15 novembre 2024 à 16h42 par Simon Haberkorn 1 611 1
« Mise à sac » : un roman graphique façon polar, au cœur de l’affaire du MISE
« Mise à sac » : un roman graphique façon polar, au cœur de l’affaire du MISE
15 novembre 2024 à 16h42 par Simon Haberkorn1 6111
Avec le roman graphique « Mise à sac », les auteurs Pierre Freyburger et Hélène Poizat, avec l’illustratrice Fanny Delqué, invitent à plonger dans l’affaire du pillage du Musée de l’impression sur étoffes, via une œuvre de fiction illustrée, inspirée de faits réels, qui se dévore comme un polar.
C’est une histoire mulhousienne digne d’un polar, qui se dévoile aujourd’hui sous la forme d’un roman graphique, superbement illustré par l’illustratrice mulhousienne Fanny Delqué. Si l’affaire du pillage du Musée de l’impression sur étoffes (MISE), dont l’instruction est toujours en cours, a déjà fait couler beaucoup d’encre, elle n’avait pas encore eu droit à une mise en image. C’est désormais chose faite, avec la sortie de Mise à sac, roman graphique écrit par Pierre Freyburger, ancien élu et petit-fils du dessinateur textile Jacques Dettwiller, et Hélène Poizat, journaliste à L’Alsace, qui suit le MISE depuis plus de 20 ans.
« Le premier roman graphique mulhousien »
Après deux livres sur le sujet, Musée de l’impression sur étoffes de Mulhouse – Autopsie d’un pillage et Le naufrage d’un musée, parus aux éditions Médiapop et qui ont rencontré un beau succès à Mulhouse, les deux auteurs ont décidé d’aller plus loin, avec cette œuvre de fiction inspirée de faits réels. « C’est le premier roman graphique mulhousien, qui se déroule à Mulhouse, autour d’une histoire mulhousienne, avec des auteurs mulhousiens, souligne Pierre Freyburger, qui a également créé la maison d’édition « La Doller » pour éditer l’ouvrage, qui bénéficie d’aides financière de la Ville et de la CEA. Traiter cette histoire sous la forme d’un roman graphique permet de toucher un nouveau public et montre aussi que Mulhouse peut très bien servir de décor à une bande dessinée ou même à un film ou à une série… »
C’est d’ailleurs sous la forme d’un scénario, puis d’un storyboard, que les auteurs ont développé leur histoire, avant d’en confier l’illustration à Fanny Delqué. « Je me suis plongé dans les deux livres et c’est une histoire incroyable, qui contient tous les éléments d’un bon film ou d’une série policière, explique l’illustratrice, qui réalise ici sa première bande dessinée. J’ai d’abord travaillé sur les personnages, en me basant sur des photos et des extraits de journaux et en accentuant leurs traits. J’ai travaillé à la palette graphique, en souhaitant rythmer l’histoire par différents points de vue et différentes tailles d’illustrations, sans entrer dans le système rigide des cases. »
« Ne pas oublier cette affaire »
Autre choix artistique, celui du noir et blanc, qui permet d’accentuer le côté sombre et « polar » de l’ouvrage, avec néanmoins quelques touches de couleur éclatantes pour les tissus et les objets, qui contrastent. Et le résultat est saisissant, avec des illustrations fines et précises, parfois extrêmement détaillées, qui amènent le lecteur au cœur d’une histoire s’étirant sur plus de 30 ans, de 1985 à 2023. « En nous basant sur la documentation, nous avons voulu donner de la réalité à l’histoire, même si elle est romancée et que les noms des différents protagonistes ont été changés, explique Hélène Poizat. Cet ouvrage est aussi un moyen de ne pas oublier cette affaire, qui n’a toujours pas connu de dénouement, avec une instruction qui traîne en longueur et peu d’avancées, même si 52 livres d’échantillons et 76 carrés Hermès ont été retrouvés et restitués. »
Face à l’ampleur des disparitions, pour un préjudice total estimé à plus de 2,7 millions d’euros, ces restitutions ne forment néanmoins qu’une petite partie de la résolution de l’affaire… « L’affaire n’a pas avancé depuis trois ans, poursuivent les auteurs. L’essentiel de ce qui est présenté dans le roman graphique était déjà présent dans les livres, avec néanmoins quelques éléments nouveaux comme le trafic de planches, le stockage de la collection Texunion ou encore la vente, en 2023, d’objets d’arts décoratifs entreposés au MISE, par la Société industrielle de Mulhouse qui en était propriétaire. Une vente certes légale mais qui poursuit la dispersion des collections. L’exposition des carrés Hermès retrouvés ou encore l’exposition « Quel chantier », autour de l’inventaire et la sauvegarde des collections, ont quand même permis de mettre cette affaire en avant, au sein même du MISE… »
« Mise à sac », éditions La Doller. 22€. Disponible, à partir du 20/11/24, chez les libraires mulhousiens (Bisey, 47° Nord, Littéra, Tribulles-Canal BD) et alsaciens, ainsi qu’en ligne via ed.ladoller@gmail.com
Le programme des dédicaces et rencontres
Présenté officiellement au festival Bédéciné d’Illzach, samedi 16 et dimanche 17 novembre, avec une exposition dédiée, Mise à sac se dévoile aussi avec un programme de dédicaces et de rencontres dans toute l’Alsace et notamment à Mulhouse :
– Samedi 7 décembre à 14h à la librairie Bisey
– Dimanche 8 décembre à 14h à la librairie 47° Nord
– Dimanche 15 décembre de 10h à 12h chez Tribulles et l’après-midi à Motoco
– Dimanche 22 décembre à 14h chez Littéra
Bonjour,
bravo pour votre oeuvre littéraire.
Prévoyez vous un nouvel ouvrage, à propos d’un autre pillage ?
Celui des collections du MISE à l’aube de ses 200 ans, dispersées dans des salles de ventes…
Merci
sincères salutations