Développement des mobilités douces : « Ambitieux mais fondamental et nécessaire »

Trouver un équilibre entre les différents modes de déplacement, réduire l’accidentologie, tout en assumant la volonté de rendre la ville plus attractive : ce sont les objectifs du plan de développement des mobilités douces, qui devrait modifier le paysage mulhousien d’ici 2025.
Le tram, le programme Mulhouse Grand centre ou encore les aménagements de Mulhouse Diagonales ont transformé et transforment la ville, de manière durable. A l’horizon 2025, un ambitieux plan de développement des mobilités douces rendra la ville plus accessible et plus apaisée.« Aujourd’hui, l’espace public est questionné par la densité urbaine et les nouveaux modes de mobilités, nous devons penser le cadre de vie d’une manière générale » , expose Claudine Boni Da Silva, adjointe au maire déléguée aux Mobilités.
Donner plus d’espace aux mobilités douces
Pour ce faire, la municipalité a une idée qui a déjà fait son bonhomme de chemin dans de nombreuses villes européennes et de l’Hexagone : limiter la place de la voiture pour laisser place aux modes de transports dits « doux », à l’instar de la marche, du vélo ou des transports en commun.« Nous voulons une ville apaisée avec moins de circulation, mais il n’est pas question de supprimer la voiture du centre-ville, confie Jean-Philippe Bouillé, adjoint au maire délégué à l’Urbanisme.Il faut lui donner sa juste place, pour donner plus d’espace aux mobilités douces. L’idée de traverser le centre-ville en voiture va disparaître et suppose la mise en place d’aménagements pour en faire le tour, mais aussi d’infrastructures permettant de pouvoir poser sa voiture de manière pratique et économique. »
Vers l’extension du centre-ville piéton ?
Si le Plan vélo concentre une bonne partie des réflexions sur les mobilités douces et l’apaisement de la ville, une réflexion est aussi en cours sur la piétonisation du centre-ville, entre autres.« Dès janvier, une concertation va s’engager pour travailler à l’extension de la piétonisation du plateau piétonnier aux rues de l’Arsenal et des Tanneurs, pour voir où on va, où on s’arrête et quand, explique Claudine Boni Da Silva.Il faut aller plus loin et englober la rue de la Loi. L’objectif est de mettre chacun à sa bonne place et, au centre, le piéton est prédominant. Mais nous envisageons aussi sérieusement de ne laisser la place qu’aux piétons, vélos et bus sur la rue Franklin et l’avenue Briand. » Le tout, une fois de plus, en concertation avec les habitants, affaire à suivre !
Un ambitieux Plan vélo
Plus qu’une évolution, c’est une révolution qui s’annonce et qui devrait modifier les usages en profondeur dans les années à venir,« comme le tram, il y a quelques années » , poursuit Jean-Philippe Bouillé. Concrètement, il s’agit d’aménager 15 km d’itinéraires cyclables, de proposer une offre de stationnement suffisante et sécurisée, ainsi que de nouveaux services autour du vélo, de cibler le public jeune, mais aussi de concerter largement sur les éléments existants, dans le cadre d’un Plan vélo qui se« connecte au schéma directeur cyclable de m2A et résulte des expérimentations faites sur les aménagements provisoires mis en place après le confinement, explique Claudine Boni Da Silva.Depuis un an, nous nous appuyons aussi sur un comité de pilotage qui inclut notamment le CADRes, les Potocyclettes et les Tisserands d’EBN… »
Un réseau cyclable continu et sécurisé
« Pas question de faire des bandelettes cyclables »
Les premiers aménagements devraient voir le jour dès l’an prochain, au niveau de la rue du Manège, tandis que la réflexion est bien avancée pour laisser plus de place aux cyclistes, au niveau du boulevard Roosevelt,« en lien avec Mulhouse Diagonales, précise Catherine Rapp, adjointe au maire déléguée à la Nature en ville.Plus largement, notre objectif est de déminéraliser la ville au maximum, de planter des arbres sur ces axes et de lutter contre les îlots de chaleur ! » Et Claudine Boni Da Silva de préciser les intentions de la Ville pour ce projet qui devrait être finalisé d’ici 2025 :« Aujourd’hui, il n’est pas question de faire des bandelettes cyclables mais de tracer et de sécuriser des lignes et de les raccorder à l’existant. C’est ambitieux mais fondamental et nécessaire ! »