Théâtre : le procès de Landru à découvrir au tribunal judiciaire

La reconstitution du procès d'Henri Désiré Landru est à découvrir mardi 27 mai au tribunal judiciaire de Mulhouse.
―DRC’est une expérience étonnante et fascinante qui attend les spectateurs de la pièce Je n’ai rien à vous dire, présentée ce mardi 27 mai au tribunal judiciaire de Mulhouse : assister à la reconstitution du procès d’Henri Désiré Landru, et même, pour 14 d’entre eux, devenir jurés et rendre leur verdict. Considéré comme le premier tueur en série français, Landru a été jugé coupable du meurtre de dix femmes et d’un enfant et exécuté en 1922, à l’issue d’un procès qui a tenu la France en haleine. Personnalité froide et insaisissable, qui fascine encore aujourd’hui, Landru a su faire de son procès un moment de grand spectacle, avec son franc-parler et ses répliques assassines.
Avec la volonté de proposer une reconstitution fidèle et crédible de ce procès historique, le metteur en scène et auteur Louis Barraud a choisi de le présenter dans les tribunaux français. « La pièce a été créée en 2023 par Louis Barraud, qui a grandi dans les Yvelines, non loin de Gambais, où Landru a commis ses crimes, explique Gauthier Jeanbart, assistant metteur en scène et acteur, qui interprète le rôle de Landru. C’est un sujet qui lui tenait à cœur et il a choisi de faire une représentation historique du procès. 80% des dialogues de la pièce ont ainsi été réellement prononcés au procès. Nous avons déjà joué la pièce près d’une trentaine de fois, notamment à Gambais, à Saulieu ou à Versailles, et elle est toujours très bien accueillie. »
« Une image d’ogre »

14 spectateurs sont tirés au sort pour devenir jurés et décider du sort de Landru.
―DRAu cœur de la salle d’audience, le procès se rejoue avec des acteurs qui jouent à 360 degrés et avec le public, qui fait aussi partie de la pièce. « Selon les réactions du public, l’atmosphère change et les interactions que je peux avoir avec lui aussi. 14 spectateurs sont également tirés au sort pour devenir jurés et choisir le sort réservé à Landru : le reconnaîtront-t-il coupable des meurtres ou seulement d’escroquerie ? Sera-t-il condamné à mort ou au bagne ? La réponse change régulièrement et elle n’est pas si évidente car les preuves ne sont pas lourdes et des vices de procédure ont été commis… »
À côté des avocats, du Président du tribunal, de l’inspecteur chargé de l’enquête ou encore des témoins, c’est bien l’accusé qui attire tous les regards, avec « sa gouaille et son franc-parler. Tout en étant froid, sans empathie et dans le contrôle, il fait de grands gestes et a un côté grand-guignolesque. C’est un rôle intéressant, assez jouissif à jouer, intimidant aussi… Nous nous sommes beaucoup documentés sur le procès et sur Landru. Avec sa barbe et sa calvitie, il a presque une image d’ogre, qui nécessite un long temps de maquillage ! Il a cristallisé quelque chose à l’époque, dans cette France qui sortait de la Première Guerre mondiale, c’était une sorte d’épouvantail. C’est, pour moi, un exercice de distance et j’essaye, malgré tout, de déceler quelque chose d’humain chez lui ».
Mardi 27 mai de 18h30 à 20h30, au tribunal judiciaire de Mulhouse, 21, rue Robert Schuman. Conseillé à partir de 12 ans. Tarif : 20€. + d’infos et réservations : https://www.billetweb.fr/je-nai-rien-a-vous-dire