Mulhouse Water-Polo : un effectif 100% maison, avec un supplément d’âme
L’équipe 1 du MWP est exclusivement constituée de joueurs mulhousiens.
―Catherine KohlerNouvelle saison en Nationale 1 masculine pour le Mulhouse Water-Polo, et une identité plus affirmée que jamais : l’équipe n’évolue qu’avec des joueurs locaux. Le groupe réunit un savant mélange de jeunes issus de la formation interne, d’anciens revenus aux sources après une carrière au plus haut niveau, à l’image du capitaine Nicolas Estèbe ou de Nicolas Lang, et de fidèles qui n’ont jamais quitté le giron mulhousien, comme Victor Bavière et Anthony Oudin. « Même Oggi (Ndlr : le Monténégrin Ognjen Kosovac, dont on ne compte plus le nombre de saisons passées dans la Cité du Bollwerk) est plus local que certains autres joueurs », sourit Thierry Estèbe, le président du club. Un joueur adopté par la Cité du Bollwerk, qui a construit sa vie ici. À Mulhouse, on rêve évidemment de jouer un jour en Elite, mais sans jamais renoncer à ce principe : pas de recrutement étranger.
Nicolas Giuseppi : «Dans l’eau, je ne veux pas des agneaux »
L’équipe 1, managée par Nicolas Giuseppi, ancien joueur devenu coach en fin de saison dernière et militaire de carrière, transmet à son groupe les valeurs qui l’animent : cohésion, dépassement et un water-polo beau à voir, rythmé et incisif. « Dans l’eau, je ne veux pas des agneaux, je veux des loups », lâchait-il d’ailleurs en début de saison. Un état d’esprit indispensable dans un championnat dominé par l’AS Monaco et le CN Marseille, leaders implacables, pour l’heure invaincus.
Après avoir battus Givors le week-end dernier, les Mulhousiens (5e) défient Moulins, samedi 20 décembre à 20h à l’Illberg.
―Catherine KohlerUne formation maison solide, du jeune à l’équipe II
Si Monaco et Marseille trustent les premières places, c’est aussi grâce à la qualité de leur formation. Une voie que suit également le MWP. En plus d’aligner des équipes dans toutes les catégories jeunes, Mulhouse dispose d’une équipe II engagée en Nationale 3, surnommée affectueusement « L’équipe de la mort ». Elle réunit d’anciens joueurs animés par l’esprit de compétition, mais libérés des contraintes de la N1 et des U16 prometteurs venus se frotter au niveau supérieur. Le club couvre ainsi tout le spectre : de l’école de natation à la N1, en passant par une section loisirs qui permet aussi aux parents de profiter de ce sport… pour le simple plaisir de jouer.
La Hopla Cup, vitrine internationale du savoir-faire mulhousien
Au-delà de son équipe phare, le MWP s’est forgé une solide réputation bien au-delà des frontières alsaciennes, grâce à sa Hopla Cup. Cette compétition internationale de jeunes (U11 à U13), organisée à 100% par des bénévoles, révèle chaque année le plein potentiel de cette plaine de l’Ill. Victime de son succès, la prochaine édition a affiché complet dix jours après l’ouverture des inscriptions. « Nous avons dû, une fois de plus, refuser des équipes, dont certaines historiques », regrette Thierry Estèbe. Avec 60 équipes, 400 matchs disputés en trois jours et zéro minute de retard, la Hopla Cup incarne le savoir-faire et l’investissement « made in MWP ».
Le rêve de revoir une section féminine éclore à Mulhouse
Thierry Estèbe nourrit un autre rêve : revoir une équipe féminine évoluer en championnat, comme ce fut le cas avant les Jeux Olympiques, grâce au projet initié par l’ancien président Ludovic Bavière. À l’époque, trois joueuses formées à Mulhouse, Juliette Dhalluin, Camille Radosavljevic et Lara Andres, avaient porté les couleurs du club jusqu’aux JO 2024. Des joueuses à la carrière aujourd’hui internationale, qui ont appris le B.A-BA de la discipline et dont les encadrants ont su transmettre leur passion à Mulhouse. « J’entraînais les enfants et de l’autre côté du bassin, Camille enchaînait les longueurs, se souvient Thierry Estèbe. Elle a été attirée par ce que l’on faisait, elle a traversé le bassin et elle est venue s’essayer au water-polo. » Elle avait alors neuf ans, elle n’a plus jamais quitté ce sport, dans lequel elle fait aujourd’hui carrière. Au MWP, on ne construit pas seulement des équipes : on façonne des histoires, des trajectoires et des fidélités qui traversent les années. Élite ou pas, ce qui se joue ici va bien au-delà des classements : c’est une culture, une famille, et une promesse jamais démentie : celle de faire grandir Mulhouse, dans et hors de l’eau.
Par Emilie Jafrate
Prochain match : Mulhouse Water-polo – Nautic Club Moulins, samedi 20 décembre à 20h à la piscine de l’Illberg. + d’infos https://mulhousewaterpolo.com


