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11 septembre 2020 à 16h44 par 3 004 0

Sara Marguier, directrice de L’Entrepôt : « On a besoin de se marrer ! »

Sara Marguier, directrice de L’Entrepôt : « On a besoin de se marrer ! » | M+ Mulhouse
Sara Marguier, directrice de L’Entrepôt : « On a besoin de se marrer ! » | M+ Mulhouse

Sara Marguier, directrice de L’Entrepôt : « On a besoin de se marrer ! »

11 septembre 2020 à 16h44 par 3 0040

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Temps de lecture : 4 minutes

Après six mois d’arrêt, L’Entrepôt rouvre ses portes, ce week-end, avec « L’homme parfait n’existe pas ». Interview de Sara Marguier, la directrice de ce temple mulhousien de l’humour.

Comment ça va à L’Entrepôt, après six mois d’arrêt ?

Plutôt bien ! On a réussi à faire une belle programmation, à recaler les spectacles qui avaient été annulés. Maintenant, le contexte de cette reprise est vraiment très spécial. Je suis à la fois super contente que ça reprenne, mais aussi encore plus angoissée que d’ordinaire, car j’ai envie que tout se passe bien et surtout que tout le monde soit en sécurité à L’Entrepôt. Même si j’ai mis en place un protocole très strict, conformément à ce que demande la Préfecture, j’ai hâte d’être dans le vrai et de retrouver le public. Pour l’heure, le Haut-Rhin est en zone verte sur le plan sanitaire, cela signifie  que L’Entrepôt peut ouvrir aujourd’hui avec sa jauge normale de 250 spectateurs. Mais que tout peut aussi changer demain…

Quelles sont les mesures phares prises en matière de gestes barrières ?

Le port du masque est, bien sûr, obligatoire et du gel hydroalcoolique est mis à disposition du public. Pour la partie bar et restauration, nous installons des plexi modulables pour séparer les tables, qui peuvent réunir chacune 10 personnes au maximum. Nous avons aussi mis sur pied un système de régulation du flux des entrées et des sorties, ainsi qu’un sens de circulation au sein de L’Entrepôt afin de respecter la distanciation sociale. Des gens ont peur, je les comprends et on ne peut pas se battre contre ça. Nous avons assez été touchés à Mulhouse pour constater la dangerosité du virus.

« Beaucoup de messages de soutien »

Comment cela se passe au niveau des réservations ?

Durant ces six derniers mois, on a eu beaucoup de messages de soutien qui nous sont allés droit au cœur. Certains nous ont même proposé leur aide, c’est très touchant. Globalement, les réservations marchent plutôt bien pour l’instant et le public a l’air enthousiaste à l’idée de revenir. Pour cette reprise, ce week-end, avec  « L’homme parfait n’existe pas ! » du duo Céline Cara-Alexandra Mori, j’ai eu énormément de réservations, dès la première du jeudi soir, avec des gens qui m’ont dit l’importance pour eux d’être là à la reprise. Entendre ça, c’est juste génial !

Vu le contexte sanitaire, a-t-il été difficile de construire la programmation de cette nouvelle saison ?

C’était moins compliqué qu’en juin dernier quand on aurait pu rouvrir notre salle et que des artistes ont clairement préféré annuler leur venue à Mulhouse. Pour la programmation de septembre à janvier prochain, je n’ai pas eu de difficultés, les artistes ont besoin de travailler. Pour les artistes qui font les tournées des très grandes salles, c’est nettement plus compliqué comme on le voit avec l’annulation ou le report de leurs spectacles !

« Il faut déjà que les spectacles me fassent marrer »

Quels sont vos critères en matière de programmation ?

Il faut déjà que les spectacles me fassent marrer, c’est primordial ! Je vais normalement les voir sur scène mais aussi en découvrir dans des festivals comme celui d’Avignon. Cette année, ça n’a évidemment pas été possible. Si Internet offre des possibilités de les voir évoluer sur scène, ça donne une idée mais ce n’est clairement pas la même chose. J’ai donc pas mal misé sur des valeurs sûres et des artistes qui sont déjà passés à L’Entrepôt, comme Gérémy Crédeville (17 au 19 septembre), Christophe Alévêque (12 au 14 novembre) et d’autres…

Quels sont les grands rendez-vous incontournables de cette première partie de saison ?

Il y en a plein ! (Rires). Je citerai Gérémy Crédeville, Caroline Estremo qui cartonne avec « Infirmière sa mère » (15 au 17 octobre), Sandrine Sarroche vraiment géniale sur scène, Eric et Quentin que j’ai vraiment hâte de voir dans leur nouveau spectacle « En test » (19 au 21 novembre) . Il y a, bien sûr, Christophe Alévêque, Manon Lepomme (26 au 28 novembre), Olivia Moore (3 au 5 décembre) ou encore Patrick Timsit, qui après deux reports de sa tournée, sera à l’affiche de L’Entrepôt en mars ou en avril 2021.

« On est sorti du schéma de la fille bien gaulée qui parler de c… »

Quels sont vos coups de cœurs ?

Hormis Kallagan (24 au 26 septembre), mes coups de cœur, et c’est un vrai hasard de la programmation, sont très féminins cette saison. Depuis quelques années, on est enfin sorti du schéma de la fille, de préférence bien gaulée, qui parle de c… pour que le spectacle marche. Cela ne veut pas dire que l’on ne peut pas parler de c…, mais qu’il y a autre chose à dire. Entre Manon Lepomme, Olivia Moore, Sandrine Sarroche (23 et 24 octobre) et Caroline Estremo, ce sont quatre propositions complètement différentes avec de vrais propos chacune dans son registre, tour à tour féministe, délirant, politique ou sociétal.

La programmation d’artistes féminines à L’Entrepôt relève donc plus d’opportunités que d’un choix délibéré ?

Bien sûr, je trouve ça cool d’avoir des nanas dans ma programmation, mais plus par esprit d’équilibre. Mon critère premier, c’est de proposer un bon spectacle au public. Que ce soit un artiste masculin ou féminin m’est profondément égal. Si programmer des femmes est important, je n’en fais pas une ligne directrice non plus. Par-contre, j’ai pour habitude de programmer une femme à chaque début de saison. Je ne sais pas pourquoi, mais cela me rassure ! (rires)

Comment s’est déroulée la première de la saison, jeudi 10 septembre ?

C’était juste génial avec du monde, des gens contents et qui rient. C’était top et presque comme avant, mais avec le masque et l’ensemble des gestes barrières. Quel plaisir de revoir les gens ! Je crois qu’il y a un besoin de lâcher un peu les vannes, de souffler et de se marrer même si, comme je l’ai déjà dit, je comprends aussi les gens qui ont peur. Je respecte totalement leurs angoisses.

Propos recueillis par Marc-Antoine Vallori 

L’Entrepôt, 50, rue du Nordfeld. + d’infos, programmation et billetterie : 03 89 54 46 31 – lentrepot.org

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