À la PJ chaque enquêteur tombe un jour ou l’autre sur un crime qu’il n’arrive pas à résoudre et qui le hante. Pour Yohan c’est le meurtre de Clara. Les interrogatoires se succèdent, les suspects ne manquent pas. Une seule chose est certaine, le crime a eu lieu la nuit du 12.
Allant bien au-delà de sa dimension de thriller psychologique, attaché à dépeindre avec une grande justesse la mécanique de l’obsession, le film dresse par petites touches le constat désespérant d’une police et d’une justice où il faut se battre pour tout . Un «monde d’hommes» où les bonnes volontés ne suffisent pas. Un système où le manque de moyens et la surreprésentation masculine semblent se liguer pour aboutir à la conclusion que si les femmes sont tuées, c’est peut-être, finalement, un peu de leur faute. On est loin du film à sujet. C’est précisément parce qu’il n’instrumentalise ni ne dévitalise jamais ses personnages que Dominik Moll touche aussi fort. Télérama