23 mars