Santé

Hôpital de Mulhouse : « Tout le monde a l'espoir d'une amélioration »

Tandis que la pandémie de Covid-19 gagne du terrain dans le monde, l'équipe soignante du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse Sud Alsace y est confrontée de plein fouet et s'adapte à la situation...

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Tandis que la pandémie de Covid-19 gagne du terrain dans le monde, l'équipe soignante du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse Sud Alsace y est confrontée de plein fouet et s'adapte à la situation...

490 lits occupés par des patients atteints par le coronavirus Covid-19, dont 56 en réanimation, auxquels s'ajoutent 24 patients pris en charge dans l'Elément militaire de réanimation du Service de santé des armées... Chaque jour, le personnel du Groupe hospitalier de la région de Mulhouse Sud Alsace (GHRMSA) fait face à la pandémie et s'adapte aux flux de patients...« Aujourd'hui, nous avons également des unités Covid sur nos sites de Thann (20 lits) et d’Altkirch (44 lits), confie Corinne Krencker, la directrice du GHRMSA.Au total, nous comptons 98 patients Covid dans nos unités de réanimation. » Des chiffres qui ne reflètent qu'une partie de la réalité : depuis le début de la pandémie, pas moins de 176 patients ont été évacués en dehors de Mulhouse, par voies aérienne ou ferroviaire notamment.« Aujourd'hui encore (Ndlr : 1er avril), six patients ont été transférés vers Toulouse, en avion » , poursuit la directrice, qui constate dans le même temps une tension au niveau des transferts, due à l'évolution du nombre de cas dans les autres régions.

400 patients de retour chez eux

En parallèle, de nombreux patients ont pu regagner leur domicile :« C'est une information importante et de nature à rassurer : tous les patients hospitalisés ne finissent pas en réanimation. En un mois, 400 patients sont retournés à domicile » , poursuit Corinne Krencker. Et si une quinzaine de transferts quotidiens sont nécessaires pour continuer à faire face aux flux de patients arrivant à l'hôpital chaque jour, le nombre de ces derniers a tendance à baisser.« Depuis quatre jours, il y a une diminution du recours au centre 15 , expose le Docteur Marc Noizet, médecin chef du service Samu-Smur-Urgences.Nous notons une baisse moins flagrante du nombre de patients pris en charge aux urgences pour des cas de Covid et une discrète diminution du nombre de patients intubés. Mais dans le même temps, nous avons un nombre plus important de patients qui se dégradent et nécessitent une prise en charge en réanimation... »

Réserve sanitaire et volontaires

« Hier soir nous avions un peu de place dans notre unité Covid. Mais nous n'avons que quatre jours de recul, cela peut aussi être un faux rebond entre deux vagues. Je préfère être précautionneux dans nos annonces. »
« Ce matin à 8h30, il n'y avait que trois patients aux urgences,
Tout le monde a l'espoir d'une amélioration de la situation, ça remonte le moral ! »

La maternité s'adapte

Pendant ce temps, d'autres services de médecine « classique » poursuivent leur activité, tant bien que mal. C'est le cas notamment du service de Maternité-Gynécologie, qui procède à quelque 3 200 accouchements chaque année.« Depuis trois semaines nous avons adapté le suivi des femmes enceintes, explique le Docteur Philippe Weber, chef du Pôle Maternité-Gynécologie.Nous organisons un suivi en téléconsultations pour éviter des contaminations mais maintenons les trois échographies de suivi » . Concernant les accouchements, une procédure a été mise en place. Ainsi, le père peut être présent à condition de ne présenter aucun signe d'infection et d'être équipé d'équipements de protection. Deux heures après l'accouchement, le père rentre au domicile et ne revient pas à l'hôpital.« Il n'y a pas de visites possibles et nous avons régulé les durées de séjour des mamans avec une sortie au bout de 48 heures, précise le Dr Weber.Un suivi à domicile se fera ensuite, en lien avec la trentaine de sages-femmes libérales de la région. »

Une ligne d'écoute et de soutien pour les familles

Depuis lundi, le GHRMSA a mis en place une ligne d'écoute et de soutien aux familles et proches de patients hospitalisés.« Des psychologues, psychiatres, infirmiers, assistantes sociales de l'hôpital sont disponibles pour répondre aux différentes interrogations sur l'hospitalisation ou la période de deuil » , explique Corinne Krencker, qui précise que ce numéro ne reçoit pas de consultation médicale. Parallèlement, le GHRMSA met aussi en place une structure spécifique destinée à accompagner son personnel, dans cette période difficile physiquement et psychologiquement.

Ligne d'écoute et de soutien aux familles et proches : 03 89 64 75 85, du lundi au vendredi de 9h à 17h.

Publié le 1er avr. 2020 | Mis à jour le 28 janv.