La Filature, Mulhouse
Cie Non Nova – Phia Ménard & Jean-Luc Beaujault
Cellule de résistance pour sept femmes qui, par leur rituel et leur lutte, contraignent l’architecture patriarcale à s’ouvrir.
Vortex et L’après-midi d’un Foehn : des pièces du vent. Belle d’Hier : une pièce de l’eau et de la vapeur. Les spectateurs de La Filature ont déjà pu aborder l’intense confrontation de Phia Ménard avec les puissances de la matière. Ces pièces connaissent un succès impressionnant, signe de l’acuité avec laquelle elles touchent aux questions de leur temps. Saison Sèche creuse encore ce sillon. Phia Ménard invite sept autres femmes à passer à l’assaut du patriarcat. La force engagée sur le plateau est celle du tellurisme. Il faut affronter un gigantesque cadre blanc, comme un mur des contraintes à dissoudre. Également présente sur scène, Phia Ménard est porteuse d’une expérience singulière du patriarcat. N’étant pas née dans le corps de femme qui est aujourd’hui le sien, elle fait chaque jour l’expérience de renoncer au privilège d’un corps masculinisé, appartenant au camp des prédateurs, même inconscients de leur pouvoir. Elle apprend à vivre dans un corps féminisé, corps scruté, immédiatement sexualisé, auquel sont constamment indiquées les limites de sa liberté. Ainsi, quelque chose la mobilise dans tout son être, qui ébranle aussi les pesanteurs de la scène. Les spectacles de Phia Ménard sont les arènes d’actes combattants. Le sens s’y produit en mouvements.