Suivez-nous :
Yvon BUCHMANN - Un monde habité

samedi 29 juin 2019 au dimanche 22 septembre 2019 - A 0h00

Yvon BUCHMANN – Un monde habité

Musée des Beaux-Arts, Mulhouse

Le photographe haut-rhinois Yvon Buchmann a gagné de nombreux prix en France ainsi qu’en Russie, Angleterre, Portugal, États-Unis. En 2015, il est lauréat du Hamdan International Photography Award à Dubaï et obtient le 1er prix national au prestigieux Sony World Photography Award à Londres. Ses œuvres sont sélectionnées par plusieurs magazines consacrés à la photographie ou à la décoration.

Il s’intéresse au 8e art dès l’enfance mais à l’âge adulte, un accident qui lui impose de vivre en fauteuil roulant et les aléas d’une vie professionnelle remplie l’éloignent de cette passion. En 2006, il décide de s’y consacrer entièrement. Il opte pour le numérique, d’un maniement plus aisé et offrant plus de possibilités que l’argentique. Il privilégie le noir et blanc, qui selon lui concentre le regard du spectateur sur l’essentiel.

Une partie de son corpus peut être qualifiée d’humaniste. Yvon Buchmann s’intéresse en particulier aux communautés humaines en marge de la société, aux déclassés, à ceux qui ont choisi une vie d’errance ou à ceux que leur origine ou leur lieu de vie condamnent à la pauvreté. Ses propres vicissitudes le rendent familier de ces personnes que la vie n’a pas épargnées. Sa démarche se garde de tout voyeurisme et de toute sentimentalité. Dans ses photographies, l’émotion naît d’un regard fier ou mélancolique, d’une attitude digne malgré le poids des ans ou la maladie. Mais son approche est aussi philosophique. Amoureux de la liberté, il admire ceux qui vivent sans attaches. Perplexe face à l’avenir d’un monde consumériste, il remarque combien est profonde la joie de ceux qui savent se contenter de l’essentiel. Par sa rigueur et son intemporalité, Yvon Buchmann s’inscrit dans la filiation de grands maîtres qu’il admire, les photographes de rue Cartier-Bresson ou Brassaï, les photographes humanistes de l’après-guerre Ronis ou Doisneau. On note chez lui un même regard empathique sur l’homme montré en plan large dans son environnement familier.

Une autre tendance de l’art d’Yvon Buchmann est plus formelle, fruit d’un travail sur le cadrage, les plans et les lignes de force. Il se place à l’endroit où la courbe d’un chemin, les arêtes d’un bâtiment, la perspective des rails sur un pont formeront un arrière-plan propice à raconter une histoire. L’attente est parfois longue avant qu’un personnage ou un animal ne passe devant l’objectif pour livrer la clé de l’image. Les ombres portées, la luminosité des surfaces, les contrastes de valeurs témoignent des conditions atmosphériques particulières qui ont permis la prise de vue. Ces travaux rappellent la photographie subjective d’Otto Steinert en Allemagne ou la Creative Photography américaine (Aaron Siskind, Harry Callahan). Ces courants qui convoquaient l’héritage du Bauhaus ont marqué les années 1950 par des recherches formelles sur les compositions, souvent graphiques, épurées, et explorant toutes les potentialités du médium.

Mais au-delà de la forme et de la technique, Yvon Buchmann place toujours l’être humain au cœur de l’image. Solitude et nostalgie, désirs secrets et questionnements existentiels se livrent sous son objectif. Touchant au cœur de l’intime, ses photographies révèlent notre humanité commune au-delà des apparences.

Les rendez-vous

DIMANCHE 30 JUIN à 16H
DIMANCHE 8 SEPTEMBRE à 16H

Visites de l’exposition Un monde habité avec le photographe Yvon Buchmann et la conservatrice Isabelle Dubois-Brinkmann.

M+, l'info de Mulhouse

GRATUIT
VOIR