Écoles : ces nouveautés qui vont rythmer l’année scolaire, à Mulhouse

Comme à l'école Drouot, c'était jour de rentrée pour les 10 700 élèves mulhousiens du primaire.
―Catherine KohlerUn ciel bas, des températures fraîches et même quelques gouttes de pluie… Pas de doute, c’était bien jour de rentrée, ce lundi 1er septembre, pour les 10 700 élèves des 63 écoles et groupes scolaires mulhousiens. Des effectifs (définitivement arrêtés fin septembre-début octobre) stables, dans la droite lignée des 10 800 élèves inscrits lors de la rentrée 2024. « En tant que maire, l’éducation est une de mes priorités », a rappelé Michèle Lutz, en tournée ce lundi matin dans les écoles, démonstration à l’appui, à travers notamment l’ambitieux Plan écoles, initié en 2012.
Plan écoles : le groupe scolaire Hélène Burger en 2028
Fort d’une enveloppe de 90 millions d’euros, pas moins de 10 écoles ou groupes scolaires du centre-ville (Cour de Lorraine, Filozof, Porte du Miroir, transformation de l’école relais Illberg en école bilingue anglais), de Bourtzwiller (Victor Hugo) et des Coteaux ont été rénovés en profondeur et reconstruits, ou sont en passe de l’être. Aux Coteaux justement, après l’ouverture, coup sur coup ces derniers mois, des groupes scolaires Simone Veil et Claire Roman, le troisième et dernier groupe scolaire, baptisé Hélène Burger, va progressivement sortir de terre, au printemps 2026. La démolition de l’ancienne école Matisse, sur laquelle sera construit le nouveau groupe scolaire, interviendra cet automne. Le chantier ayant connu un retard à l’allumage, en raison de la présence de deux espèces de chauve-souris protégées et de la période de nidification des oiseaux, pour lesquelles il a fallu trouver des solutions. 17 millions d’euros seront injectés dans ce dernier groupe scolaire, qui verra le jour à l’horizon 2028, sur un total de 47,5 millions d’euros investis sur ce seul secteur des Coteaux. « Construire trois groupes scolaires dans un même quartier, avec l’aide financière de l'Agence nationale pour la rénovation urbaine (ANRU), est quelque chose de quasiment unique en France. On peut véritablement s’en réjouir », souligne le maire de Mulhouse.
Des cours résilientes pour répondre aux enjeux climatiques

Des îlots de fraîcheur avec les cours résilientes ont été aménagées dans 8 et bientôt 9 écoles.
―Catherine KohlerAu-delà du Plan écoles et dans l’objectif d’ « offrir les meilleures conditions d’accueil possibles aux enfants, comme aux enseignants », la Ville poursuit le développement des cours résilientes (comprenez végétalisées). « Ces cours sont une réponse pour lutter contre le changement climatique en créant des îlots de fraîcheur, tout en faisant entrer la nature dans l’école en la mettant à portée des enfants », détaille Michèle Lutz. Impulsé voilà trois ans au sein du groupe scolaire Brossolette, puis à l’Illberg, ce sont bientôt neuf écoles qui seront équipées de cours résilientes, à l’image des aménagements récents réalisés à l’école Haut-Poirier et à la maternelle Dornach (300 000 euros au total) et au groupe scolaire Victor Hugo, qui sera livré cet automne.
La « Rue des écoles » en expérimentation au Nordfeld
Au-delà des aménagements, cette rentrée scolaire mulhousienne sera marquée du sceau de la sécurité renforcée des abords des écoles. « Une autre priorité majeure », pour Michèle Lutz, comme en atteste la poursuite du programme de rehaussement des portails et des clôtures à l’école élémentaire Wagner et au groupe scolaire Brossolette, mais aussi d’une nouveauté expérimentée, à partir de cette rentrée, rue de Battenheim, devant l’école élémentaire Nordfeld. La « Rue des écoles » - qui implique, entre autres, le service de la Voirie, les habitants, les parents d’élèves et l'équipe éducative – est mise en place cette rentrée. Elle consiste à fermer la rue à la circulation aux horaires d’entrée et de sortie des élèves, tout en régulant, plus globalement, le stationnement et la circulation des véhicules. « Mulhouse est une terre d’expérimentations, nous allons faire vivre tout cela et nous en tirerons les conclusions quant à étendre ou non ce dispositif à d’autres écoles ». Toujours sur le plan sécuritaire, le dispositif « Papis mamies prévention école » (ex- Papis mamies trafic »), consistant à faire sécuriser les trajets des enfants aux abords de l’école par des seniors, qui a déjà largement fait ses preuves dans neuf écoles, s’est étendu cette rentrée aux groupes scolaires Wagner, Haut-Poirier et Sellier, ainsi qu’aux écoles Koechlin et Zuber. « Je suis parfois encore étonnée quand je vois des familles, avec leurs enfants, traverser à un feu rouge », commente le maire de Mulhouse.
Cap sur le sport et la culture

Tournée du maire, ce lundi 1er septembre, dans les écoles pour la rentrée.
―Catherine KohlerSi le patrimoine scolaire et son entretien relèvent des obligations des communes, à Mulhouse l’action de la Ville se veut bien plus empirique. « L’école est le seul lieu où l’on arrive à toucher tous les enfants de 3 à 11 ans, rappelle Chantal Risser, adjointe au maire en charge de l’Éducation. C’est donc l’endroit privilégié pour leur offrir une grande ouverture, un large panel de possibles et développer des postures de savoir-être. Il nous est apparu essentiel de mettre en place, sur les temps scolaires, des dispositifs dont bon nombre d’enfants n’ont pas ou peu accès dans leur vie quotidienne, hors temps scolaire ». Le tout en articulation avec les apprentissages fondamentaux et en lien étroit avec l’Education nationale. C’est toute l’idée des Ateliers pédagogiques d’arts plastiques (voir vidéo), de la reconduction, pour la troisième année, du Dispositif d'éducation musicale et orchestrale à vocation sociale (Demos), des classes de ville citoyennes… C’est aussi le but de l’action « EPS dans les écoles mulhousiennes », avec 12 disciplines dispensées dans les écoles par autant de cadres sportifs municipaux, intervenant sur des cycles de huit séances. Ce dispositif s’élargit cette année 2025-2026 à quatre nouvelles disciplines (handball, football, escrime et escalade) et vise 4 000 des 6 750 enfants inscrits en école élémentaire. « Une initiative qui intervient au moment où une étude pointe que 17% des enfants de 6 à 17 ans sont en surpoids, en France », précise Chantal Risser. Enfin, mention encore au Programme de réussite éducative et au Plan Ambitions Mulhouse qui, en fédérant l’ensemble de la communauté éducative, contribuent pleinement à la réussite des enfants aux quatre coins de la ville.
Des « Bancs de l’amitié » contre le harcèlement
« Installer des bancs de l’amitié dans toutes les écoles où les équipes éducatives nous en feront la demande ». C’est la proposition faite, lors de cette rentrée, par Chantal Risser, adjointe au maire à l’Éducation, pour lutter contre le harcèlement. « Un fléau au niveau national qui touche beaucoup trop d’enfants » contre lequel la Ville s’est fortement engagée, l’an passé, aux côtés de l’Éducation nationale, à travers les Classes citoyennes, par exemple, et désormais, donc, le « Banc de l’amitié ». Ce banc voit le jour, pour cette rentrée, au sein des écoles Wagner, Koechlin, Franklin et Haut Poirier, après avoir été initié, dès 2021, à l’école Nordfeld. L’idée ? Toute simple mais ô combien utile : ce banc permet aux enfants de s’assoir dans la cour de récréation en cas de solitude, d’isolement, de harcèlement et quand ils ne sentent pas bien dans leurs baskets de manière générale… et d’être rapidement identifiables par les membres de la communauté éducative. La Ville englobe aussi dans ses actions, la lutte contre le cyberharcèlement, en s’engageant entre autres dans le programme national « Permis d’Internet » au sein des écoles Kléber, Wagner et Furstenberger.