Fernand Kayser (re)met en lumière d’anciens lieux de fête et de culture, via une fresque XXL

L'artiste mulhousien Fernand Kayser devant sa fresque XXL, rue de Bâle.
―Catherine KohlerDepuis ce lundi 25 août, l’artiste mulhousien Fernand Kayser réalise une fresque sur la façade aveugle du 125 rue de Bâle, dans le cadre des 800 ans des remparts de la ville. « Mes parents habitaient ici, au troisième étage, quand je suis né », confie d’emblée l’artiste, descendu de sa nacelle le temps d’échanger quelques mots. Dès lors, on comprend que l’histoire personnelle de l’artiste rencontre celle de la ville. Mieux, elles sont intimement liées et la fresque en cours de réalisation en est plus que le reflet.
« Des lieux mythiques »
Ceux qui ont déjà croisé le travail de Fernand Kayser reconnaîtront d’emblée son univers sur le mur, d’une surface d’environ 130 m² : une accumulation d’objets, caractéristique du travail de celui qui s’est longtemps défini comme un « superpositionneur. » On y retrouve des toits d’usines, une lampe, un chat, des palmiers, des citrons… Mais aussi des sièges de cinéma, une platine vinyle, des bouteilles et un florilège de noms propres qui nous plongent dans le Mulhouse festif d’il y a quelques décennies : Crocodile, Calypso, Caesar, O Punk, Phoenix, Vox… « Pour les 800 ans, je ne suis pas allé loin dans l’histoire, mais je suis content de laisser une trace de lieux mythiques qui font que Mulhouse est ce qu’elle est aujourd’hui », expose Fernand Kayser.

Du Phoenix au skate-park
« Il y a une légende autour de tous ces lieux, poursuit l’artiste, membre plus qu’actif du collectif Schlager. On entend souvent les anciens en parler mais peu de jeunes les ont connus. » D’anciennes boîtes de nuit qui ont marqué les nuits mulhousiennes, mais aussi la mythique salle de concert Le Phoenix, rue des Trois Rois, qui a notamment vu passer Iron Maiden, Motörhead, The Pogues ou encore Iggy Pop, dans les années 80 et 90. « Mon père a travaillé au Phoenix, la salle a fermé quand j’avais dix ans. » Là encore, l’histoire personnelle de Fernand et celle de Mulhouse se chevauchent. Sans doute aussi dans le clin d’œil fait à « O Punk », l’ancienne boutique prisée par les amateurs de rock dans les années 90 et dans laquelle il allait certainement acheter ses t-shirts des Ramones, du temps où il passait ses journées au skate-park de Mulhouse avec sa bande de skaters du Cowboy Crew.

L’artiste, qui est notamment exposé à Mulhouse, Strasbourg et Lausanne par la galerie Malagacha (voir notre vidéo), a récemment vu ses œuvres s’envoler vers le Japon, avec celles de ses comparses, les artistes mulhousiens Sven et Yrak. D’ici quelques jours, les Mulhousiens, eux, pourront admirer la fresque XXL de l’artiste, qui inscrit encore un peu plus son nom dans l’histoire de l’art et de la tradition des murs peints à Mulhouse. « En faisant cette fresque, je suis super fier d’entrer dans le cercle de peintres comme Bernard Latuner, Daniel Dyminski, Christian Geiger ou Fernand d’Onofrio », conclut Fernand Kayser, avant de remonter sur sa nacelle, peindre d’autres clins d’œil à la récente mais riche histoire de Mulhouse.
+ d’infos : https://www.instagram.com/fernandkayser/