Loisirs créatifs

Pompon sur la créativité : le Tapitouf renaît à Mulhouse

Symbole du loisir créatif des années 70, le Tapitouf renaît sous l’impulsion de Karine Fassel, ancienne cadre du groupe Ravensburger. Entre nostalgie et modernité, elle relance cette marque mythique imaginée par la maison DMC (Dollfus-Mieg & Cie) à Mulhouse.

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Karine Fassel remet le Tapitouf au goût du jour.

Karine Fassel remet le Tapitouf au goût du jour.

Océane Kasonia

Karine Fassel, vous venez de relancer la marque Tapitouf. Comment ce projet a-t-il vu le jour ?

Imaginée par DMC, la marque était tombée en déchéance et n’était plus utilisée. Motoco l’avait rachetée, et cette année, j’ai décidé de la reprendre à mon tour pour lui redonner vie. J’ai racheté les capitaux en avril 2025, et j’ai redéposé la marque avec un brevet quelques semaines plus tard.

Quel a été votre parcours avant cette aventure ?

Je viens du domaine du jeu et du loisir créatif. J’ai travaillé plus de 17 ans pour le groupe Ravensburger, d’abord en France, puis à l’international, comme chef de produit. Tout ce qui touche à la laine, au dessin, à la poterie, aux activités manuelles, c’est mon univers.

Pour les enfants et tous ceux qui ont envie de faire une pause créative

D’où est venue l’idée de redonner vie au Tapitouf ?

Cela faisait longtemps que j’avais envie de créer ma société. J’ai 55 ans, mes enfants sont partis, et c’est le bon moment pour me lancer. C’est aussi le bon moment pour le tufting (Ndlr : technique de tissage artisanal) ! Le “Do it yourself” a explosé depuis la période du Covid. C’est un marché en plein essor, qui pèse plus d’un milliard d’euros en France. Le Tapitouf s’inscrit dans cette tendance.

Le Tapitouf original des années 70, imaginé par DMC.

Le Tapitouf original des années 70, imaginé par DMC.

Océane Kasonia

Concrètement, comment fonctionne le Tapitouf nouvelle génération ?

Le principe reste le même : une trame quadrillée, des pompons et un “passe-touffe”. La nouveauté, c’est la modularité : les trames s’assemblent comme des Lego. On peut créer des motifs, un tapis mural ou même un dessin personnalisé. Le tout est très simple d’utilisation, même pour un enfant.

Vous parlez justement des enfants. Quelle est votre cible ?

Nous avons déposé un brevet pour une version adaptée pour les enfants, dès trois ans, avec un guidage coloré et des modèles faciles à reproduire. Mais l’objectif est d’élargir à d’autres publics : les jeunes adultes, les familles, et tous ceux qui ont envie de faire une pause créative.

Le Tapitouf, c’est mon dernier bébé et j’espère le faire grandir de la plus belle façon

Quand pourrons-nous acheter le nouveau Tapitouf ?

Nous sommes encore en phase de prototypage. Le lancement commercial est prévu pour 2026. En attendant, nous travaillons avec des stylistes et une équipe d’experts du jouet. J’espère présenter le produit final au Salon du jouet de Deauville prochainement, et nouer des partenariats avec des enseignes comme Cultura ou JouéClub.

Vous évoquiez aussi l’idée d’ateliers, qu’en est-il concrètement?

Oui, c’est dans les projets ! Nous voulons créer des moments de partage autour du Tapitouf. Le concept est idéal pour apprendre le tufting sans matériel complexe. Les participants pourront repartir avec leur création, un peu comme à l’époque des loisirs créatifs en famille.

La publicité télévisée du Tapitouf de DMC, en 1977 !

Que représente ce projet pour vous personnellement ?

C’est une histoire de transmission. Petite, je faisais du Tapitouf avec ma maman et mes sœurs. Ma mère n’est plus là, mais mes sœurs m’accompagnent aujourd’hui dans cette relance. C’est émouvant de redonner vie à un objet qui a marqué notre enfance.

Quel est votre mantra ?

“Oser et faire.” À 55 ans, j’ai envie de montrer que la vie ne s’arrête pas après avoir élevé ses enfants. Le Tapitouf, c’est mon dernier bébé et j’espère le faire grandir de la plus belle façon.

Propos recueillis par Océane Kasonia

Publié le 24 oct.