7 mai 2020 à 19h22 par Christophe Schmitt 10 058 4
Déconfinement : « Aujourd’hui, il faut être extrêmement vigilant »
7 mai 2020 à 19h22 par Christophe Schmitt10 0584
Avant de débattre des différents points à l’ordre du jour ce jeudi 7 mai, les membres du conseil municipal de Mulhouse ont assisté à un point sanitaire sur la pandémie de coronavirus, par la directrice du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse Sud-Alsace, Corinne Krencker et le doyen de la Faculté de médecine de Strasbourg, Jean Sibilia.
« Nous sommes le premier établissement hospitalier à avoir été impacté, depuis fin février, nous sommes entrés dans cette crise extrêmement grave qui affecte notre fonctionnement ». Les mots de Corinne Krencker, la directrice du GHRMSA sont graves mais résument les deux derniers mois vécus par l’hôpital de Mulhouse et son personnel. Invitée à faire un point de situation lors du conseil municipal de ce jeudi 7 mai, Corinne Krencker a présenté la chronologie de l’épidémie dans la région mulhousienne, ainsi que la capacité de l’Hôpital à s’organiser, avant de faire un point sur la situation, à quelques jours du déconfinement.
Gestion de crise
« A partir du 24 février, nous sommes entrés en crise avec une augmentation exponentielle du nombre d’appels au Samu et une hausse de l’activité au service des Urgences, explique la directrice du GHRMSA. Nous avons vu une transformation rapide du profil des patients admis aux Urgences, avec jusqu’à 80% de passages dédiés au Covid… » La suite est connue et M+ s’en est fait l’écho à plusieurs reprises depuis le début de la pandémie : le GHRMSA a totalement revu son organisation, déprogrammé les opérations et soins non urgents pour faire face au flux de malades du coronavirus, créé des unités dédiées, redistribué ses effectifs… « En temps normal, nous avons 40 lits de réanimation, expose Corinne Krencker. Nous sommes montés à 62 lits, qui ont été complétés par trente lits de l’Élément militaire de réanimation du service des Armées. »
Une dizaine de nouveaux patients chaque jour
Cet imposant déploiement n’a pas suffi à la prise en charge de tous les patients à Mulhouse, amenant les autorités à organiser des transferts vers les autres hôpitaux de la région, puis de toute la France et vers des pays voisins. Au total, 112 patients ont été évacués vers d’autres hôpitaux, par hélicoptère, avion militaire ou TGV médicalisé… Depuis fin février, le GHRMSA a admis 1945 patients atteints de Covid-19, parmi lesquels 942 ont pu regagner leur domicile. « Nous avons encore 300 patients atteints de Covid-19, dont 40 en réanimation », souligne la directrice du GHRMSA, qui incite à la vigilance à quelques jours du déconfinement :
« Aujourd’hui, il faut être extrêmement vigilant, nous avons plus de patients en réanimation que d’ordinaire, le rythme d’admissions de patients baisse mais n’est pas nul. Nous avons toujours une dizaine d’admissions de patients Covid chaque jour et sommes très préoccupés par les conséquences du déconfinement. J’en appelle à la responsabilité de chacun et au respect des gestes barrières ! »
« Mulhouse n’est pas responsable ! »
Egalement invité à prendre la parole durant ce conseil municipal, Jean Sibilia, le doyen de la Faculté de médecine de Strasbourg a tenu à rassurer les Mulhousiens avant de donner des éléments scientifiques sur le virus : « On vient de découvrir qu’il y avait eu un cas d’infection au Covid-19, en décembre, à Paris. Mulhouse n’est pas responsable ! » Rappelant les épisodes de l’épidémie de Sras, jamais arrivée en Europe et qui donnait à notre continent « un sentiment de protection », du H1N1, durant lequel « on avait beaucoup raillé les gens qui ont pris des décisions », mais soulignant aussi un « déficit de transmission de connaissances » en lien notamment avec les informations venues de Chine, le médecin a souligné plusieurs causes de l’explosion du nombre de cas en France et du débordement du système de santé.
« Nous devons nous serrer les coudes ! »
« Aujourd’hui, nous sommes à mi-chemin, dans une situation difficile, prévient Jean Sibilia, avec des médecins qui apportent chaque jour des éléments nouveaux, des citoyens dans une situation de peur profonde face à un ennemi microscopique et des politiques qui doivent composer avec les données des experts et les attentes des citoyens… Il faut que notre société regagne sa confiance, nous devons nous serrer les coudes ! » Regrettant le traitement médiatique de la pandémie, qui « vit dans une sorte de téléréalité dans le monde entier », Jean Sibilia a apporté aux élus mulhousiens des réponses à plusieurs questions essentielles, à l’aube du déconfinement.
Evolution de l’épidémie et connaissance de la maladie
« Aujourd’hui, personne ne peut dire ce qui va se passer, prévient Jean Sibilia. La seule chose à faire, ce sont des modélisations mais personne ne sait dire si nous serons dans un modèle grave ou bénin… » Le doyen de la Faculté de médecine de Strasbourg a aussi souligné l’incertitude quant au virus lui-même : est-il capable de muter, de survivre à la chaleur ? « Nous avons appris à connaître la maladie et elle est très curieuse, 15% des patients déclarent une forme grave, mais pourquoi ? On sait aussi que les enfants portent une charge virale similaire aux adultes mais sont a priori peu contagieux… »
Diagnostic et traitement
Jean Sibilia est revenu sur l’importance de tests directs, dits PCR, permettant de détecter le virus dès le début de la maladie et, ainsi, de savoir si une personne est porteuse, donc contagieuse, dans le but de l’isoler. Les tests sérologiques, quant à eux, permettent de mettre en lumière la présence d’anticorps, dont la question de la protection face au virus reste actuellement sans réponse : « Même si vous avez fait une infection, vous avez des anticorps, ne sortez pas sans masque, continuer à vous laver les mains pour une raison extrêmement simple, même si vous êtes protégés, vous devez protéger les autres », prévient Jean Sibilia, qui précise qu’aucun traitement antiviral n’a fait la preuve de son efficacité jusqu’alors. « Il est vraisemblable que l’on puisse développer un vaccin, la problématique est le délai, ça ne serait pas avant 2021 et il faut pouvoir le tester avant ! »
L’importance des gestes barrières
Avec un virus qui comporte encore de nombreux mystères et contre lequel aucun traitement efficace n’a fait ses preuves pour l’instant, le déconfinement prévu le 11 mai s’annonce être un vrai défi. « Il va falloir se protéger soi et donc les autres, en adoptant des gestes comme le lavage des mains, la distanciation physique et le port du masque, scande Jean Sibilia. Le masque est fait pour ne pas projeter de gouttelettes ni en recevoir mais aussi pour ne pas se toucher le visage. La contamination se fait à 80% par les mains ! »
Peu-ton sortir en couple pour faire les courses
Bonjour Gérard Peter,
Je vous invite à appeler le 0 800 130 000, numéro vert (gratuit) mis en place par le gouvernement pour répondre à toutes les questions liées au coronavirus, y compris celles en lien avec les déplacements lors du confinement. Cdt
michèle de mulhouse met en garde tous,dans le monde aligatores des mers du monde et notre ennemie du virus ;depuis 1990.la recherche doit faire le travail.
ensuite;activer le test médicaments mer des caraiibes ;aligator aussi transmission.infos de sportif golf américain(aligatore se pose sur le parc.ensuite crocodile marin important aussi pour aider nos chercheurs.
Je comprends mal dans ces conditions que l’adjoint au maire en charge de la sécurité juge « humain » (L’Alsace du jeudi 7 mai, page 33) que dans telle avenue de Mulhouse, l’avenue Aristide Briand pour ne pas la nommer, les gens veuillent sortir. Comme si la mise en danger de la vie d’autrui était admissible, comme s’il allait sans dire qu’à Mulhouse, l’égalité des citoyens devant la loi n’avait officiellement pas cours : certains étant en effet explicitement dispensés de s’y conformer. « On ne peut pas mettre un policier derrière chaque Mulhousien », ajoute l’élu concerné : oui, je l’avais remarqué pour ma part (à l’exception notable de la Place de la Réunion), et je n’en vois guère en effet ces derniers jours dans mon quartier, les berges du bassin, pourtant abondamment fréquentées ! Nous aurons – hélas – l’occasion d’en reparler lors du reconfinement, inévitable du fait d’un tel laxisme, et qui pénalisera … celles et ceux, moins égaux, qui sans faillir auront respecté la loi !
L’édition de L’Alsace du jeudi 7 mai (page 33) rapporte les propos de M. Paul Quin, adjoint au maire de Mulhouse chargé de la sécurité, à propos du confinement avenue Aristide-Briand en particulier, à Mulhouse en général. Je les lis dans la consternation. « Les gens veulent sortir, c’est humain ». Et la mise en danger de la vie d’autrui, c’est aussi humain ? Et si c’est humain, c’est humain pour tous, y compris celles et ceux qui respectent la loi. Il y a donc officiellement à Mulhouse rupture d’égalité des citoyens devant la loi, puisque certains sont explicitement exemptés de s’y conformer. « On ne peut pas mettre un policier derrière chaque Mulhousien » : oui, je l’avais remarqué pour ma part (à l’exception notable de la Place de la Réunion), et je n’en vois guère en effet ces derniers jours dans mon quartier, les berges du bassin, pourtant abondamment fréquentées ! Nous aurons – hélas – l’occasion d’en reparler lors du reconfinement, inévitable du fait d’un tel laxisme, et qui pénalisera … celles et ceux, moins égaux, qui sans faillir auront respecté la loi.