Expo : Iva Šintić rend l’invisible visible

Passionnée de physique, l'artiste Iva Šintić expose ses travaux de recherche à La Connexion, dans La Galerie de la rue du Sauvage
―Christophe SchmittAu milieu de boutiques vendant du thé, des articles de déco ou des bonbons, on ne s’attend pas forcément à tomber sur un espace d’exposition artistique. C’est pourtant à La Galerie, au 54 rue du Sauvage, que La Kunsthalle a transformé une cellule commerciale vacante en lieu d’exposition. « Nous partageons ce local, baptisé La Connexion, pour des expositions en alternance avec la Haute école des arts du Rhin, expose Sandrine Wymann, la directrice de La Kunsthalle. L’objectif, pour nous, est de varier les lieux et les propositions, de montrer des travaux qui sont en train de se faire, des retours de résidences ou des fins de projets. Et pour ce faire, autant chercher des lieux proches en centre-ville, plus accessibles et plus proches des publics ! »

La Connexion est un lieu d'exposition hors les murs, investi en alternance par La Kunsthalle et la Haute école des arts du Rhin.
―Christophe SchmittAprès l’exposition de l’artiste iranienne Soha Kabiri en août dernier, c’est l’artiste croate installée à Motoco, Iva Šintić, qui investit ce lieu éphémère, jusqu’au 25 octobre, présentant un travail réalisé grâce au soutien de la Région Grand Est et de Mulhouse art contemporain. « La peau qui tire et le point zéro », c’est le titre de cette exposition, présente les recherches de l’artiste, passionnée de physique fondamentale. « Je m’intéresse beaucoup à la question de l’espace vide, à ce qui n’est pas accessible par le biais des sens, explique Iva Šintić. Les espaces vides ne le sont pas, ils sont remplis de choses auxquelles nous n’avons pas accès ».

Iva Šintić s'intéresse notamment aux interactions et aux espaces vides entre les objets, qu'elle rend visibles.
―Christophe SchmittPour illustrer son propos, l’artiste invite les visiteurs à jouer avec le magnétisme d’un bol, ou à visualiser sa propre interprétation des interactions entre les objets, matérialisées par des fils en acrylique. « Pour les scientifiques, il existe différentes manières de parler des champs magnétiques, mais comment les visualiser ? La science arrive à en voir les propriétés mais pas forcément à observer le phénomène lui-même, poursuit Iva Šintić. Pour percevoir cela, il faudrait changer certaines propriétés de notre corps ou la physique, et ça, c’est de la science-fiction ! » Ou, comme l’a fait l’artiste dans le cadre de ses recherches, pour lesquelles elle a travaillé avec des chercheurs de l’Université de Haute Alsace, d’imaginer de manière artistique, à quoi pourraient ressembler ces interactions et ces champs magnétiques, s’ils devenaient subitement visibles à l’œil nu.
La Connexion, 54 rue du Sauvage, ouvert du mardi au samedi de 14h à 19h, jusqu’au 25 octobre. Entrée libre. + d’infos sur https://kunsthallemulhouse.com