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Musique

samedi 30 novembre 2019 - De 17h00 à 18h00

Paradisum au Festival de l’Avent

Temple Saint-Etienne, Mulhouse

La première Heure musicale de l’Avent fera la part belle à la musique sacrée avec l’Orchestre de chambre de Colmar, sous la direction de Cyril Pallaud.

Les portes du paradis

Musique et rites sacrés sont indubitablement consubstantiels : pour preuve, les premières cérémonies furent, dès les origines, accompagnées de rythmes et de chants, véritables catalyseurs de transcendance facilitant une mise au diapason, une syntonie des participants. Devenues, à la Renaissance et grâce à l’invention de l’écriture musicale, de véritables architectures sonores, les œuvres musicales furent alors considérées par leurs créateurs comme des clefs d’accès à un autre monde. Véritable commentaire des textes sacrés dont elle devenait l’allégorie, la Musique tissa un lien entre Liturgie céleste et terrestre, un lien infime, tenu, mais inaltérable entre esprit et matière touchant, dès lors, à notre part d’ineffable.

Le XIXème siècle et l’historicisme
De la Renaissance au Romantisme
Le siècle du romantisme est celui, également, de la redécouverte : redécouverte, pour la seconde fois, de l’Antiquité et de ses arts mais également des différents styles et esthétiques. Il vit tant naître les sciences musicologiques et archéologiques que la conscience même de la valeur du patrimoine, de sa conservation et de sa restauration : analyser, étudier et comprendre le passé devint alors une priorité.
La conséquence directe en fut l’apparition du néoclassicisme mais également de multiples courant remettant, par exemple, arts roman et gothique au goût du jour et dont le château de Louis II de Bavière, à Neuschwanstein, en est l’apogée. Musicalement, le même syncrétisme s’opéra alors entre redécouverte des maîtres anciens de la Renaissance et évolutions harmoniques. Le courant cécilien en Italie, la Schola Cantorum et l’Ecole Niedermeyer à Paris replacèrent au centre l’étude du contrepoint et des maîtres italiens et allemands, de Palestrina à Bach.

L’imitation de la perfection céleste
Harmonia Mundia et contrepoint
C’est ainsi que les chefs-d’œuvre d’Anton Bruckner et Joseph Rheinberger se situent dans la droite lignée de la musique de la Renaissance, en ce sens où leur objectif premier est d’imiter la perfection divine par le biais de l’harmonie et du contrepoint. L’Harmonie, tout d’abord, qui se base sur les rapports de fréquences entre intervalles et accords, véritable construction verticale du discours musical ; le contrepoint ensuite qui – horizontalement, tisse un lien entre les différentes voix et du multiple nous permet d’arriver à l’unicité.

Des œuvres intemporelles car hors du temps
De l’Éternel présent…
Bien entendu, si les objectifs de la musique sacrée de la Renaissance et du Post-Romantisme sont identiques, les moyens pour y arriver seront différents. Dès lors, c’est bien au langage harmonique des post-romantiques que nous serons confrontés dans notre programme mais dans une optique totalement différente de leur musique instrumentale pure.
Pourtant, et à l’image des motets sacrés a cappella de Johannes Brahms, nous seront dans une terra incognita déroutante pour l’auditeur, ne sachant plus réellement à quelle époque situer la musique que l’on entend : entre modalité et tonalité, harmonique renaissance et post-romantique, la frontière entre les styles ne sera plus si claire. Pourquoi ? Car le « langage » n’est alors plus la priorité, seul compte le message du texte qui doit, avant tout, transpercer l’auditeur. Véritable exégèse des textes sacrés, la Musique ne se situe plus, alors, dans notre temps, elle ouvre les portes de l’Éternité.

Entrée libre, plateau.

 Prix : ENTREE LIBRE

M+, l'info de Mulhouse

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