Le théâtre Poche-Ruelle retrouve son public

Après une première partie de saison blanche, le théâtre Poche-Ruelle retrouve son public avec l’adaptation deVu du pont , d’Arthur Miller. Une tragédie empreinte d’un humanisme profond et sincère, la marque de fabrique de l’équipe du théâtre et de son directeur artistique, Jean-Marie Meshaka.
Après une première partie de saison blanche, l’équipe du théâtre Poche-Ruelle a retrouvé les planches et son public, depuis le 9 octobre et la première deVu du pont . « La « première » première deVu du pont aurait dû avoir lieu le 13 mars dernier, explique Jean-Marie Meshaka, le directeur artistique du théâtre Poche-Ruelle. Comme les autres structures culturelles, nous avons dû annuler toutes nos représentations et reprendre le travail à zéro après le confinement, car nous avons eu un changement de comédien. Nous avons eu le temps de beaucoup travailler et je pense que la pièce s’est bonifiée grâce à ça. »
Une tragédie en lien avec notre époque
Sur la scène du théâtre, sept comédiens donnent vie à l’adaptation deVu du pont , une pièce créée en 1955 par le dramaturge américain Arthur Miller. On y suit une véritable tragédie dans une famille d’immigrés siciliens du Brooklyn des années 50 : un père docker tombe amoureux de sa nièce et souhaite la protéger, notamment de l’amour que lui porte un lointain cousin, débarqué d’Italie pour fuir la misère…
« Tous les éléments de la tragédie sont présents, il y a une tension permanente et ce qui m’a plu, c’est que la trame percute terriblement notre monde contemporain, souligne Jean-Marie Meshaka. Trois thématiques se détachent : l’humanisme avec des personnages complexes qui sont à la fois des saints et des ordures, le chaos qui va s’installer par une passion dévorante et extrême et la question migratoire, avec des gens qui fuient la misère. »
« Besoin de sourire et d’interactions »
24 représentations deVu du pont sont programmées, jusqu’au 12 décembre, dans la salle mulhousienne qui, si elle dispose d’une capacité de 162 places, n’accueillera que 100 spectateurs par soirée. « La distanciation n’est pas obligatoire, Mulhouse n’étant pas en zone rouge, mais nous préférons rassurer les spectateurs et laisser de l’espace. » Le port du masque est obligatoire et des sens de circulation ont été mis en place, de même que du gel hydroalcoolique et des plexiglass pour l’accueil. « C’est notre première pièce de l’année et j’espère que nous pourrons aller au bout de nos 24 représentations. Il est difficile de faire revenir les gens dans les théâtres mais nous avons besoin de sourire, d’interactions et aussi de faire rentrer un peu d’argent pour faire vivre le théâtre ! »
Toujours pleinement investi dans son art, Jean-Marie Meshaka est en train de préparer la prochaine pièce du théâtre Poche-Ruelle, qui sera normalement présentée au public au printemps 2021. « C’est une nouvelle pièce que j’ai écrite, baptiséeDu citron dans le café , un peu comme les grimaces aigres-douces que la vie nous réserve… »
Vu du pont, jusqu’au 12 décembre au théâtre Poche Ruelle, 18, rue du Ballon. + d’infos et réservations : www.theatre-poche-ruelle.fr et 03 89 42 71 15
40 000€ récoltés pour les enfants libanais
A la suite de la terrible explosion qui a ravagé Beyrouth, le 4 août dernier, l’équipe du théâtre Poche-Ruelle a lancé une collecte pour venir en aide aux enfants victimes de l’explosion. « Nous avons lancé la collecte juste après l’explosion, et nous avons récolté plus de 40 000€, s’enthousiasme Jean-Marie Meshaka, le directeur artistique du théâtre, d’origine libanaise. C’est un geste vraiment formidable de la part de tout notre public et des gens qui nous suivent. Jamais nous n’aurions pensé atteindre cette somme ! 100% de l’argent collecté ira à l’Hôtel-Dieu de France, un hôpital français de Beyrouth qui s’occupe de soigner les enfants. » Les personnes qui le souhaitent peuvent toujours adresser leurs chèques au théâtre Poche-Ruelle, en inscrivant « Sauvez Beyrouth » sur l’ordre du chèque.