Laura-Maria Gruss : « Avec le cirque Arlette Gruss, on essaye, depuis 40 ans, de faire toujours mieux ! »

Pour les 40 ans du cirque Arlette Gruss, on imagine que vous avez pensé les choses en grand. À quoi peuvent s’attendre les spectateurs ?

On voulait évidemment marquer le coup. Cette tournée porte la marque de fabrique de mon père (Ndlr : Gilbert Gruss, directeur général du cirque Arlette Gruss). Il aime toujours voir grand, mais là il voulait aller encore plus loin en termes de lumières, de costumes, de musique et, bien sûr, de numéros spécifiquement présentés pour ce 40e anniversaire. Parmi eux, celui des Virtuoso 5, un numéro vraiment impressionnant d’équilibre sur trapèze, une sorte de balançoire géante, avec des pyramides réalisées à plusieurs. On a également fabriqué une nouvelle sphère à motos pour le show des Pinillo’s Globe of speed, en capacité d’accueillir dix motards à la fois, la sphère s’ouvre en deux… C’est du jamais vu ! On retrouvera aussi des numéros plus traditionnels du cirque, avec des chevaux, un clown (…), mais réinventés et revisités.

« Se renouveler en permanence »

Où en est le cirque Arlette Gruss en 2025 ?

On a pris depuis longtemps le chemin du renouveau en nous remettant, à chaque fois, en question pour faire toujours mieux et surprendre le public, avec de nouveaux numéros et une exigence de qualité. L’objectif est de se renouveler en permanence.

C’est le secret de votre longévité, alors que de nombreux cirques ont disparu du paysage ?

Je pense que l’on a su évoluer avec le temps, tout en gardant notre identité. On n’est pas resté sur les acquis des numéros de clowns et de lancés de tartes à la crème. On présente des numéros de haute volée, avec une vraie écriture du spectacle, qui n’est pas une juxtaposition de numéros. Tout est pensé pour mettre en valeur les numéros, les artistes et faire en sorte que le public soit à l’aise. On défend l’idée de ma grand-mère Arlette, quand elle a fondé son cirque, il y a 40 ans : présenter du cirque, mais à notre façon !

« Un mini-village roulant de 130 personnes »

Le cirque Gruss, c’est toujours un show millimétré. Comment se déroulent les préparatifs d’une nouvelle tournée, en coulisses ?

On débute le travail quasiment un an à l’avance. Parfois même, on programme des artistes deux ans avant le démarrage de la tournée. On prépare le spectacle, un peu à la manière d’un peintre : on part d’une toile blanche, l’œuvre prend progressivement forme et vie. On va lui donner de la couleur, jusqu’au moment attendu de sa présentation. Quand le public aime, c’est la meilleure des récompenses ! Au-delà du spectacle, le cirque Arlette Gruss en tournée, c’est un mini-village roulant. Nous sommes 130 personnes sur la route durant neuf mois, entre les artistes, les techniciens, les mécaniciens, les soigneurs, les couturières, l’administratif et, bien sûr, les musiciens de l’orchestre, une spécificité du cirque Gruss. Sans oublier aussi l’école, avec une maîtresse de l’Éducation nationale pour les 14 enfants des artistes de cette tournée.

Pour vous, petite-fille d’Arlette Gruss, c’était une évidence de travailler dans le cirque ?

Complétement, même si ma famille m’a toujours laissé le choix d’y travailler ou de faire un autre métier en dehors du cirque. Petite, j’étais toute la journée dans les pattes de mes parents, j’ai toujours été pleinement dans la vie du cirque. Je regardais les spectacles, j’assistais aux répétitions, je répétais moi-même dans l’idée de devenir une artiste plus tard. Le cirque est ma vie rêvée, d’ailleurs quand on s’arrête trois mois l’été et qu’on est en "off", je ne rêve que de repartir en tournée et d’avoir cette vie nomade.

Avez-vous un souvenir ou une anecdote particulière, avec Mulhouse ?

À Mulhouse, c’est le début du beau temps. On vient au printemps, les artistes se réunissent, font des barbecues, passent davantage de soirées ensemble… On travaille toujours beaucoup, mais on en a moins l’impression. C’est la fin de la tournée, on pense à la fin qui arrive, aux artistes qui vont nous quitter, tout en pensant déjà dans un coin de notre tête à la prochaine tournée qui se profile. À Mulhouse, on essaye de profiter un peu de la ville, on visite, on va au resto, on se balade, notamment lors des jours de relâche... On en profite, finalement, pour faire des choses « normales », parce que nous sommes des gens normaux ! (rires)

Le cirque a donc un avenir ?

Bien sûr ! Après cela ne veut pas dire qu’il n’y a pas de périodes de doutes, comme lors du Covid, mais on a cette petite force en nous que ma grand-mère nous a transmis. Dès que l’on sent que quelque chose ne va pas, on ne baisse pas les bras. Ma grand-mère Arlette avait beaucoup de caractère et de conviction, on perpétue ses valeurs. Au-début pour elle, ce n’était pas tout rose, elle a cru à son destin. Le cirque à l’époque n’était pas bien vu, il n’y avait pas de reconnaissance... En tant qu’artiste - avec mon grand-père -, elle n’était quasiment pas payée, c’est pourquoi elle a créé son cirque. Cela lui a demandé beaucoup de courage et de travail. Rien n’arrive par un simple claquement de doigts ! Il faut bosser et avancer pour essayer d’être toujours meilleur.

Du vendredi 16 au dimanche 25 mai au Champ de foire de Dornach. + d’infos et réservations cirque-gruss.com

Gagnez des places pour le cirque Arlette Gruss, à Mulhouse

Le cirque Arlette Gruss et M+ vous permettent de gagner des places pour la tournée des 40 ans, qui fera escale à Mulhouse, du 16 au 25 mai, au Champ de foire de Dornach. Pour ce faire, répondez à la question suivante : quel est le prénom et le nom du directeur général actuel du cirque Arlette Gruss ? Réponse à envoyer, au plus tard le vendredi 2 mai à 12h, en mentionnant vos noms, prénoms et coordonnées, par mail à l’adresse suivante : m+@mulhouse.fr Les gagnants seront prévenus individuellement par mail.