Santé

La Maison du mieux-être : une première française pour la prise en charge du burn-out

C’est une première en France : le Centre de réadaptation de Mulhouse a créé la Maison du mieux-être, qui prend en charge de manière coordonnée et pluridisciplinaire les personnes touchées par le burn-out, ou syndrome d’épuisement professionnel. Avec déjà des résultats tangibles à la clé.

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L'art thérapie est l'une des activités proposées par la Maison du mieux-être aux personnes victimes de burn-out.

L'art thérapie est l'une des activités proposées par la Maison du mieux-être aux personnes victimes de burn-out.

E. Kopp

« Un projet innovant », « une approche audacieuse, agile et évolutive » pour traiter « un enjeu majeur », et permettre aux personnes touchées « de reprendre le contrôle sur les différentes sphères de leur vie »… Comme l’ont souligné l’ensemble des partenaires et financeurs de la Maison du mieux-être, à l’occasion de son inauguration officielle, ce dispositif expérimental pour la prise en charge du burn-out est tout simplement une première nationale.

« Comment peut-on être utile ? »

À l’origine de cette innovation, on retrouve le Centre de réadaptation de Mulhouse (CRM), qui propose des soins, de la rééducation et de la formation pour les personnes en situation de handicap, depuis près de 80 ans (lire notre article), et n’hésite pas à s’adapter pour proposer des solutions, face aux besoins de la population. « On se demande toujours, comment peut-on être utile ? Comme pour la création du restaurant inclusif Un petit truc en plus en 2019, nous nous sommes autorisés à nous mêler de santé mentale et d’épuisement professionnel, alors même que ces projets n’entrent pas, à l’origine, dans les actions du Centre de réadaptation, souligne Tom Cardoso, le directeur du CRM. Après plusieurs années de réflexion, nous avons accueilli notre premier groupe à la Maison du mieux-être en décembre 2023. Nous sommes très fiers d’avoir construit quelque chose d’utile et de totalement gratuit pour les bénéficiaires. »

62 personnes, dont 73% de femmes, ont déjà pu bénéficier de l’accompagnement, à la fois individuel et collectif, de la Maison du mieux-être, depuis décembre 2023. Celui-ci a la particularité d’être pluridisciplinaire et coordonné, avec trois phases de prise en charge, de trois semaines chacune, pour des groupes de huit personnes à chaque fois. « La première phase consiste à se détacher de son travail, la deuxième a pour objet la reconquête de son pouvoir d’agir et la troisième vise à repenser son rapport au travail, explique Nathalie Renaudin, coordinatrice de la Maison du mieux-être. Les personnes accueillies bénéficient d’un suivi permanent par une équipe pluridisciplinaire composée d’un psychologue, d’une assistante sociale, d’un ergothérapeute, d’un neuropsychologue et/ou d’un psychiatre, selon les besoins. »

« Un cocon, avec des personnes bienveillantes »

E. Kopp

De nombreuses activités sont proposées : sport, sophrologie, cuisine, ateliers d’écriture, groupes de parole, art thérapie, coaching en image de soi, connaissance de soi, posture et projet professionnel… Les premiers retours des personnes accueillies font état d’une satisfaction globale de 97%, avec de très bons résultats à la clé. Une bénéficiaire explique : « Le burn-out est un tsunami à tous les points de vue, professionnel comme personnel. À la Maison du mieux-être, on est vraiment dans un cocon, avec des personnes bienveillantes, ce qui permet de reprendre confiance en soi et de retrouver un état de mieux-être. »  Pour intégrer la Maison du mieux-être, qui compte déjà une liste d’attente d’une trentaine de personnes, il faut avoir été diagnostiqué comme victime d’un burn-out par un médecin.

Dotée d’un budget annuel de 300 000€, la Maison du mieux-être est cofinancée par de nombreux partenaires : Agence régionale de santé Grand Est, Caisse primaire d’assurance maladie, AG2R La Mondiale, Régime local d'assurance maladie Alsace-Moselle, Région Grand-Est… « Reconnu comme maladie professionnelle par l’Organisation mondiale de la santé depuis 2019, le burn-out touche de plus en plus de gens dans la société, explique Henri Metzger, adjoint au maitre de Mulhouse délégué à la Santé. La santé mentale, et notamment au travail, est un sujet central. C’est une grande fierté que ce centre ouvre, ici, à Mulhouse, et son nom de Maison du mieux-être montre bien son objectif d’aider les gens à retrouver leur énergie vitale. »

+ d’infos : www.crm68.fr et contact@maison-mieux-etre.fr

Publié le 17 juill.