15 novembre 2024 à 14h43 par Marc-Antoine Vallori 1 174 1
[Reportage] Diabète : une quinzaine mulhousienne pour prévenir et informer
15 novembre 2024 à 14h43 par Marc-Antoine Vallori1 1741
Dépister, prévenir et sensibiliser. C’est toute l’idée de la Ville et de ses partenaires mobilisés pour la Quinzaine du diabète. Reportage au CSC Lavoisier-Brustlein, où a démarré, jeudi, cette édition 2024, qui multiplie les rendez-vous gratuits, jusqu’au 29 novembre, aux quatre coins de Mulhouse.
Avec 384 000 habitants du Grand Est pris en charge en 2021, soit 6,7 % de la population de la région et une augmentation de 3,2% en cinq ans, le diabète fait partie des maladies chroniques les plus répandues. Et plus encore à Mulhouse, avec une prévalence de +30% de personnes diabétiques par rapport à la moyenne nationale. La « Quinzaine du diabète », orchestrée par la Ville avec ses partenaires depuis 2006, n’est donc pas de trop pour dépister, prévenir et sensibiliser les Mulhousiens sur cette maladie souvent silencieuse. Et pour marteler ce message, l’ensemble des acteurs mobilisés ont imaginé les choses en grand, en multipliant les rendez-vous (une trentaine au total) et les formes (contrôles de la glycémie, conseils en diététique, informations sur l’activité physique, ateliers, conférences, ciné-débat… Programme complet ici) aux quatre coins de la ville, du 14 au 29 novembre.
Contrôle de glycémie : même pas mal !
Le coup d’envoi de la « Quinzaine du diabète » 2024 a été donné, jeudi matin, au centre socioculturel Lavoisier-Brutslein. « Asseyez-vous, on va vous faire remplir un petit questionnaire pour connaître votre âge, poids et taille, avant de vous faire un contrôle de glycémie ». Un message que répètent les binômes Corinne-Mireille et Chantal-Joëlle, respectivement infirmières retraitées et bénévoles au CSC Lavoisier-Brustlein. « Sur une matinée de deux heures de présence, nous recevons entre 50 et 80 personnes, commentent-elles. On rencontre des publics différents, c’est important de les sensibiliser. Quand on constate un taux de glycémie élevé, on aiguille vers le médecin. » Et qu’on se le dise, les réfractaires aux piqûres peuvent mettre leurs craintes au placard : on ne sent rien, ou quasiment, au moment de se faire micro-piquer sur la pulpe du doigt lors du contrôle de glycémie, parole de journaliste de M+, qui, pris de court, n’a malheureusement pas fait le test à jeun, d’où des mesures du taux de glycémie peu fiables…
Orienter
Passée cette première halte, qui aura aussi permis de prendre conscience que le diabète est facteur de risque cardiovasculaire, au même titre que l’hypertension artérielle, le tabagisme, le cholestérol ou la sédentarité, le public est invité à rencontrer une diététicienne pour des conseils, emprunts de bon sens, qui méritent d’être rappelés. « On peut manger de tout mais pas tout le temps et en n’importe quelle quantité, résume Alice Baumann, diététicienne. En discutant avec les publics, on s’aperçoit souvent que beaucoup mangent trop sucré le matin, ce qui les empêche de tenir jusqu’à midi. On est là pour sensibiliser, informer, orienter, voire accompagner les personnes que l’on rencontre lors de cette Quinzaine du diabète ».
Tous les publics
Des propos corroborés par Fabienne Muller, animatrice prévention-santé au Centre d’examens de santé de la CPAM, lui aussi présent lors de cette quinzaine : « Cela nous permet de rencontrer les publics, notamment les plus vulnérables, qui n’ont pas de médecin traitant et qui n’ont pas connaissance du système de soins… » Également présente dans les locaux du CSC Lavoisier-Brustlein, Danièle Hoehe, médecin coordinateur au Pôle Accompagnement Prévention Santé Alsace, poursuit : « Je suis là en appui des infirmières et des secrétaires présentes lors du contrôle de la glycémie. L’idée est de faire preuve de pédagogie et d’accompagner, d’informer et d’aiguiller les gens, qui présentent des soucis de santé, vers leur médecin traitant ou, quand ils n’en n’ont pas, le Centre d’examen de santé. On en profite aussi pour prodiguer des conseils, comme bouger régulièrement, et, s’ils ont des enfants, leur donner de bonnes habitudes en matière d’activité physique et d’alimentation. »
« Et, en plus, c’est gratuit ! »
Après avoir passé, haut la main, le contrôle de la glycémie et pu échanger avec les différents acteurs présents, l’heure de la pause du petit déjeuner (offert) a sonné pour Martine, 71 ans, habitante de la Cité ouvrière voisine et rompue à l’exercice : « Je me rends, chaque année, à la Quinzaine du diabète. Normalement, je vais au stand du marché pour faire mon contrôle (Ndlr : ce samedi 16 novembre de 7h30 à 12h), mais, pour la première fois, j’ai décidé de venir au centre socioculturel. Même si je vais régulièrement chez le médecin et je fais une prise de sang annuelle, c’est important de vérifier mon taux de glycémie entre temps. Je fais parfois des petits excès, comme avec le chocolat, même si j’essaye de faire attention à ce que je mange. Cette Quinzaine du diabète me permet de savoir s’il n’y a pas d’alerte. C’est une très bonne initiative, surtout pour des gens qui ne vont pas chez le médecin régulièrement et ceux qui ont l’appréhension d’y aller. Ici, on ne vous juge pas, on vous donne des conseils et, en plus, c’est gratuit ! »
Programme complet téléchargeable ici
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