Culture

Musée des Beaux-arts : 250 « pépites » pour (re)découvrir la grande et la petite histoire de Mulhouse

Un reliquaire contenant des poils de la barbe d’Henry IV, des croquis d’Ettore Bugatti, un costume du Théâtre de la Sinne, un dessin de Pierre Probst, un lé de papier peint de Salvador Dali… 250 objets et œuvres rares et inédits issus des collections mulhousiennes, du Moyen âge aux années 1980, sont présentés dans la nouvelle exposition « Pépites ! », jusqu’au 12 octobre, au Musée des Beaux-arts de Mulhouse.

Lecture 4 min.

L'exposition propose un concentré d'objets issus de 12 institutions culturelles mulhousiennes.

L'exposition propose un concentré d'objets issus de 12 institutions culturelles mulhousiennes.

Catherine Kohler

« Couvrez ces œuvres que je ne saurais voir… » Paraphraser la cultissime réplique de Tartuffe ne saurait s’appliquer pour l’exposition « Pépites ! » qui, a contrario, porte un formidable coup de projecteur sur les trésors patrimoniaux mulhousiens méconnus du grand public. Dans le cadre des manifestations estampillées « Mulhouse, 800 ans d’histoires » imaginées par la Ville, cette exposition rassemble, jusqu’au 12 octobre au Musée des Beaux-arts, pas moins de 250 objets et œuvres issus de sept musées (Historique, Beaux-Arts, de l’Automobile, de l’Impression du étoffes, du Papier peint, Electropolis et Cité du train) et cinq institutions de la région mulhousienne (Bibliothèque municipale, Archives municipales, Théâtre de la Sinne, bibliothèque universitaire de la Société industrielle de Mulhouse et association Dollfus-Mieg-Koechlin). L’exposition est un concentré d’histoire, du Moyen Âge aux années 1980. « Une exposition dense, pour laquelle il faut prendre son temps pour la visiter. On vise le public local pour lui faire redécouvrir les richesses de notre territoire, mais aussi un public national et international avec certaines pièces de premier plan », souligne Isabelle Dubois-Brinkmann, conservatrice en chef du patrimoine, directrice des musées municipaux de Mulhouse et commissaire de l’exposition « Pépites ! ».

« Faire dialoguer l’ensemble des œuvres »

1 / 8
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.
L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.

L'exposition "Pepites !" à découvrir, jusqu'au 12 octobre, au deuxième étage du Musée des Beaux-arts.

Catherine Kohler

Ici un reliquaire contenant des poils de la barbe d’Henry IV qui fait évidemment le buzz, là une coupe à boire licorne en argent forgé de Johannes Werner, plus loin des croquis de Jean-Henri Lambert ou d’Ettore Bugatti, un jeu de loto du XVIIIe siècle, une impeccable paire de bottines à talons Salamander de 1900, un costume de la reine dans l’opéra Blanche-Neige joué au Théâtre de la Sinne en 1955, un dessin de « Caroline et son automobile » de 1933 du Mulhousien Pierre Probst, un lé de papier peint signé Salvador Dali datant de 1975, une sérigraphie de Niki de Saint Phalle, un fer à tout faire, ou encore un porte aiguille en forme de locomotive du 19e siècle… Loin d’être une juxtaposition d’objets et d’œuvres, façon auberge espagnole, l’expo entend faire dialoguer l’ensemble des œuvres qui s’offrent au gré de la déambulation, dans un parcours chronologique de sept étapes. Pour y parvenir les 12 institutions l’ont joué éminemment collectif, en opérant des choix. « Ça n’a pas été facile, reconnaît Isabelle Dubois-Brinkmann, rejoint dans ses propos par Michaël Guggenbühl, conservateur en chef des bibliothèques, responsable des collections patrimoniales de la bibliothèque municipale, largement représentée dans cette exposition. La présélection des œuvres s’est appuyée sur des critères objectifs d’ancienneté , de rareté et de préciosité. Nous avons mis l’accent sur des objets et des documents qui pouvaient dialoguer entre eux pour construire un parcours vivant. »

« Critères d’ancienneté, de rareté et de préciosité »

Et pourquoi avoir attendu si longtemps pour sortir ces objets de l’ombre ? « Beaucoup d’entre eux proviennent des Archives et de la bibliothèque municipale, qui ne sont pas des institutions muséales, les collections patrimoniales sont conservées dans des réserves et n’ont donc pas vocation à être exposées. Ensuite, les œuvres présentées sont souvent fragiles, notamment celles en papier ou textile qui ne supportent pas ou peu la lumière sur le long terme ». Et qui retourneront à l’abri des regards et des éclairages, dès l’exposition terminée. Avec ses vitrines et panneaux, façon caisses en bois de transport d’œuvres d’art, et ses éclairages tamisés, la scénographie de l’exposition, que l’on doit à Alexandre Fruh de l’Atelier Caravane strasbourgeois, sublime les pièces présentées, sans jamais donner la sensation de trop plein. Le graphisme des textes et de la signalétique, réalisé par Martiel Damblant (Moulins-lès-Metz), contribue aussi à faire de cette exposition, un vrai beau moment digeste de découvertes.

Musée des Beaux-Arts, 4 place Guillaume Tell. Ouvert tous les jours (sauf mardi et jours fériés) de 10h à 13h et de 14h à 18h. Entrée libre. 03 89 33 78 11. + d'infos : https://beaux-arts.musees-mulhouse.fr/

Publié le 28 mai