Théâtre de la Sinne, Mulhouse

Voyage dans nos enfances

Trois adultes nous racontent le moment de leur enfance, ce jour où la Plasticine s’est mélangée, où toutes les jolies couleurs vives de la pâte à modeler se sont transformées. Le jour où ils ont compris que les adultes ne savent pas tout, qu’ils peuvent être doux et violents, qu’ils peuvent mentir, mais qu’on peut être amoureux à six ans et que rien n’est plus beau qu’une balade à vélo avec son père un matin d’été ….

Des impressions qui nous collent sur les doigts comme la pâte à modeler

«Celles qui chicons-gratins-double-petit-suisse (endives au jambon gratinées) et autre repas chez une mémé où l’on devinait les mets, les yeux bandés, et rien qu’avec le nez.
Un béguin malheureux.
L’impression de ne plus rien comprendre au règles du jeu : ‘en CM1/CM2 on jouait encore à chat et maintenant, c’est les filles d’un côté et les garçons de l’autre ?’
Une fugue ratée. Des discussions sur la mort après avoir repêché un insecte noyé dans le caniveau et avoir tenté de le ranimer au sèche-cheveux.
Une dispute homérique des parents. Une partie de cache-cache avec sa cousine, dans le noir, et le souvenir d’une main passée sur un ventre nu, doux, chaud.
Une séance de plasticine qui accouche d’un chien avec des pattes d’orang-outang.
Une lettre au Père Noël qui finit raturée par deux grandes sœurs, calées en accord du participe passé.
C’est tendre, drôle, un brin nostalgique mais dynamisé par une mise en scène inventive»
Catherine Makerel (Le soir – 19/08/19)

La plasticine
Sculpter le mou : l’invention d’une argile artificielle

La pâte à modeler trouve son origine dans la recherche d’une alternative ductile à la terre glaise qu’utilisent les sculpteurs et qui présente la particularité de durcir en séchant, provoquant une dessiccation poudreuse de l’objet réalisé.

Au XIXème siècle, le Gênois Tschudi met au point une matière malléable à base de kaolin, de souffre et de plastifiant La plastiline apparait comme le premier substitut d’une terre glaise qui serait désormais indéfiniment molle et donc façonnable à l’envie.
En 1897 à Bathampton, le professeur de sculpture britannique William Harbutt, qui souhaite proposer à ses étudiants un matériau similaire à la terre glaise mais qui ne sèche pas pendant ses cours, invente la plasticine. Composée de cire et d’huile, elle présente l’avantage d’être plus souple que l’invention de Tschudi et autorise l’ajout de pigments de couleurs.
L’invention de la pâte à modeler fait l’objet d’une controverse. En 1880, dix-sept ans avant l’invention de Harbutt, un pharmacien allemand nommé Franz Kolb aurait mis au point un matériau similaire qui aurait été commercialisé en Allemagne sous le nom de « Kunst-Modellierton », c’est à dire, « argile artificielle à modeler ».
Quoi qu’il en soit, c’est bien la plasticine qui sera commercialisée sous le vocable de pâte à modeler à partir de 1908. Grâce à sa simplicité d’utilisation et son aspect coloré, elle devient la pâte la plus répandue, plébiscitée notamment pour l’éveil éducatif et le cinéma d’animation, comme Shaun le mouton, Wallace et Gromit. La plastiline reste quant à elle l’apanage de la sculpture et du modélisme.