Axe Briand-Franklin : c’est ouvert !
L'axe Briand-Franklin réaménagé, baptisé « s’Nèia Stressla », a été inauguré le mercredi 10 décembre 2025.
―Catherine KohlerIl y a plus de 50 ans, certains comparaient l’avenue Aristide Briand aux Champs Elysées. Ces dernières années, elle était parfois plutôt comparable au périphérique parisien, avec plus de 12 000 véhicules qui l’empruntaient chaque jour. Les temps ont changé : après 18 mois de travaux, l’avenue et un morceau de la rue Franklin sont désormais dévolus aux mobilités douces, ainsi qu’aux transports en commun. Un changement de paradigme, qui s’inscrit dans le cadre du Plan de développement des mobilités douces, initié par la Ville, et qui a déjà vu plusieurs secteurs se transformer : extension du plateau piétonnier, réaménagement de la Porte de Bâle et du boulevard Roosevelt… Le réaménagement de cet axe de plus d’un kilomètre de long, baptisé « s’Nèia Stressla », a notamment consisté en la réfection complète des voiries, l’élargissement des trottoirs et des espaces piétonniers, le renforcement des espaces verts, la rénovation du parking Traineau et la création d’itinéraires cyclables continus. Des bornes escamotables ont été installées pour limiter la circulation automobile, qui reste toutefois possible pour les livreurs et les riverains, via des boucles de desserte définies, depuis les rues perpendiculaires. La plateforme centrale, dédiée aux bus du réseau Soléa est partagée : pour se croiser, les véhicules se déportent sur la bande cyclable, tout en laissant la priorité aux cyclistes.
« Trouver un équilibre »
L'axe Briand-Franklin est désormais dévolu aux mobilités douces et aux bus.
―Catherine KohlerLes travaux, d’un montant global de 4 millions d’euros, ont également permis de désimperméabiliser les sols et de planter 90 arbres, de 17 espèces différentes. « Avant le projet, 92% des surfaces étaient imperméabilisées et les eaux pluviales rejoignaient les eaux usées, explique Xavier Morvan, le directeur de l’Agence de l’eau Rhin-Meuse. Désormais, ce sont 4,3 hectares qui ont été désimperméabilisés, avec des systèmes de noues et de joints creux entre les pavés. » Si ces procédés permettent aux sols d’absorber l’eau au profit de la biodiversité sur place, la question du ruissellement a été abordée plus largement, par le sous-préfet du Haut-Rhin, Julien Le Goff : « Dans ce quartier, il y aura un ruissellement bénéfique des aménagements, dont on ne mesure pas encore les effets, mais que l’on constate partout où cela a été fait. Nous devons trouver un équilibre entre ceux qui veulent tout changer et ce qui ne veulent pas de travaux du tout. » « Le but est de transformer ce secteur en une destination commerçante et vivante, en lien avec les commerçants, explique la Ville. L’objectif est de les fédérer, afin de créer une identité propre, une "avenue du monde" reflétant cette diversité et mixité caractéristique de l’axe Briand-Franklin. » Cela s’inscrit dans une stratégie plus large à l’échelle du quartier, incluant notamment la foncière de redynamisation commerciale, créée en 2024, et une Opération programmée pour l’amélioration de l’habitat, qui sera lancée en 2026, a annoncé le sous-préfet.
« Le quartier reste accessible »
Le parking Traineau rénové propose 110 places de stationnement.
―Catherine KohlerSi les travaux sont enfin derrière eux, les habitants et commerçants du quartier commencent à entrevoir des changements. « Au début, c’était compliqué avec les travaux, confie Zoubida, une habitante de l’avenue Briand. En voiture, c’est devenu plus difficile mais en tant que piéton, c’est très agréable, il y a moins de bruit et je suis rassurée quand je laisse sortir mes enfants. On aimerait qu’il y ait un peu plus de respect, j’espère que ça va changer les mentalités et relever le niveau. » Baptiste Guyon, le gérant du Tabac du Marché, souligne également les difficultés rencontrées durant les travaux : « La période a été compliquée, on a eu une énorme perte de flux, certains commerçants ont fermé. Globalement, nous avons perdu 20% de flux, mais depuis qu’il y a les arrêts de bus, il y a un regain de clientèle. Le quartier vit grâce au Marché, c’est un atout, il faut lui redonner une identité et expliquer aux gens comment s’y rendre ! » Karim, un autre habitant du quartier, préfère voir le verre à moitié plein : « Avant, tout le monde se garait n’importe comment, maintenant c’est plus propre et civilisé. Et puis, le quartier reste accessible, il y a des parkings, il faut peut-être juste faire une centaine de mètres à pied, ça va ! »



