De la reconversion du site DMC à la restructuration du Jardin Miquey, l’essentiel du conseil municipal de Mulhouse

Le conseil municipal se déroule désormais à la Société industrielle de Mulhouse.
―Christophe SchmittMichèle Lutz : « Pleinement occupée dans mon rôle de maire »
Municipales. Dans ses propos liminaires, le maire Michèle Lutz a évoqué les élections municipales de mars prochain. « Pour certains, la campagne électorale a débuté depuis plusieurs mois, voire plusieurs années. D’autres se lancent à peine (…). Moi, je suis pleinement occupée dans mon rôle de maire auquel je consacre toute mon énergie et mon engagement, a-t-elle expliqué. Nous participerons, bien entendu, à ce grand moment de débat, en sincérité, en responsabilité, sans promesses insensées et impossibles à financer, et sans outrances ». Et Michèle Lutz, « qui ne s’inscrit pas dans un quelconque plan de carrière, sans autres engagements politiques que celui de maire » de conclure : « Je ne doute pas que chaque équipe aura, comme seule boussole, la volonté de travailler à l’amélioration de notre ville et de ses habitants, ou usagers ».
Rentrée. Après être revenue sur le « drame » du collège de Benfeld, le maire a évoqué la rentrée scolaire, « la première au sein des deux groupes scolaires aux Coteaux, Simone Veil et Claire Roman », marquée par d’autres nouveautés : cours d’écoles, mises en sécurité, travaux de maintenance, abords sécurisés… Autre sujet abordé : les grands chantiers de mobilités douces pour rendre Mulhouse « toujours plus agréable à vivre, à respirer et à partager ». Et le maire de préciser : « J’ai bien conscience des désagréments, des changements d’habitudes, des perturbations, des impacts mais nous assumons ces réalisations, ce ne sont pas juste les choix d’une équipe, c’est la stricte application du programme sur lequel nous avons été élus ».
Élus. Le maire a conclu ses propos liminaires en revenant sur les derniers changements du conseil municipal. Nouvelle élue, Liliane Kosir, issue de la liste de Fatima Jenn au premier tour et de Lara Million au second tour, siège au sein du groupe M Mulhouse. Démissionnaire, Jean-Philippe Bouillé est remplacé par Armelle Giroud qui rejoint le groupe majoritaire Mulhouse en grand. En lien avec l’adjointe à la Nature en ville Catherine Rapp, Armelle Giroud assure la délégation des Jardins partagés et du Permis de végétaliser. Enfin, élue non-inscrite, Cléo Schweitzer rejoint le groupe Mulhouse Cause Commune.
Une feuille de route pour la reconversion du site DMC

DMC totalise 13 hectares de foncier en renouvellement pur et 110 000 m² de patrimoine bâti.
―Drone SupervisionEcosystème. Comme 60 autres friches industrielles en reconversion du Grand Est, le site DMC a été examiné à la loupe par la Chambre régionale des comptes, qui vient de rendre son rapport, à valeur « de feuille de route et de boussole pour les années à venir », souligne Marie Hottinger, adjointe au maire déléguée à l’Urbanisme et au pilotage du projet site DMC. « Ce sujet des friches n’est pas seulement un défi technique ou financier, c’est un enjeu politique fort », rappelle l’élue mulhousienne en présentant les conclusions du rapport de la Chambre régionale des comptes, qui soulignent le travail déjà mené par la Ville et m2A. Un travail qui demande aujourd’hui à être encore amplifié, à travers une « démarche programmatique claire, organisée et planifiée. La reconversion du site DMC ne part pas d’une page blanche, elle s’inscrit dans un écosystème vivant depuis 10 ans, à l’image de Motoco et de ses 140 artistes résidents, des 40 entreprises installées dans le village d’activités, du Climbing Mulhouse Center... Ce sont des points d’appui essentiels, des moteurs de rayonnement culturel et économique, sur lesquels nous allons bâtir », souligne Marie Hottinger.
Superficie équivalente au centre historique. D’une superficie de 13 hectares de foncier en renouvellement pur et fort de 110 000 m² de patrimoine bâti, au sein d’un site global de 70 hectares, soit l’équivalent du centre-ville historique, le défi est de taille. « La transformation de DMC doit être pensée comme un projet urbain global, incluant les quartiers voisins et les 10 000 jeunes scolarisés (de la maternelle au post-bac) dans ce secteur de ville. Les notions de sécurité, d’accessibilité et de nature seront au cœur des futurs aménagements, qui incluront une mixité de fonctions : logement, éducation, circulation, espaces verts… », souligne la Ville. Dans un contexte de changement climatique, DMC doit devenir « un laboratoire de la ville durable » : gestion de l’eau et de la chaleur, sobriété énergétique, recyclage des ressources… Comme pour le quartier de la Fonderie, qui s’est transformé ces deux dernières décennies, la reconversion de DMC s’inscrit dans un temps long. « Ce n’est pas un inconvénient, au contraire. Le temps long permet de construire pas à pas, d’ajuster, de corriger et de mieux associer les habitants », insiste l’élue. Concrètement, le démarrage de l’étude de programmation est prévu en octobre. Elle associera les habitants et les usagers du site et durera entre six et huit mois, pour déboucher sur les premières grandes orientations pour transformer « cette ville dans la ville » de manière « innovante et durable ». DMC fait partie, depuis 2021, des 39 lauréats de l’Appel à manifestation d’intérêt « Démonstrateur de la ville durable ».
200 000 euros pour la restructuration du Jardin Miquey
Déjà de la partie en 2023, lors des premières études, avec 20 000 euros débloqués, la Ville a réaffirmé son soutien à la rénovation du Jardin Miquey, situé au cœur du quartier Rebberg. 200 000 euros sont alloués à l’association éponyme en charge du renouveau de ce lieu « emblématique de l’histoire Mulhousienne », pour Michèle Lutz, qui fait partie des 102 sites lauréats du Loto du patrimoine 2025, cher à Stéphane Bern. « Ce projet dépasse la simple rénovation d’un site, l’ambition est d’en faire un tiers lieu, dédié aux apprentissages, à la créativité et à la convivialité, alliant préservation du patrimoine, renforcement des liens sociaux et intergénérationnels ». Les travaux, d’un montant total de deux millions d’euros, prévoient notamment la transformation du bâtiment principal (417 m²) en une « maison » conviviale, ainsi que le réaménagement des espaces extérieurs de 8 100 m² comprenant un terrain multisports « City » (déjà en service), et, demain, un parcours botanique, un jardin, une zone de protection des oiseaux (nichoirs et zones de nidification) et un parking à vélos.
Le Conservatoire bientôt à rayonnement régional ?

Le Conservatoire compte 1 700 élèves, dont deux tiers de Mulhousiens.
―Catherine KohlerÀ rayonnement départemental depuis 2010, le Conservatoire Huguette Dreyfus pourrait changer de dimension demain. Une demande de classement à rayonnement régional va être formulée. « Cela permettra d’accroître la visibilité et l’attractivité de l’établissement, y compris au niveau national, de renforcer sa qualité artistique et pédagogique », explique Nathalie Motte, adjointe au maire déléguée à la Culture, qui insiste sur le rôle central du Conservatoire dans la vie culturelle mulhousienne, avec 175 événements proposés par an. Doté d’un budget de 5 millions d’euros, essentiellement financé par la Ville, le Conservatoire totalise 90 professeurs pour quelque 1 700 élèves, « dont deux tiers de Mulhousiens », a rappelé l’adjointe.
Handicap : rapport accessibilité 2024
C’est une obligation pour les communes de 5 000 habitants et plus, qui doivent dresser un rapport sur l’état d’accessibilité du bâti, de la voirie et des espaces publics. Et que dit le rapport 2024, dressé en juillet dernier ? « En matière de voiries, dix opérations d’entretien ont été réalisées en 2024, ainsi que trois opérations d’aménagements neufs prenant en compte l’accessibilité ; six arrêts de bus supplémentaires rejoignent les 203 arrêts déjà accessibles ; des études sont en cours sur l’accessibilité des centres socioculturels », énumère Henri Metzger, adjoint au maire délégué à la Santé et au Handicap. Avant d’insister également sur l’organisation du Mois du Cerveau, les actions d’inclusion dans le sport, la culture et à destination de la jeunesse, la formation des agents d’accueil et l’obtention du label Symbole d’Accueil, Accompagnement, Accessibilité (S3A).
Quel avenir pour le restaurant du Marché du canal couvert ?
C’est une page du Marché du Canal couvert qui se tourne. L’actuel restaurant du Marché du Canal Couvert va fermer sous cette forme. La Ville a décidé de mettre fin à l’activité de service public du restaurant, à compter du 1er novembre prochain. « Ce restaurant est apprécié par la clientèle du marché, mais pas seulement. Le gérant actuel arrête son activité pour prendre une retraite bien méritée, nous souhaitons trouver un restaurateur proposant de la qualité, de l’authenticité, tout en offrant une ouverture vers le quartier en plein renouvellement. Nous souhaitons développer une offre de restauration tout au long de l’année, et non plus seulement à midi lors des trois jours d’ouverture du marché, commente Philippe Trimaille, adjoint au maire en charge du Commerce. L’objectif est d'assurer la continuité de l'exploitation
Coteaux : déclaration de projet pour les travaux d’aménagements

Deux nouveaux groupes scolaires ont ouvert leurs portes, en début d'année.
―Catherine Kohler« Un quartier où les gens ont envie de rester ». « Ce que nous voulons, c’est donner un nouveau souffle aux Coteaux, a souligné Alain Couchot, premier adjoint au maire en charge du Renouvellement urbain, en présentant la délibération de déclaration de projet pour les travaux d’aménagements. Ce quartier a vieilli trop vite. Ses équipements publics sont usés, la qualité de l’habitat s’est dégradée et son organisation urbaine ne correspond plus aux besoins d’aujourd’hui (…). Contrairement à ce qu’on croit parfois, c’est un quartier où les gens ont envie de rester. La moitié des familles relogées par les bailleurs sociaux a choisi de revenir aux Coteaux. C’est un signe fort. »
Village urbain. Mise en service de deux nouveaux groupes scolaires (Simone Veil et Claire Roman), puis Hélène Burger (2028) ; nouvelles voies traversantes, parvis et espaces de convivialité pour redonner « une vraie lisibilité urbaine » au quartier ; démolition de 1 000 logements ; création d’un grand équipement public comprenant le centre socioculturel, la bibliothèque, des espaces pour la petite enfance… L’objectif est de créer « un véritable village urbain et faire de la mixité sociale une réalité au quotidien », a résumé Alain Couchot, rappelant que les concertations publiques, réunions et consultations électroniques n’ont suscité « ni contestation, ni avis défavorable ». Inscrit dans le Nouveau programme national de renouvellement urbain, le quartier des Coteaux a été déclaré Zone d’aménagement concerté (ZAC) lors du conseil municipal du 26 juin dernier, suite à la Déclaration d’utilité publique (DUB), adopté par le conseil municipal en 2024.