mercredi 10 mai 2017 au mercredi 28 juin 2017 - De 14h00 à 18h00
Prendre des vessies pour des lanternes – Karine Debouzie
Dédale, Mulhouse
(Familier) (Figuré) Se faire des illusions grossières sur des choses ou des gens. Le titre de l’exposition vient du lien entre l’organique et la lumière présent dans ce travail. Il convoque aussi l’illusion optique en particulier et l’illusion dont on use en général dans la création.
Karine Debouzie
Née en 1975 à La Fère (02), je vis actuellement à Avignon. Après un master de Lettres modernes et une formation à l’Ecole Nationale Supérieure de la Photographie d’Arles, j’ai entrepris une recherche multidisciplinaire en créant des installations, des sculptures, des images (fixes et en mouvement), ainsi que des peintures.
La condition humaine soit le fonctionnement humain tant sur le plan physique que mental a longtemps été au coeur de mes recherches plastiques. En partant d’un travail photographique sur le corps humain, j’ai commencé à l’imaginer, à l’imager par ma propre construction, en le recomposant par partie ou en totalité, en synecdoque. Il s’est agi alors d’incarnation par l’utilisation du volume et de la matière. Au cours de ces explorations, mes réalisations se sont orientées vers des sculptures et des installations aux formes organiques le plus souvent abstraites. Les écrits de Georges Bataille ont influencé, dans mon travail, l’utilisation des matières non nobles, des matériaux détournés de leur usage premier. Actuellement, il s’agit de sections plates ou en tubulure, qu’elles soient plat d’aluminium, lampadaires, PVC expansé, drains agricoles, gaines. Pendant quinze ans, j’ai pu utiliser le latex, ainsi que des bandes magnétiques, du tissu, de la mousse polyuréthane, des cheveux ou encore des adhésifs.
Les images sont revenues dans ce corpus par le biais d’images médicales présentées en très grand format. L’échelle détermine une perte de repère et une vision nouvelle de ces imageries froides. En contrepoint, des photographies petits formats s’attachent à montrer en très gros plan les matériaux de mes sculptures. Quant aux vidéos, elle sont des plans fixes de fluides en mouvement évoquant flux et instabilité. Les croquis et dessins préparatoires se muent en peintures créées à l’aide des matériaux utilisés pour les sculptures.
Je m’appuie sur divers médiums pour interroger le rapport de l’être humain à son environnement et à l’Autre. En scrutant ainsi notre fonctionnement, j’interpelle également le temps de la création. Les pièces que j’élabore partent d’éléments anthropomorphes pour recréer des unités autonomes qui structurent et épousent l’espace. En ce sens, mon travail s’articule en lien avec le lieu où j’interviens. J’y explore également les notions d’organique et d’entropie. La forme de l’installation me renvoie tant à la fugacité qu’à l’adaptation de l’oeuvre. Comme j’utilise souvent des matériaux incongrus, des matières de base que je me réapproprie, l’intention de départ est souvent remise en question par les échecs et les accidents. Découverte et expérimentation m’entraînent vers une formulation inédite : un geste à trouver pour transformer la matière et une nouvelle forme qui en découle. En détournant ainsi des matières courantes et en les façonnant, je tente de révéler une poésie du banal.
Informations pratiques
09 53 03 54 95 – 07 68 62 23 26
contact@reseau-dedale.fr
www.reseau-dedale.fr