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A LA POURSUITE DE L’OIE SAUVAGE – THEATRE AGORA

mardi 15 novembre 2022 au mercredi 16 novembre 2022

A LA POURSUITE DE L’OIE SAUVAGE – THEATRE AGORA

Théâtre de la Sinne, Mulhouse

À la poursuite de l’oie sauvage  est une création théâtrale basée sur la fable Les sages animaux  de Hannah Arendt.

En 2013, Karin Biro découvre des textes qui n’avaient jamais été publiés – le journal de la mère d’Hanna Arendt écrit de la naissance de sa fille jusqu’à l’âge de 12 ans – le conte – Les sages animaux écrit en 1929 et trois paraboles écrites en 1938-39. Les textes ont été publiés en 2017 aux Editions Payot en version bilingue allemand/français.

C’est l’histoire d’une petite fille qui entame un voyage pour retrouver l’oie à la belle tache noire – l’oie qu’elle avait surprise au village, avant que celle-ci ne s’envole.

Dans l’histoire, chacun cherche aussi quelque chose : le propriétaire d’un manège parisien cherche son éléphant blanc, le père cherche sa fille et l’histoire se cherche elle-même. Ensemble, les trois personnages trouvent une piste : celle de la petite fille qui mène, comme dans un road movie, à travers la prairie des animaux sages jusqu’au pays des oies sauvages. À chaque étape de l’histoire, ils racontent les rencontres entre la petite fille et les animaux : le lion étendu à côté de l’agneau ; le serpent rusé qui siffle le mal à l’oreille de tous ; le Léviathan que Dieu garde auprès de lui pour s’amuser et Pégase qui connaît tous les pays, et que seuls les poètes et les enfants peuvent monter. C’est l’histoire d’un départ, accompagné avec amour par un père qui retrouve sa fille et apprend au fur et à mesure de sa recherche à la laisser partir. Au-delà de l’histoire, les protagonistes trouvent autre chose: le chemin du « je » vers le « tu » ; ils prennent conscience du fait que la recherche du monde contient le monde lui-même et que celui-ci peut être compréhensible, négociable et changeable.

UN EXTRAIT DU CONTE

Le lion

La petite fille aperçut un premier animal et elle eut une terrible frayeur. C’était un véritable lion. Couché, la tête paresseusement posée sur ses grosses pattes avant, il la regardait en clignant des paupières, l’air un peu étonné. Juste à côté de lui un agneau dormait profondément. Dans sa frayeur, la petite fille se mit à crier ; (…) Au secours, à l’aide ! Le lion ouvrit tout grand ses yeux, commença par gronder dans sa barbe, puis son énorme gueule rugit : Eh bien, qu’est-ce qui t’arrive ? Tu ne sais donc pas que tu es dans la prairie des Sages Animaux ? Tu n’as jamais entendu parler de moi ? Je suis le fameux lion qui dort à côté de l’agneau. Je vois que tu n’as rien fait de bon à l’école, sans ça tu saurais à quoi t’en tenir rien qu’en voyant un lion rêvasser en paix à côté d’un agneau. Arrête tout de suite de crier, s’il te plait : après tout, la douceur n’est pas innée chez moi, et mes nerfs restent assez irritables.

AGORA – Le théâtre de la Communauté Germanophone de Belgique

L’AGORA Theater a été fondé en 1980 dans la petite ville de Saint-Vith dans la Communauté germanophone de Belgique par Marcel Cremer : c’était alors une troupe amateur qui faisait ses premiers pas sur un terrain de football. Aujourd’hui, l’Ensemble professionnel joue ses créations (dont plusieurs se sont vues décerner un prix) pour les enfants, les jeunes et les adultes dans des théâtres et festivals à travers l’Europe. L’AGORA, en tant que compagnie multilingue, est une institution qui fait sans cesse l’expérience de la frontière, de la limite. Elle négocie en permanence les liens et les différences entre les cultures allemande, française et flamande, entre identité et pluralité, entre le régional et l’étranger, entre campagne et ville, entre théâtre jeune public et théâtre tout public. L’AGORA travaille à un théâtre qui questionne les frontières et les langues, se met à la recherche des possibles théâtraux actuels pour en (re)faire un espace public, commun. Cette question, AGORA tente de se la poser et de la poser au public : « Que faire ? »

A propos d’Hannah Arendt

Johanna Arendt, plus connue sous le nom d’Hannah Arendt (1906 – 1975), est une théoricienne de la politique qui a notamment beaucoup travaillé sur le totalitarisme.

Fille de Martha Cohn et Paul Arendt, Johanna nait le 14 octobre 1906 à Hanovre en Allemagne, dans une famille juive. Elle grandit à Kœnigsberg, future Kaliningrad alors allemande, et à Berlin. En 1924, elle commence à étudier la philosophie, la théologie et la philologie aux universités de Marbourg, Fribourg-en-Brisgau et Heidelberg et y révèle très vite sa grande intelligence et son non-conformisme. En 1925, elle rencontre Heidegger, son professeur de 17 ans son aîné, à qui elle voue immédiatement une grande admiration. Ils commencent une liaison, qu’Hannah interrompra en partant poursuivre ses études à Fribourg.

Lorsque Hannah arrive à New York, elle se retrouve complètement démunie et trouve un emploi d’aide à domicile. Elle travaille aussi pour plusieurs journaux. A la fin de la guerre, elle regagne l’Allemagne et y travaille pour une association d’aide aux rescapés juifs. En 1951, elle est naturalisée citoyenne américaine et devient conférencière en philosophie politique dans plusieurs universités dont Columbia, Princeton et Berkeley, tout en publiant ses travaux en parallèle. Travaillant sur la pensée politique, elle creuse notamment les concepts de révolution, de totalitarisme, de culture, modernité, tradition et liberté. En 1951, elle publie Les Origines du totalitarismeCondition de l’homme moderne en 1958, La Crise de la culture en 1961 puis Essai sur la révolution en 1963.

En 1960, Hannah Arendt suit pendant dix mois le procès d’Adolf Eichmann, haut fonctionnaire du Troisième Reich et membre du parti nazi, responsable de la logistique de la « solution finale ». Elle écrit de longs articles pour le journal The New Yorker et publie, à l’issue du procès, Eichmann à Jérusalem, la banalité du mal. Elle y décrit Eichmann comme un homme normal, pas spécialement antisémite, obéissant aux ordres, et y analyse les mécanismes du mal. Elle y dénonce également l’attitude de conseils juifs ayant collaboré avec le nazisme pendant la guerre. A l’époque, ses positions, mal comprises, déclenchent une immense controverse et Hannah souffre de l’incompréhension, notamment des siens. Le film Hannah Arendt, de Margarethe Von Trotta, retrace cette période.

En 1963, Hannah Arendt devient titulaire de la chaire de science politique à l’université de Chicago, puis elle est nommée professeure à la New School for Social Research de New York en 1967. Elle meurt à New York le 4 décembre 1975.

Dès 6 ans – durée : 50 mn
Représentations tout public : mercredi 16 novembre à 15h et dimanche 20 novembre à 16h
Plus de renseignements au : 03 89 66 06 72  ou sur  treteaux@mulhouse-alsace.fr  et  www.treteaux-alsace.com

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